cornement
Incident technique (défaut de transmission ou fuite de vent) qui fait sonner un tuyau d'orgue sans qu'on ait enfoncé la touche correspondante, ou lorsqu'on joue une note voisine.
Dans ce dernier cas, on parle plus précisément d'« emprunt ».
cornemuse
Instrument folklorique, à vent, de la famille des bois.
Le bagpipe écossais et le biniou breton sont les membres les plus connus de ce groupe, répandu depuis des siècles, sous diverses formes, dans l'Europe entière.
La cornemuse est caractérisée par une outre de peau, alimentée en air sous pression au moyen d'une embouchure. De cette outre partent plusieurs tuyaux sonores, à anche double enfermée dans une capsule. Seul un de ces tubes, percé de trous, permet de jouer une mélodie ; les autres sont des « bourdons », dont chacun donne une seule note continue. D'une sonorité aigre et pénétrante, mais non dénuée de volume grâce aux accords fournis par les bourdons, la cornemuse est par excellence un instrument de plein air, propre à accompagner des marches militaires aussi bien que des danses paysannes.
Comme la musette, dont la vogue fut immense aux XVIIe et XVIIIe siècles, quand les grands seigneurs se déguisaient volontiers en bergers, la cabrette, qui a encore ses virtuoses dans le Massif central (Auvergne et Bourbonnais), est une petite cornemuse sans embouchure, gonflée par un soufflet placé sous le bras gauche.
cornet
Instrument à vent de la famille des cuivres.
Sous sa forme primitive celle d'une trompe de chasse en réduction , ce « petit cor » fait toujours partie de l'arsenal cynégétique en Europe centrale. Mais il servait aussi aux postillons, d'où son nom allemand de Posthorn. L'invention des pistons, aux environs de 1820, conduisit les facteurs à abandonner l'enroulement circulaire au profit du schéma horizontal de la trompette, en moins allongé. Le cornet à pistons est ainsi devenu un instrument très voisin de la trompette, avec le même doigté et presque la même tessiture. Mais l'embouchure plus profonde et le tube plus évasé lui procurent un timbre plus rond, une agilité plus grande, et, surtout, une facilité d'émission qui lui ont valu, au XIXe siècle et même au-delà, une immense popularité auprès des musiciens amateurs. (On sait que la transcription pour cornet d'airs d'opéras célèbres fut l'une des besognes alimentaires auxquelles se livra Richard Wagner lors de son premier séjour à Paris.) On lui reproche aujourd'hui sa sonorité un peu canaille et, à l'orchestre, il est généralement remplacé, parfois à tort, par la trompette.
Cornet (Peter)
Organiste et compositeur flamand ( ? v. 1575 ? – Bruxelles 1633 ? ).
On sait peu de chose de sa vie, si ce n'est qu'il fut organiste à Bruxelles, à la chapelle des archiducs, entre 1593 et 1626. Les neuf pièces pour orgue qui subsistent de son œuvre (deux courantes, une antienne sur le Salve Regina, une toccata et cinq fantaisies) le placent néanmoins au premier rang des organistes flamands de son temps avec Sweelinck, dont il subit l'influence. Marquée également par la musique vénitienne, son écriture est plus souple et plus chantante que celle de ses compatriotes.
cornet à bouquin
C'était à l'origine un olifant amélioré, fait d'une corne de bouc (d'où son nom), ou de tout autre ruminant, et percé de trous, comme tous les instruments de la famille des bois, pour permettre l'émission de plusieurs notes.
Il fut d'ailleurs bientôt construit en bois, parfois gainé de cuir, mais son embouchure conique en bois dur, ivoire ou métal continuait de l'apparenter à la famille des cuivres. De forme droite, légèrement courbe ou en « S » très allongé, il a donné naissance au serpent, de tessiture beaucoup plus grave.
Cornyshe (William)
Compositeur, écrivain et acteur anglais ( ? v. 1468 – Londres 1523).
Il obtint un poste à la cour d'Henri VII, sans doute à partir de 1493, mais, par la suite, il connut quelques déboires à cause de ses écrits satiriques et fut emprisonné. En 1509, il devint maître des enfants de la chapelle royale. Jusqu'en 1516, il demeura l'un des principaux acteurs des pièces de la Cour et, jusqu'en 1520, il écrivit des disguisings pour cette même Cour (ainsi The Garden of Esperance, 1517). Il jouit d'une grande faveur auprès d'Henri VIII, qui mit lui-même en musique un certain nombre de ses vers.
L'œuvre de William Cornyshe, qui, outre les pièces religieuses que contient entre autres The Eaton Choirbook, comporte également des chansons profanes à 3 et parfois à 4 voix, atteste la vitalité de ce genre de musique à l'époque. Ah Robin, Gentle Robin, par exemple, est un petit chef-d'œuvre de simplicité écrit sous forme d'un canon avec un contre-chant plus lyrique dès qu'il est question de my lady. Citons enfin son magnificat. Très variée et pleine de talent et d'imagination, l'activité artistique de Cornyshe demeure caractéristique du développement et du raffinement intellectuels à la cour du second Tudor. Pour une édition moderne des œuvres profanes, on peut consulter Musica britannica (vol. 18, 1962, éd. J. Stevens). Pour les œuvres contenues dans The Eaton Choirbook, voir Musica britannica (vol. 10-12, 1956-1961, éd. F. L. Hawison).
coro spezzato (ital. ; « chœur brisé »)
Expression italienne, quelquefois employée au XVIe siècle pour désigner une forme spéciale de double chœur, très pratiquée à Saint-Marc de Venise, où elle était favorisée par la disposition des tribunes ; elle consistait surtout dans l'alternance des deux chœurs qui s'unissaient à la fin en un seul grand chœur.
Correa de Arauxo (Francisco)
ou Francisco Correa de Araujo
Organiste, compositeur et théoricien espagnol ou portugais ( ? v. 1575 – Séville v. 1663).
Malgré son importance historique, sa vie et son activité demeurent presque méconnues. On sait qu'il était prêtre et qu'il fut titulaire de l'orgue de l'église Saint-Sauveur de Séville à partir de 1598 et jusqu'à une date postérieure à 1633. En 1626, il publia un ouvrage théorique et pratique intitulé Libro de tientos y discursos de música práctica y téorica d'organo, intitulado Facultad organica ; il y réunit 70 pièces d'orgue classées par ordre de difficulté, pour la plupart des tientos (sortes de préludes en style fugué), et un exposé théorique sur les diverses formes d'écriture pour l'orgue illustrées par son livre.