Hetu (Jacques)
Compositeur canadien (Trois-Rivières, Québec, 1938).
Après des études à Ottawa, Montréal et au Berkshire Music Centre (avec Lukas Foss), il acheva sa formation à Paris avec Henri Dutilleux et Olivier Messiaen (1962-63). Il a mené depuis une double carrière d'enseignant (depuis 1979 à l'Université du Québec à Montréal) et de compositeur, avec notamment trois symphonies (de 1959 à 1971), des concertos, Images de la Révolution pour le bicentenaire de la Révolution française (1988), de la musique de chambre et vocale.
Heugel
Maison d'édition française fondée en 1833 par Jacques Léopold Heugel (1815-1883), qui sera aussi administrateur de la S. A. C. E. M. dès sa création en 1850.
Elle n'a jamais cessé d'être aux mains de ses descendants : son fils Henri Georges (1844-1916), son petit-fils Jacques Paul (1890-1979), ses arrière-petits-fils François et Philippe, nés respectivement en 1922 et en 1924. Son histoire est étroitement liée à celle de la revue le Ménestrel, née la même année et qui cessa de paraître, plus que centenaire, en 1940. (Son siège de la rue Vivienne fut d'ailleurs baptisé « le Ménestrel » en 1847.) Tous les genres musicaux, sans parler de nombreux ouvrages pédagogiques, ont bénéficié de son activité. Mais ce sont surtout les partitions d'opéra qui ont fait sa fortune, avec la plupart des succès de Massenet, le Roi d'Ys de Lalo, Louise de Charpentier, etc. La maison a fusionné avec Leduc en 1980.
heures
Dans l'office catholique, ensemble des offices autres que la messe, consistant essentiellement dans la récitation de psaumes, encadrés d'antiennes, chantés si l'office est solennel, parlés ou récités à voix basse dans le cas contraire. Les heures sont parfois appelées « canoniales » (de canon, règle) et comprennent un ensemble nocturne (matines et laudes) et un ensemble diurne (« petites heures », correspondant à l'ancienne journée romaine prime, tierce, sexte et none , suivies de vêpres en fin d'après-midi et de complies avant le coucher). Les matines sont divisées en « nocturnes » et comportent également un certain nombre de leçons (lectiones), ou lectures chantées. Plusieurs heures sont complétées par le chant d'un cantique (par exemple, Magnificat à vêpres, Nunc dimittis à complies) et d'une hymne. Les matines s'achèvent par le chant du Te Deum, avant lequel on a parfois intercalé des drames liturgiques, ce qui fait que la coutume est restée de terminer miracles et mystères par ce chant, même lorsque ceux-ci se furent séparés de l'office. L'obligation, autrefois stricte dans les ordres religieux et un peu moins dans les ordres séculiers, de respecter les heures du jour et de la nuit, auxquelles devaient correspondre les heures canoniales, a été considérablement assouplie par la suite ; il n'en reste que peu de chose dans la réforme liturgique postconciliaire de Vatican II.
Hewitt (Maurice)
Violoniste et chef d'orchestre français (Asnières 1884 – Paris 1971).
Il fut élève du Conservatoire de Paris, puis membre de la Société des instruments anciens (1908-1914) et violoniste du quatuor Capet (1908-1928). Il enseigna au Cleveland Institute of Music (1931-1934) et épisodiquement au conservatoire américain de Fontainebleau (1920-1937). Il fonda en 1939 un orchestre de chambre portant son nom et le reconstitua après la guerre, ainsi que le quatuor portant également son nom (1927-1952). Il réalisa à la fin du 78 tours et aux débuts du microsillon plusieurs enregistrements remarqués.
hexacorde
Mot d'origine grecque, désignant dans la gamme un groupement de six sons successifs.
L'hexacorde a été introduit dans la théorie médiévale au XIe siècle par Guy d'Arezzo comme élément fondamental de la solmisation, pour grouper les six syllabes (ut-ré-mi-fa-sol-la) dont les intervalles restaient fixes, alors que l'intervalle dont dépendait la septième note (futur si, alors non dénommé) était, au contraire, mobile et restait déterminé par les mutations opérées entre lesdits hexacordes. C'est par contresens que, beaucoup plus tard, la notion d'hexacorde a été mélangée avec la théorie des modes ; elle n'a jamais eu d'autre valeur que solfégique et n'est jamais intervenue ailleurs.
Hidalgo Codorniu (Juan)
Compositeur espagnol (Las Palmas 1927).
Il fait ses études à Barcelone (Frank Marshall et Xavier Montsalvatge), à Paris (Nadia Boulanger), à Genève (Marescotti) et à Milan (Bruno Maderna et plus tard John Cage). Il est l'auteur de la première musique sérielle (Ukanga, créé sous la direction de Maderna à Darmstadt en 1957) et de la première œuvre électronique (Étude de stage, Paris, 1961) espagnoles. Il est le fondateur de « Música abierta » (Barcelone, 1959), fut attaché au Groupe de recherches musicales de l'O.R.T.F. (1961) et est fondateur également du groupe « Zaj » (Madrid, 1964) pour la diffusion des œuvres d'avant-garde. En dehors des pièces citées ci-dessus, il est l'auteur de pages orchestrales (Las Holas musica et cetera, 1966), d'œuvres pour orchestre de chambre (Canurga, Kuntamo, Ja-U-la), d'un quatuor à cordes et de différentes partitions théâtrales.
Hildebrandt
Famille de facteurs d'orgues et d'instruments allemands, dominée par la personnalité de Zacharias (1688-1757).
Élève de Gottfried Silbermann, celui-ci fut lié avec J.-S. Bach, qui fit évoluer son style vers celui des grands instruments baroques de l'Allemagne du Nord. Il travailla principalement en Saxe. L'instrument le plus important qui ait été conservé de lui est celui de Saint-Wenzel à Naumburg (1746). Johann Gottfried (1720-1775), fils de Zacharias, prit la succession de son père ; il est surtout connu comme l'auteur du grand orgue de Saint-Michel de Hambourg (1762-1767 et 1769).
Hildegarde (sainte) (Hildegard von Bingen)
Poétesse, mystique et femme compositeur allemande (Bermersheim 1098 – Rupertsberg, près de Bingen, 1179).
Destinée à l'Église par ses parents aristocrates, elle prit le voile à l'âge de quinze ans et succéda en 1136 à la mystique Jutta de Spanheim comme mère supérieure du monastère bénédictin de Disododenberg. Entre 1147 et 1150, elle fonda un monastère sur le Rupertsberg, puis vers 1165 un autre à Eibingen, près de Rüdesheim. Surnommée la « Sibylle du Rhin », elle se mêla activement de politique et de diplomatie. Sur le plan musical, son importance réside dans ses chants monodiques, expressément conçus pour une tessiture féminine, s'écartant du plain-chant et souvent sur ses propres textes (elle réunit ses poèmes peu après 1150 sous le titre de Symphonia armonie celestium revelationum). Elle a laissé aussi des ouvrages littéraires, des traités scientifiques et une vaste correspondance.