Dictionnaire de la Musique 2005Éd. 2005
G

Genzmer (Harald)

Compositeur allemand (Blumenthal, près de Brême, 1909).

Élève de Hindemith à Berlin (1928), il a travaillé à l'opéra de Breslau (1934-1937), puis à Berlin, et a enseigné après la guerre à Fribourg-en-Brisgau (1946) et à Munich (1957). Héritier de Hindemith, il a écrit, dans les genres les plus divers, une musique ne dédaignant ni la polytonalité ni la polyrythmie, et d'une écriture contrapuntique très élaborée. Citons la Bremer Sinfonie (1942) et deux autres Symphonies (1957 et 1958), des Concertos pour violoncelle (1950), harpe (1965), alto (1967), clarinette (1967), trompette (1968), la Schiller-Kantate pour soprano ou ténor, chœur d'hommes et orchestre (1968), Moosburger Graduale pour solistes, chœur mixte et orchestre (1971), Concerto pour violoncelle, contrebasse et cordes (1985), Cassation pour cordes (1987).

Geoffray (César)

Chef de chorale, pédagogue et compositeur français (Lyon 1901 – Soucieu-en-Jarrest, Rhône, 1972).

Il fut, à Lyon, élève de Florent Schmitt. Frappé par l'indigence de l'enseignement de la musique dans les écoles françaises, il entreprit de remédier de son mieux à cette carence en amenant la jeunesse à la musique vivante par la pratique du chant en commun. En 1938, il fut nommé professeur d'harmonie au conservatoire de Lyon et le resta jusqu'en 1944. Après la guerre, il se consacra à l'organisation de chorales au sein de différentes formations du scoutisme français et fonda en 1947 le mouvement choral international À cœur joie, dont il resta le président jusqu'à sa mort. De 1945 à 1966, il fut instructeur du chant choral à l'Éducation nationale. Outre quelques pièces pour piano et pour orgue et deux poèmes symphoniques (les Offrandes, 1925 ; Au bon soleil, 1926), son œuvre est essentiellement vocale, profane ou religieuse. Il a composé près de 500 chœurs à l'intention des ensembles À cœur joie.

Gérard (Yves)

Musicologue français (Châlons-sur-Marne 1932).

Il a fait des études de philosophie à l'université de Nancy, des études de musique au conservatoire de Nancy (piano et solfège, premier prix en 1953), puis au Conservatoire de Paris dans les classes de N. Dufourcq (histoire de la musique, premier prix en 1956) et de Roland-Manuel (esthétique, premier prix en 1958). Il a effectué des travaux sur Boccherini (Thematic, Bibliographical and Critical Catalogue of the Works of Luigi Boccherini, Londres, 1969), sur Saint-Saëns et sur la correspondance de Berlioz (participation à l'édition de sa Correspondance générale). En 1975, il a succédé à N. Dufourcq à la tête des classes d'histoire de la musique et de musicologie du Conservatoire de Paris, et, depuis la même année, il est professeur invité de l'université Laval de Québec. Il a travaillé à Vancouver (1984-1986) et à l'université du Maryland (depuis 1987) et a publié en 1991 Saint-Saëns : Regards sur mes contemporains.

Gerber (Ernst Ludwig)

Musicologue allemand (Sondershausen 1746 – id. 1819).

Il succéda à son père, Heinrich Nikolaus (1702-1775), qui avait été l'élève de J.-S. Bach, dans les fonctions d'organiste et de secrétaire de la cour de Sondershausen. Érudit et collectionneur (son importante bibliothèque fut acquise par la Société des amis de la musique à Vienne), il a publié des dictionnaires qui contiennent de précieuses indications iconographiques et un essai de bibliographie des ouvrages imprimés de Haydn (1792).

Principaux écrits : Historisch-biographisches Lexicon der Tonkünstler (2 vol., Leipzig, 1790-1792) ; Neues historisch-biographisches Lexicon der Tonkünstler (4 vol., Leipzig, 1812-1814, traduit en français par F.J.M. Fayolle sous le titre de Dictionnaire historique des musiciens, Paris, 1810-11, 1817).

Gerbert (Martin, baron de Hornau)

Musicologue allemand (Hornau, près de Horb-sur-Neckar, 1720 – Saint-Blasien 1793).

Prêtre (1744), professeur de théologie et prince-abbé du monastère de Saint-Blasien (1764), il recueillit des manuscrits anciens en Allemagne, en France et en Italie, et, après lui avoir rendu visite (1761), correspondit avec le padre Martini jusqu'à la mort de ce dernier. Ses écrits comptent parmi les sources les plus précieuses pour l'étude de l'histoire de la musique, en particulier du Moyen Âge.

Gerhard (Roberto)

Compositeur espagnol d'origine suisse (Valls, Catalogne, 1896 – Cambridge 1970).

Élève de Pedrell et de Granados en Espagne, puis de Schönberg à Vienne et à Berlin (1923-1928), il se fixa à Barcelone avant d'émigrer en Angleterre en 1939. Les œuvres principales de sa première période sont deux ballets, Don Quixote (1940-41) et Pandora (1943-44), l'opéra The Duenna d'après Sheridan (1945-1947), non représenté et non publié, et surtout le Concerto pour violon (1950). Il développa ensuite une conception originale, fondée en particulier sur les rythmes, de l'esprit sériel, avec notamment le Quatuor à cordes no 1 (1950-51) et la Symphonie no 1 (1952-53). Suivirent notamment la Symphonie no 2 (1957-1959), qu'il devait réviser partiellement à la fin de sa vie sous le titre de Métamorphoses, la Symphonie no 3 dite Collage, avec bande magnétique (1960), et la cantate The Plague (« la Peste »), d'après Albert Camus (1963-64). Cette période sérielle, qui fait de lui un des plus éminents parmi les disciples de Schönberg, culmina avec le Concerto pour orchestre (1965) et la Symphonie no 4 (1967). Citons encore un Quatuor à cordes no 2 (1960-1962) et, comme œuvres écrites pour petit ensemble, Libra pour 6 instrumentistes (1968) et Leo pour 10 instrumentistes (1969). Il laissa inachevée une Symphonie no 5.

Geringas (David)

Violoncelliste lithuanien (Vilnius 1946).

Enfant prodige, il n'entre pourtant qu'à l'âge de dix-sept ans au Conservatoire de Moscou, où il étudie avec M. Rostropovitch. En 1969, il remporte le 1er prix du Concours de Bakou et en 1970 celui du Concours Tchaïkovski. Après plusieurs tournées en Occident, il s'installe en 1976 en R.F.A., est engagé comme violoncelle solo dans l'orchestre symphonique du NDR et enseigne au Conservatoire de Hambourg. Il a fondé le trio Geringas, avec l'altiste Vladimir Mendelssohn et le violoncelliste Emile Klein. Dans cette formation, il joue du baryton. Il a enregistré des trios avec baryton de Haydn et l'intégrale des concertos pour violoncelle de Boccherini (trois disques couronnés par l'Académie Charles-Cros).