Dictionnaire de la Musique 2005Éd. 2005
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Kounadis (Arghyris)

Compositeur, chef d'orchestre et pianiste grec (Constantinople 1924).

Il entreprit des études musicales au conservatoire d'Athènes dans la classe de piano de S. Farandatos, jusqu'en 1952. Puis il étudia la composition avec Yannis Papaïoannou au Conservatoire hellénique jusqu'en 1956. Enfin, il put poursuivre ses études en Allemagne dans la Freiburg Hochschule für Musik, où il travailla la direction d'orchestre avec K. Ueter et la composition avec W. Fortner. En 1963, il devint l'assistant de ce dernier et prit la direction de l'ensemble Musica viva de la Freiburg Hochschule für Musik.

   Son œuvre, assez importante, compte, entre autres, des opéras (The Return [1961, 1974], Der Gummisarg [1962], Der Ausbruck [1974]), des compositions pour orchestre (Sinfonietta [1951], Cinq Compositions [1957-58], Heterophonika idiomela [1967]), de la musique de chambre (Quatuor à cordes [1960], Quatre Pièces pour flûte, violoncelle et piano [1965]), et de la musique vocale, soit pour une voix et divers instruments, soit pour chœur. À signaler également ses Trois Poèmes de Cavafy pour soprano, flûte, célesta, guitare et violoncelle (1963) et ses Epigramma II et III pour chœur (1968).

   À ses débuts, Arghyris Kounadis subit les influences de Stravinski et de Bartók, ainsi que celle de la chanson populaire urbaine grecque (le Rebetiko). Après 1957, son style s'est affirmé avec l'utilisation de la technique sérielle et des formes aléatoires, tout en gardant un caractère fortement lyrique, à l'instar de son compatriote Nikos Skalkotas. L'œuvre de Kounadis reflète les préoccupations et l'esthétique des tendances musicales actuelles en Grèce, à savoir une osmose de postexpressionnisme et de lyrisme exacerbé.

Koussevitski (Serge)

Chef d'orchestre et compositeur américain d'origine russe (Vychni Volotchek 1874 – Boston 1951).

Il fit ses études à l'Institut philharmonique de Moscou. Contrebassiste à l'orchestre du Bolchoï (1894), puis professeur de contrebasse à l'Institut philharmonique, il débuta dans l'Orchestre philharmonique de Berlin (1908), avant de fonder, à Moscou, en 1909, un orchestre avec lequel il fit de brillantes tournées, ainsi que les Éditions Russes de Musique, qui firent bientôt connaître les jeunes compositeurs de l'époque (Stravinski, Prokofiev). Après une brillante carrière européenne (les concerts Koussevitski eurent lieu en France de 1921 à 1928), il se fixa aux États-Unis (1924), et succéda à Pierre Monteux comme chef de l'Orchestre symphonique de Boston (1926), poste qu'il devait conserver jusqu'à sa mort. En 1930, pour le cinquantième anniversaire de l'orchestre, il commanda plusieurs partitions (3e Symphonie de Roussel, Konzertmusik op. 50 d'Hindemith, Symphonie de psaumes de Stravinski), qui prirent aussitôt place parmi les classiques de la musique contemporaine. Il fonda le Berkshire Music Center (1938), puis, après la mort de sa femme Nathalie, la Koussevitsky Music Foundation (1942), pour aider les jeunes compositeurs. Le premier opéra commandé par cette fondation fut Peter Grimes de Benjamin Britten (1945). Spécialiste de la musique romantique, comme le prouvent les quelques partitions dont il est l'auteur (notamment un Concerto pour contrebasse largement inspiré de Tchaïkovski), il a été un généreux mécène de l'art contemporain.

Kovacevitch (Stephen)

Pianiste et chef d'orchestre américain (Los Angeles 1940).

Il commence ses études auprès de Lev Schon et se produit en public à l'âge de dix ans. Il se fixe un peu plus tard à Londres, où il étudie avec Myra Hess. Sa carrière débute en 1961, avec un récital consacré aux Variations Diabelli de Beethoven au Wigmore Hall de Londres. Il se consacre ensuite à une carrière de pianiste soliste, interprétant les grands concertos, se produisant en récital dans de nombreuses villes, créant des œuvres contemporaines écrites à son intention. En 1985, il commence une carrière de chef d'orchestre.

Kox (Hans)

Compositeur néerlandais (Arnhem 1930).

Il a fait ses études musicales avec Spaandermann et surtout Hans Badings (à Utrecht). Titulaire du prix Italia (1970) et du prix Rostrum des compositeurs (1974), il a été directeur de l'école de musique de Doetinchen (1956-1971). Il est aujourd'hui l'une des personnalités saillantes de l'école néerlandaise, et son catalogue est l'un des plus importants de sa génération. Il révèle, dans l'esprit qui est le sien, une grande puissance expressive et une rare maîtrise instrumentale. Dès ses premières œuvres (sonate pour piano et quatuor à cordes), il a affirmé l'importance accordée au développement du matériel thématique et sa Musique concertante (pour trio de cuivres et orchestre), composée en 1956 pour le jubilé de Van Beinum au pupitre du Concertgebouw, a marqué le point de départ d'une carrière riche de promesses et dont les principes traditionalistes ont toujours su le garder de l'académisme.

Kozeluch

Famille de musiciens tchèques.

 
Jan Antonin, compositeur et pédagogue (Velvary 1738 – Prague 1814). Il étudia la musique dans sa ville natale et à Prague, vécut à Vienne d'environ 1763 à 1766 et termina sa vie à Prague (à partir de 1784, comme maître de chapelle à la cathédrale Saint-Guy). On lui doit de la musique religieuse, les opéras Alessandro nell'Indie (1769) et Il Demofoonte (1771), des symphonies et concertos.

 
Jan Antonin, dit Leopold, compositeur, pianiste et éditeur (Velvary 1747 – Vienne 1818). Cousin du précédent, il se fit appeler « Leopold » pour éviter toute confusion. Élève de F.-X. Dusek à Prague, il produisit, en 1771, dans cette ville un ballet avec un succès tel que 24 autres suivirent en sept ans. En 1778, il s'installa à Vienne, devint professeur de piano à la Cour, et, en 1781, refusa la succession de Mozart comme organiste à Salzbourg. À partir de 1784, il publia ses propres œuvres. En 1792, il devint compositeur impérial et maître de chapelle de la chambre impériale (poste différent de celui de compositeur de chambre qu'avait occupé Mozart), et mena une carrière publique assez brillante jusque vers 1805. Comme homme, il jouit d'une assez mauvaise réputation à cause de ses remarques désobligeantes sur Haydn, Mozart et Beethoven. Il écrivit des opéras, de la musique sacrée, des symphonies, mais s'intéressa particulièrement au piano-forte. Reconnu de son vivant comme un pionnier en ce domaine, il écrivit pour cet instrument de nombreuses sonates, de nombreux trios et de nombreux concertos lui assurant une place de choix dans la musique viennoise de la fin du XVIIIe siècle. Un catalogue de ses œuvres a été dressé en 1964 par Milan Postolka.