Dictionnaire de la Musique 2005Éd. 2005
B

Berg (Josef)

Compositeur tchèque (Brno 1927 – id. 1971).

Élève de Vilem Petrželka au conservatoire de Brno, puis critique musical, musicologue, théoricien, il a été l'un des animateurs de la vie artistique de Brno. Il écrivit à ses débuts plus d'une centaine d'arrangements ou de compositions originales pour l'orchestre populaire de la radio, sur de vieilles mélodies moraves. Puis se fit sentir l'influence occidentale ­ celle de Henze, celle du studio de Cologne (Eimert, Stockhausen) ­, ce qui détermina l'écriture de ses œuvres pour petites formations de chambre : Sextuor pour harpe, piano et quatuor à cordes (1959), Nonuor (1962), Quatuor à cordes (1966). Berg a aussi tenté de pasticher l'opéra classique : en utilisant une mise en scène dépouillée, un petit effectif de chanteurs-acteurs, il a cherché à renouveler des mythes célèbres avec le Retour d'Ulysse (1962), Johanes Doktor Faust (1966), l'Orestie (1967). On y retrouve des traces de Stravinski, de Milhaud, au travers d'une écriture qui joue de la couleur de formations instrumentales inusitées.

bergamasque (ital. bergamasca)

Chanson à danser de rythme binaire, originaire de la province de Bergame en Italie.

Elle emprunte souvent le schéma de la chaconne, c'est-à-dire une série de variations à partir d'une basse obstinée. Le terme apparaît pour la première fois dans le 3e livre de luth de Giacomo Gorzanis (1564), puis dans le 3e livre de villotte de Filippo Azzaiolo (1569). On trouve un célèbre exemple de bergamasque dans les Fiori musicali de Frescobaldi (1635). Au XIXe siècle, cette danse a adopté un tempo très rapide à 6/8 se rapprochant de la tarentelle. Mais c'est seulement la consonance agréable du mot et son emploi par Verlaine dans un poème qui ont inspiré le titre de Suite bergamasque à Debussy et celui de Masques et bergamasques à Fauré.

   La romanesca est une forme analogue à la bergamasque.

Berganza (Teresa)

Mezzo-soprano espagnole (Madrid 1935).

Après des études au conservatoire de Madrid, elle a fait ses débuts en récital, en 1955, et à la scène, en 1957, au festival d'Aix-en-Provence dans le rôle de Dorabella (Cosi fan tutte, Mozart), inaugurant ainsi une carrière mondiale. T. Berganza est une styliste remarquable, servie par une technique exemplaire qui maîtrise un timbre pur et incisif. Son répertoire s'est longtemps fondé sur deux personnages de Mozart (Chérubin des Noces de Figaro et Dorabella) et trois de Rossini (Rosine du Barbier de Séville, Isabella de l'Italienne à Alger et Cendrillon). Son interprétation du rôle de Ruggiero dans Alcina de Haendel est également célèbre. Elle a abordé plus récemment les personnages de Carmen (Édimbourg, 1977) et de Charlotte dans Werther de Massenet. Elle obient aussi de grands succès en récital, notamment dans le domaine de la mélodie espagnole.

Berger (Arthur)

Compositeur américain (New York 1912 – Boston 2003).

Après des études à l'université de New York et quelques essais atonaux (Two Episodes, 1933), il a poursuivi sa formation avec W. Piston à Harvard, puis avec André Pirro, Darius Milhaud et Nadia Boulanger à Paris (1937-1939). L'influence de Stravinski l'a alors conduit à un style néoclassique (quatuor en ut, Three Songs of Yeats). Professeur à Mill's College, il a évolué vers un néoclassicisme empreint de l'esprit de Fine et de Shapero (Inventions pour piano), et est revenu, vers 1956, à l'atonalité avec une œuvre dodécaphonique (Musique de chambre pour 13 instruments). L'un des plus éminents théoriciens de sa génération et l'un de ceux qui utilisent avec le plus de facilité la technique sérielle, Arthur Berger a toujours mis son sens critique exigeant au service d'une expression raffinée, intelligente et noble. Son rôle de pédagogue s'inspire de la même discipline et a donné les meilleurs résultats auprès des jeunes compositeurs.

Berger (Erna)

Soprano allemande (Cossebaude 1900 – Essen 1990).

Elle étudie le piano et le chant à Dresde, et est engagée pour la première fois par Fritz Busch à la Staatsoper de cette ville en 1925. En 1929, elle entre au Stätdtische Oper de Berlin, où elle participe à la création de Christ-Elflein de Hans Pfitzner. Entre 1929 et 1933, elle chante au Festival de Bayreuth, et, à partir de 1932, à Salzbourg. Sa facilité dans l'extrême aigu et sa tessiture de colorature dramatique lui permettent d'aborder soixante-dix rôles, de Rossini à Richard Strauss. Dans les opéras de Mozart, elle triomphe dans les rôles de la Reine de la Nuit et de Constance. De 1934 à 1938 elle chante à Covent Garden, en 1949 au Metropolitan de New York. De 1955 à 1968, elle se consacre au lied et à l'enseignement.

Berger (Ludwig)

Compositeur allemand (Berlin 1777 – id. 1839).

D'abord élève de Joseph Gürrlich dans sa ville natale, il se rendit à Dresde en 1801 pour y étudier avec Johann Gottlieb Neumann, mais celui-ci venait de mourir. De retour à Berlin, il y devint l'élève de Muzio Clementi, puis suivit ce dernier à Saint-Pétersbourg, où il resta jusqu'en 1812. L'invasion française l'obligea à gagner Stockholm, puis Londres, où il triompha comme pianiste. À partir de 1815, il vécut de nouveau à Berlin, comptant parmi ses élèves Mendelssohn et sa sœur Fanny. De ses nombreux lieder, cinq furent écrits vers 1817 sur des poèmes qui devaient former le noyau du cycle la Belle Meunière, plus tard mis en musique par Schubert. On lui doit aussi, pour piano, un concerto, des pages diverses dont les études op. 12 et op. 22, et sept sonates parmi lesquelles la Grande Sonate pathétique en ut mineur op. 7 (1804, version révisée publiée en 1812-1814), dédiée à Clementi et nettement inspirée de l'op. 13 de Beethoven.

Berger (Theodor)

Compositeur autrichien (Traismauer 1905 – Vienne 1992).

Il a étudié la composition avec Franz Schmidt à l'Akademie fur Musik de Vienne, de 1926 à 1932. Son art se caractérise par une invention riche et exubérante, un style passionné et le goût de la beauté sonore recherchée pour elle-même, comme dans Rondino giocoso et Malinconia pour cordes (1938). Il a composé de la musique d'orchestre (Legende vom Prinzen Eugen, Concerto manuale, Concerto macchinale, Symphonischer Triglyph), un ballet (Homerische Symphonie), de la musique de chambre (2 quatuors à cordes, etc.), des œuvres vocales (Faust, 1949) et des musiques de film.