Dictionnaire de la Musique 2005Éd. 2005
B

Bach (Johann Sebastian) (suite)

Œuvres principales

Musique vocale

CANTATES : 224 cantates, la vaste majorité étant des cantates d'église, 25 sont des cantates profanes ; quelques cantates sont d'une authenticité douteuse.

7 MOTETS.

MESSES : Messe en si mineur ; 4 messes « luthériennes » ; 5 sanctus.

MAGNIFICAT : Magnificat en ré majeur.

PASSIONS : Passion selon saint Matthieu ; Passion selon saint Jean ; Passion selon saint Luc.

ORATORIOS : Oratorio de Noël ; Oratorio de Pâques.

CHORALS : à 4 voix et instruments ; à 4 voix, environ 185.

ARIAS ET LIEDER du Notenbuch (« Petit livre ») d'Anna Magdalena.

LIEDER SPIRITUELS.

Musique instrumentale

Œuvres pour orgue

6 sonates, 24 préludes, toccatas ou fantaisies et fugues. 8 petits préludes et fugues ; environ 145 chorals, dont 46 de l'Orgelbüchlein, les 6 transcriptions « Schübler », chorals du livre III de la Clavier-Übung ; 6 concertos d'après Vivaldi et d'autres compositeurs ; 5 fantaisies ; 3 toccatas ; 3 préludes ; 8 fugues ; 4 trios ; aria.

Œuvres pour clavier

Inventions à 2 et 3 voix ; duos de la 3e partie de la Clavier-Übung ; suites anglaises ; suites françaises ; d'autres suites ; partitas ; Das Wohltemperierte Clavier (le Clavier bien tempéré I, II), 48 préludes et fugues ; 9 préludes et fugues ; 19 fugues ; fantaisie chromatique et fugue ; 5 fantaisies et fugues ; 5 fantaisies ; concerto et fugue ; 7 toccatas ; 4 préludes ; 9 petits préludes du Clavierbüchlein pour W. Friedemann ; 11 petits préludes ; 5 sonates ; Concerto italien ; 16 concertos d'après Vivaldi et d'autres compositeurs ; Variations Goldberg ; Capriccio sopra la lontananza del suo fratello dilettissimo.

Œuvres pour luth

2 suites ; 1 partita ; prélude, fugue et allegro ; prélude ; fugue.

Œuvres pour instruments divers

sonates, suites et partitas pour le violon, la viole de gambe, flûte traversière, etc., avec ou sans la basse continue. Concertos : 2 concertos pour violon et 1 concerto pour deux violons ; concerto pour flûte traversière, violon et clavier ; 6 concertos brandebourgeois ; 7 concertos pour clavier ; 3 concertos pour 2 claviers ; 2 concertos pour 3 claviers ; 1 concerto pour 4 claviers.

Œuvres diverses

4 suites pour ensemble instrumental (ouvertures) ; sinfonia ; 7 canons ; Offrande musicale ; l'Art de la fugue.

Bach (Wilhelm Friedemann)

Compositeur et organiste allemand (Weimar 1710 – Berlin 1784).

Deuxième enfant et fils aîné de J. S. Bach et de sa première femme Maria Barbara, il étudia surtout auprès de son père, dont il fut le premier des quatre fils musiciens, et qui écrivit pour lui, entre autres, le Clavierbüchlein. Nommé organiste à Dresde (1733), il quitta cette ville, trop férue à son goût de musique italienne et où le prince électeur et sa femme favorisaient la religion catholique, et devint en 1746 organiste et directeur de la musique à Halle. Il conserva ces fonctions dix-huit ans en se consacrant beaucoup, comme compositeur, au domaine religieux (cantates), alors que les années de Dresde avaient été dominées par la musique instrumentale (symphonies, concertos, pièces pour clavier). Ayant eu avec les autorités de Halle de nombreux démêlés, notamment au moment de la mort de son père, il accepta, sans aller l'occuper, un poste à Darmstadt (1762) et finalement renonça à ceux dont il jouissait à Halle sans en avoir d'autres en vue (12 mai 1764) : dix-sept ans avant Mozart, il prit ainsi le risque de la liberté. Il resta à Halle jusqu'en 1770, séjourna quelque temps à Brunswick, et, en 1774, s'installa à Berlin. Il y fut bien reçu par Kirnberger et par la princesse Amélie de Prusse, à qui il dédia, en 1778, huit fugues à trois voix pour clavier (une transcription pour trio à cordes précédée d'un prélude de celle en fa mineur est attribuée à Mozart) ; il y subsista grâce à des leçons et à des récitals d'orgue (le premier fit sensation), mais y mourut en laissant sa femme et sa fille dans la plus complète misère. Une légende entretenue au XIXe siècle par le roman pseudo-historique de Brachvogel s'édifia rapidement autour de son nom et le présenta comme un ivrogne et un malhonnête homme. On peut en faire bon marché, tout comme de l'incompréhension et de l'irrespect qu'il aurait manifestés envers l'art de son père (dont néanmoins il prit moins soin des manuscrits que son frère Carl Philip Emanuel). Il souffrit particulièrement de sa situation entre deux âges, l'attachement à son père s'opposa chez lui à la fidélité à son temps : même sa production instrumentale, particulièrement réussie (Polonaises, Fugues, Sonates et Fantaisies pour clavier), sembla à ses contemporains surannée et inutilement compliquée. Il lui manqua la concentration et la force de volonté nécessaires pour faire bon usage de sa liberté et exploiter à fond ses intuitions géniales, mais ses œuvres reflètent la personnalité sinon la plus forte, du moins la plus visionnaire, parmi les fils de Jean-Sébastien. Pionnier de la « forme sonate », il se réfugia dans un monde à lui, d'une rare intensité d'expression mais offrant peu de prises à ses successeurs immédiats. On lui doit, outre sa musique pour clavier, des pièces pour orgue, de la musique de chambre faisant souvent appel à la flûte, des symphonies et des concertos, des cantates et de la musique d'église. À sa mort, la seule notice nécrologique à laquelle il eut droit le qualifia de « plus grand organiste d'Allemagne ». Ce fut, en effet, le seul des quatre fils musiciens de Jean-Sébastien à perpétuer sur ce plan la tradition de la famille Bach. Un catalogue de ses œuvres a été dressé par Martin Falck (1913).

Bachauer (Gina)

Pianiste grecque naturalisée anglaise (Athènes 1913 – id.1976).

Elle doit vaincre les résistances de son père qui refuse l'idée qu'une femme soit musicienne professionnelle, et suit deux années de droit à l'université d'Athènes. Elle remporte cependant en 1933 le Prix d'honneur du Festival international de Vienne. Elle étudie ensuite avec Cortot à l'École normale de musique de Paris et, en 1935, reçoit les conseils de Rachmaninov. La même année, Dimitri Mitropoulos la fait débuter avec l'orchestre du Conservatoire d'Athènes. Pendant la guerre, elle se réfugie en Égypte et donne de nombreux concerts de bienfaisance pour les armées. En 1947, sa carrière anglo-saxonne commence à l'Albert Hall de Londres. En 1950, seules trente-cinq personnes assistent à ses débuts au Carnegie Hall ! C'est pourtant en Amérique qu'elle s'impose comme une artiste marquante avec des récitals-fleuves qu'elle reprend aussi bien en Australie qu'en Nouvelle-Zélande ou en Israël. En 1966, elle triomphe enfin à New York, et aborde plusieurs concertos avec le Houston Symphony Orchestra.