Dictionnaire de la Musique 2005Éd. 2005
M

Maw (Nicholas)

Compositeur anglais (Grantham 1935).

Il a étudié avec Lennox Berkeley à la Royal Academy of Music (1955-1958) et en France avec Nadia Boulanger et Max Deutsch (1958-59), ayant obtenu le prix Lili-Boulanger pour Nocturne, pour mezzo-soprano et orchestre de chambre (1958 ; rév., 1973). Soumis à la fois aux influences sérielles et à celles de Britten et Bartók, il en tenta une synthèse dans Essay pour orgue (1961, rév., 1963), puis, surtout, dans Scenes and Arias, pour 3 voix de femmes et grand orchestre (1961-62, rév., 1966). Suivirent, notamment, 1 Sinfonia, pour petit orchestre (1966), 1 Sonate, pour cordes et 2 cors (1967), l'opéra bouffe en 2 actes One Man Show (1964 ; rév., 1966) et l'opéra en 3 actes The Rising of the Moon (1967-1970). Puis s'ouvrit une période plus expérimentale, avec, notamment, Life Studies I-VIII, pour 15 cordes solistes (1973-1976), Personae I-III, pour piano (1973), et Odyssey, pour grand orchestre (1973-1987, création intégrale en 1989). Citons encore : une Sérénade, pour petit orchestre (1973 ; rév., 1977), La Vita Nuova, pour soprano et ensemble de chambre (1979) et The Ruin, pour double chœur et cor soliste (1980).

Maxfield (Richard)

Compositeur américain (Seattle 1927 – Los Angeles 1969).

Il fit ses études à Berkeley (Sessions), Princeton University (M. Babbitt), puis avec Křenek et Dallapiccola. Spécialisé dans le domaine électroacoustique, il a été professeur de musique expérimentale à New York et San Francisco et n'a réalisé la plupart de ses œuvres qu'avec des instruments électroniques (Night Music, Amazing Grace, Pastoral Symphony, Piano concerto for David Tudor, Bacchanale, etc.). Sa Cough Music, conçue à partir d'enregistrements de toux et d'effets sonores des bronches, au cours d'un récital de danse, a été l'une des grandes attractions des Essais musicaux dans le temps, l'espace et le son, présentés par l'Union pour le progrès des sciences et des arts à New York (1961).

maxime

Dans la notation proportionnelle des XIVe et XVe siècles, la plus longue des figures de note, d'emploi exceptionnel, valant 2 ou 3 longues, employée surtout en finale avec valeur de point d'orgue ; on dit aussi double longue.

maxixe

Danse brésilienne, et plus particulièrement de Rio de Janeiro, non sans rapport avec le tango, et ayant assimilé par la suite les éléments mélodicorythmiques de la polka et de la habanera, sur les syncopes caractéristiques de la musique populaire brésilienne.

Elle gagna les autres pays d'Amérique latine, puis l'Europe, au cours de la Première Guerre mondiale. Gershwin (dans Un Américain à Paris) fait une spirituelle allusion à la maxixe, qui avait alors conquis la France.

May (Angelica Petry-May, dite Angelica)

Violoncelliste allemande naturalisée autrichienne (Stuttgart 1933).

Elle étudie d'abord le piano et le violon à la Musikhochschule de Stuttgart. En 1954, elle travaille avec Pablo Casals. Depuis 1960, elle mène une carrière de soliste avec les plus grands orchestres européens, et se passionne pour le répertoire germanique du XXe siècle. Elle exhume, en 1977, un Concerto pour violoncelle de Hindemith, et joue les œuvres de Werner Egk et Gottfried von Einem. Elle fonde l'Odeon-Trio avec le pianiste Leonard Hokanson et le violoniste Kurt Guntner, avec lesquels elle enregistre les trios de Brahms. Depuis 1984, elle enseigne à la Hochschule für Musik de Vienne.

Mayr (Johann Simon)

Compositeur allemand naturalisé italien (Mendorf, Bavière, 1763 – Bergame 1845).

Fils d'un organiste d'Ingolstadt, il bénéficia de son enseignement, pratiqua divers instruments et étudia la théologie. Il fut ensuite l'élève de Lenzi à Bergame en 1789, puis se perfectionna à Venise avec Giuseppe Bertoni, élève du père Martini et successeur de Galuppi à Saint-Marc.

   C'est là que Mayr fit exécuter ses premières œuvres de musique sacrée, puis son opéra Saffo (1794) et une farsa, Che originali (1798), dont le succès détermina sa vocation théâtrale. Il succéda en 1802 à Lenzi comme maître de chapelle à Bergame, où il se fixa, refusant diverses offres flatteuses, dont celle de remplacer Lesueur à la tête du Conservatoire de Paris. Il fonda en 1805 un institut musical, où il eut notamment pour élève Donizetti, de 1806 à 1815. Il créa encore en 1822 une société philarmonique dédiée à la divulgation du répertoire classique allemand, et, frappé de cécité en 1826, dut cesser ses activités de façon prématurée.

   Grâce à ses opere serie, Mayr occupe une place de premier plan dans l'évolution du genre, entre la disparition ou le retrait de Mozart, Cimarosa et Paisiello et l'apparition de Rossini. Au contraire de Cherubini, Spontini et Paër, qui avaient quitté leur pays, il assimila le style vocal et les structures lyriques de l'Italie et leur joignit une science de l'orchestration acquise à l'ombre de l'école de Mannheim, et grâce à sa connaissance de Haydn, de Mozart et de Gluck, puis de Cherubini. Continuateur de Hasse, il parvint néanmoins à ébranler l'édifice de l'opéra métastasien par l'emploi plus fréquent du récitatif accompagné, par le choix de structures ouvertes, qui incorporaient parfois le chœur à l'action elle-même, par une harmonie dérivée de celle de Mozart et par l'élargissement de l'effectif orchestral, où, avant Spontini et Rossini, et bien avant Berlioz, il incorpora le cor anglais, la harpe, certaines percussions, etc., accordant une attention particulière aux bois, et leur confiant de nombreux traits de virtuosité. Si nous y ajoutons l'usage du crescendo orchestral, nous constatons que Mayr fut le plus important des prédécesseurs de Rossini, et un auteur ouvert aux courants les plus variés ; il s'inspira de Goldoni, de Voltaire, des auteurs français de style larmoyant. Sa science fit oublier ce que son inspiration mélodique avait de trop traditionnel. Outre de nombreuses œuvres de musique sacrée et une production instrumentale originale et variée dans le choix des instruments, on doit à Mayr environ 70 opéras, parmi lesquels Lodoïska (1796), Ginevra di Scozia (1801), qui fut tenu pour son chef-d'œuvre, I Misteri Eleusini (1802), L'Amor conjugale (1805), d'après le livret de Bouilly à l'origine du Fidelio de Beethoven, Adelasia e Aleramo (1806), Raoul de Créquis (1809), La Rosa rossa e la Rosa bianca (1813), Medea in Corinto (1813), qui éclipsa longtemps l'œuvre homonyme de Cherubini, Fedra (1820) et Demetrio (1824).

   Mayr écrivit aussi une monographie sur Joseph Haydn (Bergame, 1809).