Formé (Nicolas)
Compositeur français (Paris 1567 – id. 1638).
Enfant de chœur à la Sainte-Chapelle, il y étudia la musique et en fut l'un des clercs à partir de 1587. Trois années plus tard, il entra comme chantre ordinaire à la chapelle du roi, avant de devenir sous-maître de chapelle à la mort de Du Caurroy (1609). Louis XIII l'admirait beaucoup et le fit nommer en 1624 abbé commendataire de l'abbaye Notre-Dame de Reclus (diocèse de Troyes). Enfin, en 1626, il devint chanoine de la Sainte-Chapelle.
Nicolas Formé se voulait l'inventeur du motet à deux chœurs, genre qui allait être, plus tard, au cœur du répertoire de la chapelle royale à Versailles. Il obtint de l'éditeur Ballard que celui-ci n'imprimerait jamais d'autre musique de ce style que la sienne jusqu'à sa mort. Louis XIII aimait tant chanter la musique de Formé qu'après la disparition de celui-ci il conserva son œuvre enfermée dans une armoire personnelle, puisque « lui seul en avoit la clef ». De cette œuvre, il ne reste que de la musique religieuse : une messe pour deux chœurs (à 4 et 5 voix), dédiée à Henri IV et à son fils Louis XIII, suivie d'un motet à deux chœurs Ecce tu pulchra es (Ballard, 1638). Le Cantique de la Vierge Marie selon les Tons ou Modes usités en Léglise (à 4 voix) existe en manuscrit.
formule
Terme employé pour désigner soit un timbre de récitation, soit, parfois péjorativement, une tournure stéréotypée : une « formule de cadence », une basse obstinée, etc.
Fornerod (Aloys)
Compositeur suisse (Montet-Cudrefin 1890 – Fribourg 1965).
Il fit ses études à Lausanne, à Paris à la Schola cantorum et à Strasbourg avec Pfitzner. Il fut violoniste à Lausanne, puis enseigna les matières théoriques à Lausanne, Saint-Maurice et Fribourg, où il devint directeur du conservatoire en 1954. L'influence de la musique française, et principalement de Gabriel Fauré, ainsi que celle du grégorien sont présentes dans toute son œuvre, qui comprend des pages symphoniques et concertantes, de la musique instrumentale, notamment des sonates, des pièces chorales profanes et religieuses, un opéra-comique, Geneviève (1954), et des mélodies. Quoique d'esprit néoclassique, son écriture claire et élégante présente des tournures originales. Il eut aussi une activité de critique.
Forqueray
Famille de musiciens français du XVIIIe siècle, d'origine écossaise et installée en France depuis 1548.
Antoine, violiste et compositeur (Paris 1672 – Mantes 1745). Fils d'un violiste de la cour de Louis XIV, il joua à cinq ans de la viole devant le roi, dont il devint un des pages avant d'être nommé musicien ordinaire de la Chambre. Comme M. A. Charpentier, il enseigna son art au régent Philippe d'Orléans. En 1736, il se retira à Mantes où il demeura jusqu'à sa mort. La réputation d'Antoine Forqueray fut très grande. Violiste virtuose, il a laissé pour son instrument quelque 300 pièces avec basse continue. Certaines de ces pièces furent transcrites pour le clavecin par son fils Jean-Baptiste comme, par exemple, la Rameau, en hommage au maître de Dijon. C'est, selon toute probabilité, pour retourner le compliment que celui-ci baptisa la Forqueray la belle fugue des Pièces de clavecin en concert de la cinquième suite, qui contient une partie de basse particulièrement travaillée.
Jean-Baptiste Antoine, violiste (Paris 1699 – id. 1782). Fils d'Antoine, il fut aussi un célèbre maître de la basse de viole et succéda à son père comme musicien ordinaire de la Chambre. À partir de 1761, il fut au service du prince de Conti, jusqu'en 1776. On possède de lui trois pièces de viole, ainsi que les excellentes transcriptions citées plus haut.
Michel, organiste (Chaumes-en-Brie 1681 – Montfort-l'Amaury 1757). Cousin de Jean-Baptiste, il fut maître de chapelle à Paris, à l'église Saint-Martin-des-Champs, à partir de 1703. Il occupa le poste d'organiste à Saint-Séverin de 1704 à sa mort. On ne possède aucune œuvre de sa composition.
Nicolas Gilles, organiste (Chaumes-en-Brie 1703 – id. 1761). Neveu de Michel Forqueray et né comme lui dans le village d'où vint la dynastie des Couperin, il fut nommé à plusieurs postes d'organiste à la chapelle du roi Louis XV (1724), à Saint-Laurent (1726), aux Innocents (1731), à Saint-Merri (1740). En 1757, il succéda à son oncle à Saint-Séverin. On ne conserve de lui que quelques airs parus dans des recueils collectifs chez Ballard.
Forrester (Maureen)
Contralto canadienne (Montréal 1930 - Toronto 2010).
Formée à Toronto, elle débuta en concert à Montréal en 1953. Son interprétation de la Deuxième Symphonie de Mahler sous la direction de Bruno Walter, à New York en 1956, établit sa renommée. Elle a fait l'essentiel de sa carrière au concert, se partageant entre le récital de mélodies et l'oratorio. Parmi ses rares apparitions au théâtre, on peut citer son incarnation du rôle de Cornelia dans Jules César de Haendel.
Forster (Georg)
Médecin, compositeur et éditeur allemand (Amberg, Bavière, v. 1510 – Nuremberg 1568).
À partir de 1521 environ, il fit partie de la chapelle de la cour de Heidelberg. Il étudia ensuite la médecine à Ingolstadt, puis à Wittenberg, et obtint en 1544 le grade de docteur de l'université de Tübingen. Il publia à Nuremberg plusieurs recueils rassemblant les œuvres de divers compositeurs : les Teutsche Liedlein (5 vol., 1539 à 1556) comprennent 321 lieder à 4 et 5 voix, dont 38 sont de Forster lui-même ; Selectissimarum mutetarum partim 5, partim 4 v. tomus primus (1540) réunit 27 motets ; Tomus tertius psalmorum selectorum (1542) se compose de 40 psaumes, et Josquin Des Prés figure au nombre des auteurs. Le propre style de composition de Forster était nettement conservateur.
Forster (William)
Facteur de violons et éditeur anglais (Brampton, Cumberland, 1739 – Londres 1808).
Installé à Londres en 1759, il excellait dans la fabrication des violoncelles et livra au prince de Galles, futur George IV, trois contrebasses. Dans les années 1780, il fut avec Artaria à Vienne le principal éditeur de Haydn. Lui succédèrent dans ses affaires son fils William II (Londres ? 1764 – id. ? 1824), puis les deux fils de ce dernier, William III (1788-1824) et Simon Andrew (1801-1870), qui dans son History of the Violin (Londres 1864) publia pour la première fois la plupart des documents sur les relations entre Haydn et son grand-père.