Dictionnaire de la Musique 2005Éd. 2005
A

Anhalt (Istvan)

Compositeur canadien d'origine hongroise (Budapest 1919).

Il fait ses études en Hongrie avec Kodály et en France avec Nadia Boulanger et L. Fourestier. Il s'installe au Canada en 1949. Son style, fondé à l'origine sur le néoclassicisme, assimile, à partir de 1959, la musique électronique et les techniques modernes, unissant Varèse et Stockhausen aux musiques indienne, javanaise et africaine. Parmi ses œuvres, citons 2 symphonies, Cento pour chœur à 12 voix et bande magnétique (1967), Welche Töne ? pour orchestre (1989).

animando (ital. ; « en animant »)

Terme indiquant que le tempo devient plus allant.

animato (ital. ; « animé »)

Terme employé pour qualifier un tempo donné, exemple : andante animato.

Animuccia (Giovanni)

Compositeur italien (Florence v. 1514 – Rome 1571).

Il reçut sa formation dans l'entourage de Francesco Corteccia, puis entra au service du cardinal Ascanio Sforza à Rome. En 1555, il succéda à Palestrina comme maître de la chapelle Giulia. Avec un talent qui le rend digne de son grand prédécesseur, il écrivit surtout des madrigaux, de la musique religieuse (messes, magnificat), et, pour les réunions de son ami saint Philippe Neri, deux livres de Laudi spirituali (1563-1570) qui préfigurent l'oratorio et, par leur style déclamatoire, la monodie accompagnée.

Annibale Il Padovano

Compositeur italien (Padoue 1527 – Graz, Autriche, 1575).

Premier organiste à Saint-Marc de Venise de 1552 à 1565, il s'établit à Graz, où il fut organiste, puis maître de chapelle de l'archiduc Charles d'Autriche. Il composa des madrigaux, des motets, une messe et des pièces pour orgue, édités chez Gardano à Venise. Ses ricercari et toccate furent parmi les premiers du genre.

Ansermet (Ernest)

Chef d'orchestre suisse (Vevey 1883 – Genève 1969).

Il étudia parallèlement les mathématiques et la musique à Lausanne, puis à Paris, et fut nommé professeur de mathématiques à Lausanne (1906). Mais, après avoir travaillé la direction d'orchestre auprès de Mottl et Nikisch en Allemagne, il revint à la musique, en 1912, comme chef d'orchestre au casino de Montreux, où il devint l'ami de Ramuz et de Stravinski. Directeur musical des Ballets russes de Diaghilev de 1915 à 1923, il fonda en 1918 l'orchestre de la Suisse romande, dont il resta le directeur jusqu'en 1966. Chef au style plein d'acuité et de raffinement, Ansermet demeure particulièrement célèbre pour ses interprétations de Stravinski, Debussy et Ravel. Il a exposé sa conception de la musique dans un livre, les Fondements de la musique dans la conscience humaine (Neuchâtel, 1961), où il avoue sa fidélité exclusive au système tonal. Il composa quelques œuvres et orchestra les Six Épigraphes antiques et deux des Ariettes oubliées de Debussy.

Antegnati

Famille de facteurs d'orgues italiens établis à Brescia, dont l'activité est connue de 1480 environ jusqu'à la moitié du XVIIe siècle.

Des sept générations successives d'Antegnati, l'organier le plus célèbre estCostanzo (Brescia 1549 – id. 1624), qui fut aussi organiste de la cathédrale de Brescia, compositeur et théoricien. Auteur de motets, messes et madrigaux, il a rédigé un traité, L'Arte organica (1608), où il donne notamment la liste et les caractéristiques de tous les instruments construits par la famille, ainsi que des indications sur l'accord et la registration.

   L'orgue des Antegnati est un instrument à un clavier et à pédalier rudimentaire ; il est riche en flûtes et principaux et en jeux de mutation aigus constituant un ripieno* par rangs séparés. Parmi les très nombreux instruments qu'ils établirent dans toute l'Italie du Nord, les principaux sont ceux de la cathédrale de Brescia (Bartolomeo Antegnati, 1481), de Sainte-Marie-des-Grâces à Brescia (Gian Giacomo Antegnati, 1533) et de la cathédrale de Milan (id., 1552).

Antes (John)

Compositeur américain (Frederick, Pennsylvanie, 1740 – Bristol, Angleterre, 1811).

Membre de la communauté morave de Pennsylvanie, il partit pour l'Europe en 1764, devint pasteur en 1769, et s'embarqua la même année comme missionnaire pour Le Caire, où il devait rester jusqu'en 1781. De 1783 à sa mort, il vécut en Angleterre, continuant à s'intéresser non seulement à la musique, mais aussi à la mécanique et à la facture d'instruments. On lui doit des œuvres sacrées préservées uniquement en Amérique, pour la plupart dans les archives de Bethlehem et de Winston-Salem (ont subsisté 25 pièces vocales concertantes et 13 mélodies de cantiques). Il fut aussi le premier Américain de naissance à avoir écrit de la musique de chambre (quatuors à cordes, trois trios à cordes op. 3 composés au Caire et parus chez John Bland comme étant de Giovanni A-T-S Dilettante americano). Dans un des carnets tenus par Haydn à Londres en 1791-92, on trouve cette notice le concernant : « Mr. Antis, évêque (sic) et petit compositeur. »

Antheil (George)

Compositeur américain d'origine polonaise (Trenton, New Jersey, 1900 – New York 1959).

Il fait ses études au Curtis Institute de Philadelphie, puis à New York avec Ernest Bloch. Après un bref séjour à Berlin où il présente sa Première Symphonie, il s'installe à Paris, s'intéresse au mouvement dada et compose son Ballet mécanique, « musique ultraviolette où l'idée est d'atteindre le plus abstrait de l'abstrait » : dix pianos y sont utilisés, ainsi que des trompes d'auto, enclumes, scies circulaires, etc. Cette tentative empirique d'extension de l'univers sonore n'est pas sans annoncer celles de Feldman et Cage. À la même époque, Antheil incorpore le jazz à ses ouvrages symphoniques ou lyriques. De retour aux États-Unis (1933), il renonce à l'avant-garde et revient à une esthétique néoromantique qui marque tous ses ouvrages ultérieurs. Fixé à Hollywood, il travaille dès lors dans les genres les plus divers, y compris la musique de film.

anthem (du grec latinisé antiphona)

Terme anglais désignant une composition chorale sur un texte sacré en langue anglaise, en usage dans l'Église anglicane.

Au XVIe siècle, il existe deux types d'anthems, le full-anthem, qui peut être soit a cappella, soit accompagné à l'orgue, et le verse-anthem, qui se place entre les parties chorales, chanté par une voix soliste accompagnée à l'orgue ou aux instruments à archet. Avec Blow, Purcell et Pelham Humphrey, le verse-anthem se développe ; les anthems de Haendel atteignent des proportions grandioses au siècle suivant (par exemple : Zadok, the Priest). On continue à composer des anthems au XIXe siècle ; de nos jours, avec ou sans accompagnement, le genre inspire encore les compositeurs.