Ashkenazy (Vladimir)
Pianiste russe (Gorki, Ukraine, 1937).
Élève d'Oborine au conservatoire de Moscou, il a remporté en 1955 le second prix au concours Chopin de Varsovie, en 1956, le premier prix au concours de la reine Élisabeth de Belgique à Bruxelles et a été lauréat du concours Tchaïkowski (1962). Sa carrière a été lente, mais il est considéré, à l'heure actuelle, comme l'un des plus grands pianistes de sa génération. Il vit en Islande. Son répertoire est vaste, mais on peut citer Beethoven, Chopin, Brahms, Prokofiev parmi les compositeurs dont il donne des interprétations marquantes. Sa technique est étincelante, sans être jamais envahissante. Il joue les romantiques d'une manière limpide, sobre, presque classique, en fait très mûrie et profonde. Il consacre une grande part de son activité à la musique de chambre et à la direction d'orchestre.
Ashley (Robert)
Compositeur américain (Ann Arbor, Michigan, 1930).
Il étudie la composition à l'université du Michigan et à la Manhattan School of Music de New York (Master of Music, 1954). Collaborateur du Space Theatre, créé par le peintre Milton Cohen, cofondateur, avec le compositeur Gordon Mumma, de l'association ONCE, destinée à promouvoir un art syncrétique, Ashley s'est affirmé, depuis ses débuts, comme un auteur multimédia doublé d'un « performer ». Il utilise la vidéo, l'électronique et l'ordinateur pour réaliser une approche globale des phénomènes artistiques ayant une existence temporelle (bruits, gestes, paroles, sons). Son écriture vocale avoue les origines les plus diverses, du blues au Sprechgesang, de la chanson au sermon religieux. Reflet de ces préoccupations, l'opéra pour télévision Perfect Lives (1978-1984) évoque, avec les moyens des médias de masse, les animateurs de ces médias, dans un style où le théâtral se mêle au quotidien le plus banal et où l'action scénique se confond avec la vie propre des interprètes et des spectateurs (Ashley est souvent l'interprète de ses propres partitions, notamment vocales). Le compositeur traite l'actualité d'une manière volontairement immédiate, rudimentaire ; son style est proche de celui de la musique minimaliste, mais ce quotidien est en quelque sorte mythifié, dans un esprit très américain rappelant la littérature d'un John Dos Passos, comme dans l'opéra Improvement (Don Leaves Linda), élément d'une tétralogie C Now Eleanor's Idea), dont l'élaboration doit s'étendre sur plusieurs années. Ashley a écrit d'autres opéras (That Morning Thing, 1967 ; Strategy, 1984 ; My Brother Called, 1989), des pièces de « théâtre électronique » (Kityhawk, 1964), des pièces « multimédia » (In Sara, Mencken, Christ and Beethoven, There Were Men and Women, 1972).
Asioli (Bonifazio)
Compositeur et théoricien italien (Correggio 1769 – id. 1832).
Compositeur très précoce, il vécut de 1799 à 1813 à Milan, où en 1808 il fut nommé directeur des études au conservatoire nouvellement fondé. On lui doit de la musique religieuse, des opéras, l'oratorio Jacob, de la musique instrumentale, dont d'intéressantes sonates pour piano, et des ouvrages théoriques parmi lesquels Principi elementari di musica (Milan, 1809). De 1806 à 1810, il eut comme élève le fils aîné de Mozart, Karl Thomas, arrivé chez lui muni d'une lettre de recommandation de J. Haydn.
aspiration
1. Terme parfois employé, mais non généralisé (cf. Couperin), pour désigner un signe en forme d'accent vertical surmontant une note, pour l'abréger en la détachant de celle qui suit ; l'aspiration est en quelque sorte le superlatif du point désignant les « notes piquées », en les rendant plus brèves encore, bien que certains auteurs emploient parfois indifféremment les deux signes l'un pour l'autre.
2. Ornement usité au XVIIIe siècle dans la musique vocale et pour certains instruments à vent (flûte), consistant à toucher très légèrement le degré supérieur, sans lui donner la valeur d'une note véritable, entre deux notes qui se suivent à l'unisson, surtout quand la première est longue ; on peut aussi l'employer dans un mouvement mélodique légèrement descendant. L'aspiration n'est usitée que dans les morceaux de caractère grave ou pathétique, jamais dans les airs vifs ou gais. Les instruments, qui, comme le clavecin, ne peuvent toucher une note sans la jouer réellement, sont impropres à l'aspiration, encore qu'ils s'y essaient quelquefois (Saint-Lambert). Certains auteurs assimilent l'aspiration aux ornements appelés « accent », « plainte » ou « sanglot ». Lorsqu'elle est notée, ce qui n'est pas obligatoire, cette sorte d'aspiration peut s'écrire soit par une petite note, soit par un signe analogue à celui qui est présenté dans la première définition, mais placé entre les 53 41 26 notes et non au-dessus d'elles.
Asplmayr (Franz)
Compositeur et violoniste autrichien (Linz 1728 – Vienne 1786).
Il écrivit surtout de la musique de chambre et des ballets pour Noverre (après l'installation de ce dernier à Vienne en 1771), et, en décembre 1781, participa comme second violon à la fameuse exécution des quatuors opus 33 de Haydn devant l'empereur Joseph II et le grand-duc Paul de Russie (futur tsar Paul Ier).
Assafiev (Boris)
Compositeur et musicologue russe (Saint-Pétersbourg 1884 – Moscou 1949).
Il fut élève de Liadov (composition) et de Rimski-Korsakov (orchestration) au conservatoire de Saint-Pétersbourg (1904-1910), puis pianiste accompagnateur du corps de ballet au théâtre Mariinski. Conseiller du théâtre du Bolchoï, de 1925 à 1943, il accéda à la présidence de la Direction de l'union des compositeurs en 1948. Parallèlement, il exerça une activité de critique musical et consacra beaucoup de temps à la recherche. On lui doit de nombreuses biographies sur des compositeurs russes, essentiellement Tchaïkovski, Scriabine, Rimski-Korsakov, Moussorgski, Prokofiev, ainsi qu'une Histoire de la musique russe depuis le début du XIXe siècle.
Assafiev fut un compositeur prolixe : 4 symphonies, 10 opéras, 28 ballets (dont plusieurs, comme la Fontaine de Bakhtchissaraï, 1933-34, appartiennent, en Union soviétique, au répertoire courant), de la musique de chambre et nombre de pièces et cycles vocaux.