Loriod
Famille de musiciens français.
Jeanne, ondiste (Houilles 1928). Remarquable ondiste de renommée internationale, elle commença très jeune une brillante carrière de soliste après avoir étudié le piano, puis les ondes Martenot au Conservatoire de Paris. Ayant, dès sa création, décelé les étonnantes ressources de l'instrument, elle l'étudia avec son créateur, Maurice Martenot, et en devint l'efficace et brillante propagandiste. Particulièrement appréciée de compositeurs contemporains, comme Messiaen, Jolivet, Honegger, Milhaud, Landowski, elle fonde en 1950 le quatuor, puis le sextuor d'ondes Martenot et, en 1974, le sextuor d'ondes Jeanne-Loriod. Elle enseigne depuis 1970 au Conservatoire national supérieur de Paris. Elle est la sœur d'Yvonne Loriod.
Yvonne, pianiste et compositrice, sœur de la précédente (Houilles 1924). À quatorze ans, elle avait déjà à son répertoire le Clavier bien tempéré de Bach, les 27 concertos de Mozart, les 32 sonates de Beethoven et toute l'œuvre pianistique de Chopin. Élève au Conservatoire de Paris de Lazare-Lévy et d'Olivier Messiaen (elle épousera ce dernier par la suite), titulaire de 7 premiers prix, elle s'est brillamment affirmée dans le monde musical contemporain, donnant en première audition mondiale ou française des œuvres de Schönberg, Bartók, Jolivet, et en première mondiale toutes celles avec piano d'Olivier Messiaen, à partir des Visions de l'Amen (1943). Elle a aussi créé, avec le compositeur, le second livre de Structures de Pierre Boulez (Donaueschingen, 1961). Elle maîtrise également un répertoire traditionnel considérable (Mozart, Schumann, Debussy). Professeur au Conservatoire national de Paris depuis 1968, elle dirige, en outre, depuis 1958, une classe de piano à la Musikhochschule de Karlsruhe. Elle a réalisé de nombreux enregistrements, en particulier d'œuvres d'O. Messiaen, et le premier en date de la Sonate de Jean Barraqué. Son œuvre de compositeur comporte : Pièce sur la souffrance pour orchestre, Grains de cendre pour soprano et orchestre de chambre (1946), Mélopées africaines pour ondes Martenot, piano, flûte (1945).
Lortie (Louis)
Pianiste canadien (Québec 1959).
Il fait ses débuts avec l'Orchestre symphonique de Montréal à l'âge de treize ans. Il remporte plusieurs prix prestigieux au Canada et en Europe et, en 1978, accompagne la tournée en Chine et au Japon de l'Orchestre symphonique de Toronto. Il a joué avec les plus grands orchestres. Depuis 1992, il donne chaque année, avec Charles Dutoit et l'Orchestre de Montréal, une intégrale de l'œuvre concertante d'un compositeur : Beethoven, Tchaïkovski, Liszt et Chopin sont suivis en 1996 d'un cycle Mendelssohn-Schumann. Au disque, il a signé notamment une intégrale de Ravel et commencé celle des sonates de Beethoven. En 1995, il fonde le trio Lortie-BerickLysy.
Lortzing (Albert)
Compositeur allemand (Berlin 1801 – id. 1851).
Il apprit les rudiments de la théorie musicale à la Singakademie de Berlin, mais se forma essentiellement en autodidacte. Ses parents, acteurs de théâtre, l'initièrent à la scène dès l'âge de onze ans. Ayant développé une voix agréable, il fut vite employé comme chanteur et comme acteur. Ayant épousé en 1823 l'actrice Rosina Ahles, il fut engagé avec elle au Théâtre de Cologne, où l'année suivante on représenta son premier singspiel Ali pascha von Janina. De 1826 à 1833, le couple appartint à la troupe du théâtre de cour de Detmold.
Lortzing continua à composer des œuvres qu'il interprétait lui-même, chantant et même jouant du violoncelle dans l'orchestre. En 1823, il fut engagé, avec sa femme, au Théâtre municipal de Leipzig. Il devait y rester douze ans, ses ouvrages lui gagnant peu à peu une grande réputation, sans lui ouvrir pour autant les portes du milieu musical dans lequel évoluent Mendelssohn et Schumann. De cette époque datent ses succès les plus populaires : Zar und Zimmermann (1839) et Der Wildschütz (1842). En 1844, il fut nommé maître de chapelle, mais perdit son poste l'année suivante. Il tenta alors une œuvre plus ambitieuse : l'opéra romantique Undine (1845), représenté à Hambourg et à Magdebourg avec un succès limité. À défaut d'invention musicale originale, on y trouve un lyrisme assez convaincant avec une utilisation précoce des leitmotive. En 1846, les Lortzing s'installèrent à Vienne, où la chance sembla revenir avec Der Waffenschmied. Devenu maître de chapelle au Teater an der Wien, le musicien perdit encore cette situation au bout de deux ans. La même mésaventure lui arriva à Leipzig, où il retourna en 1846. Après de nouvelles difficultés, il obtint une position médiocre de directeur musical dans un petit théâtre de Berlin. C'est là qu'il mourut dans une misère relative. Sans avoir jamais conquis une gloire au-delà des frontières de son pays, Lortzing a, cependant, conservé jusqu'à nos jours la faveur du public populaire allemand. Ses œuvres mêlent en effet heureusement la tradition du singspiel à celle de l'opéra-comique français.
Los Angeles (Victoriade)
Soprano espagnole (Barcelone 1923 – id. 2005).
Elle fit ses débuts au théâtre Liceo de Barcelone en 1945, dans le rôle de la Comtesse des Noces de Figaro. Son premier prix au concours international de Genève (1947) la lança dans une carrière internationale. Invitée par la radio anglaise en 1949, pour chanter le rôle principal dans la Vie brève de M. de Falla, elle revint l'année suivante incarner Mimi de la Bohème à Covent Garden. Puis elle interpréta Marguerite de Faust à l'Opéra de Paris. Elle chanta régulièrement au Metropolitan Opera de New York à partir de 1951 le répertoire de soprano lyrique français et italien, aborda Élisabeth de Tannhäuser à Bayreuth, Rosine du Barbier de Séville à la Scala de Milan. Simultanément, elle a mené de front une carrière de récitaliste, où la mélodie française, le lied allemand et les « tonadillas » espagnoles occupent une part égale. Victoria de Los Angeles possédait un timbre exceptionnel à la fois chaud et pur. Sa personnalité musicale était particulièrement séduisante.