Krieger (Edino)
Compositeur et critique musical brésilien (Brusque, Santa Catarina, 1928).
Initié à la musique par son père, il donna des récitals de violon dès l'âge de quatorze ans. Il fit ses études musicales à Rio de Janeiro, aux États-Unis (Berkshire Music Center) avec Aaron Copland et Peter Mennin, et à Londres, puis devint réalisateur d'émissions radiophoniques dans un but de diffusion musicale, organisateur de festivals et de concours pour l'État de Guanabara. Il est président de la Société brésilienne de musique contemporaine. Marqué d'abord par l'impressionnisme, le compositeur s'est ensuite tourné vers la technique sérielle, sans oublier les autres ressources contemporaines ni le folklore brésilien.
La musique dramatique d'Edino Krieger comprend principalement : Antigone (1953), Natividade do Rio (1965) ; la musique orchestrale des Contrastes (1949), une Ouverture (1955), Ludus symphonicus (1966) ; la musique pour formation de chambre, un Chôro pour flûte et cordes (1952), une Suite pour cordes (1954), des Variations élémentaires (1964). Le musicien a également composé des quatuors à cordes, des trios, des duos instrumentaux, des mélodies, des chœurs et des pièces pour piano.
Krips (Josef)
Chef d'orchestre autrichien (Vienne 1902 – Genève 1974).
Il étudia la musique à l'Académie de Vienne avec Mandyszewsky et Weingartner, et fit ses débuts de chef au Volksoper de Vienne (1921). De 1924 à 1925, il dirigea l'opéra du Stadttheater de Dortmund et celui d'Aussig am Elbe. Il fut chef permanent de l'Opéra d'État de Vienne (1933-1938) et enseigna à l'Académie de Vienne (1935-1938). Après l'Anschluss, Krips dirigea pendant une saison (1938-39) l'opéra de Belgrade, puis se vit interdire toute activité musicale publique. Dès la fin de la guerre, il se consacra à la réorganisation de la vie musicale à Vienne. Il contribua également à la réouverture du festival de Salzbourg (1946), et fut le chef permanent de l'Opéra d'État de Vienne (1945-1950). En 1950, ce chef à l'âme si profondément viennoise décida de s'expatrier. Il fut chef principal du London Symphony Orchestra (1950-1954), de l'Orchestre philharmonique de Buffalo (1954-1963), et enfin de l'Orchestre philharmonique de San Francisco (1963-1970). Il ne renonça pourtant jamais à son titre de chef invité permanent de l'Opéra d'État de Vienne, qui lui avait été conféré en 1931. Il fut aussi directeur de la musique au festival de Cincinnati (1954-1960), chef invité de l'Opéra royal de Covent Garden (1963), au Metropolitan Opera de New York (depuis 1966) et au Deutsche Oper de Berlin, de 1970 à sa mort. L'Opéra de Paris eut le privilège d'une de ses dernières apparitions en public, dans Cosi fan tutte, peu de mois avant sa mort. L'œuvre de Mozart, et notamment Don Giovanni, fut la pierre angulaire de la carrière et de la vie même de Krips. Il fut aussi un grand interprète de Schubert, en particulier de sa Neuvième Symphonie, et de Schumann. Avec Karl Boehm, il fut l'héritier de toute une tradition musicale autrichienne, faite de légèreté, de joie et de rigueur.
Krivine (Emmanuel)
Chef d'orchestre et violoniste français (Grenoble 1947).
Très jeune il se passionne pour l'orgue et la musique symphonique, mais s'oriente cependant vers le violon, qu'il étudie à Grenoble, puis au Conservatoire de Paris dans la classe de R. Benedetti. Titulaire d'un 1er Prix en 1963, il se perfectionne auprès de Henryk Szeryng et de Yehudi Menuhin et s'impose dans plusieurs grands concours (Reine Élisabeth de Belgique en 1968, puis Naples, Gênes, Londres). En 1965, la rencontre avec Karl Böhm donne une seconde orientation à sa carrière et, dans les années 70, il délaisse peu à peu le violon pour commencer à diriger. De 1976 à 1983, il est premier chef invité du Nouvel Orchestre philharmonique de Radio France ; de 1981 à 1983, il dirige l'orchestre philharmonique de Lorraine. Victime d'un accident en 1981, il doit abandonner le violon. La même année, il est nommé premier chef invité puis en 1987 directeur musical de l'Orchestre national de Lyon.
Křížkovský (Pavel)
Compositeur et maître de chœur tchèque (Holasovice 1820 – Brno 1885).
Il entra au noviciat des frères augustins de Brno en 1845, où il se perfectionna en orgue, puis travailla la composition avec Gottfried Rieger. En 1848, il devint le maître du chœur du monastère de Brno, pour lequel il écrivit une suite de chœurs pour voix d'hommes essentiellement centrés sur des textes populaires, qui servent encore aujourd'hui de répertoire de base entre celui de Smetana et Janáček. La première de son chœur Utonula (« la Noyée »), en 1848, reçut un accueil enthousiaste. Il fut nommé maître de chapelle de la cathédrale d'Olomouc (1873), avant de se retirer dans son monastère en 1883.
Outre une importante production de caractère religieux, Křížkovský a laissé de nombreuses mélodies éditées par cahiers ou isolées et des chœurs et cantates avec solistes, mais accompagnées au piano (ou harmonium). Il ne s'est pas contenté de citer quelques airs populaires afin de pimenter la rigueur de l'écriture liturgique pour chœur, mais a repris les matériaux originels en respectant fondamentalement leur prosodie. Il est considéré comme le père de la musique chorale tchèque.
Kroll oper
Théâtre d'opéra berlinois, en activité de 1924 à 1931, avec comme directeur musical, à partir de 1927, Otto Klemperer, qui en fit un haut lieu du théâtre lyrique en Allemagne.
Krommer (Franz Vincenz)
ou Frantisek Vincenc Kramar
Compositeur tchèque (Kamenice 1759 – Vienne 1831).
Connu aussi sous le nom de « Krommer-Kramar », il s'établit à Vienne en 1785, où il revint en 1795, après plusieurs années passées en Hongrie. Il fut nommé huissier à la Cour en 1815 et, en 1818, succéda à Leopold Kozeluch au poste (qu'il devait être le dernier à occuper) de maître de chapelle de la Chambre impériale. Il composa plus de 300 ouvrages, dans tous les genres, sauf le piano seul, le lied et l'opéra. Ses quatuors à cordes, au nombre de plus de 100, furent favorablement comparés à ceux de Haydn. On lui doit aussi 9 symphonies, dont 2 sont perdues, des danses, des marches, des ouvrages pour vents seuls. D'une particulière importance sont ses concertos pour instruments à vent, notamment ceux pour clarinette, et ses 40 duos pour 2 violons parus chez Peters à Leipzig dans la Collection des duos concertants (1855-1857).