Dictionnaire de la Musique 2005Éd. 2005
B

Bonno (Giuseppe)

Compositeur autrichien d'origine italienne (Vienne 1710 – id. 1788).

Auteur surtout d'ouvrages religieux et d'opéras, il succéda en 1774 à Florian Gassmann au poste de maître de chapelle impérial et eut lui-même comme successeur Salieri.

Bononcini

Famille de musiciens italiens.

 
Giovanni Maria, violoniste et compositeur (Montecorone, près de Modène, 1642 – Modène 1678). Il fut probablement l'élève de Marco Uccellini et étudia la théorie et le contrepoint avec A. Bendinelli. Membre de l'Accademia Filarmonica de Bologne, il fut nommé, en 1671, violoniste à la chapelle de la cathédrale de Modène, puis, à partir de 1673, maître de chapelle.

   G. M. Bononcini fut le représentant le plus important de l'école instrumentale de Modène à la fin du XVIIe siècle. Il marqua de son talent la sonate d'église et la sonate de chambre, refusant toute virtuosité purement instrumentale, si ce n'est dans les Arie, correnti e sarabande op. 4, pièces écrites pour lui-même et son protecteur Obizzo Guidoni. Ses sonates de chambre représentèrent la dernière étape de l'évolution aboutissant, en 1685, à l'opus 2 de Corelli. Quelques-uns de ses recueils de musique instrumentale portent de jolis titres comme son opus 1 : I primi frutti del giardino musicale pour 2 violons et continuo (1666).

 
Giovanni, parfois appelé, à tort, Giovanni Battista, compositeur (Modène 1670 – Vienne v. 1755). Fils du précédent, il fut l'élève de son père, de G. P. Colonna, à Bologne, et étudia le violoncelle avec G. Buoni. Il publia à Bologne, dès l'âge de quinze ans, Trattenimenti da camera op. 1. En 1687, il entra à la chapelle San Petronio de Bologne comme violoncelliste, puis à l'Accademia Filarmonica, avant de devenir maître de chapelle de San Giovanni in Monte. De 1689 à 1696, il se trouva à Rome au service du cardinal Pamphili. Après un bref séjour à Venise, il se rendit à Vienne où il fut nommé, en 1700, compositeur de la cour de Léopold Ier. Il séjourna ensuite à Berlin, à Milan, à Londres (1716), à Rome (1719) et, en 1720, de nouveau à Londres où il devint le rival de Haendel en tant que compositeur d'opéras italiens (l'Odio e l'Amore, 1721 ; Crispo et Griselda, 1722 ; Erminia et Farnace, 1723 ; Calfurnia, 1724 ; Astianatte, 1727). Accusé de plagiat, mêlé aux querelles entre prime donne (la Bordoni et la Cuzzoni), il dut quitter la capitale anglaise malgré la protection du duc de Marlborough. Après des séjours à Paris et à Lisbonne, il mourut dans la misère à Vienne.

   Son œuvre, distinguée et de grande qualité, comprend des concertos, des sinfonie, des pièces de clavecin et des sonates, des cantates, des duos, une vingtaine de sérénades, environ 27 opéras (quelques-uns sont peut-être d'Antonio Maria, son frère), des œuvres religieuses (messes, motets, Te Deum, Anthem funèbre pour John, duc de Marlborough) et 7 oratorios dont La Conversione di Maddalena et Ezechia.

 
Antonio Maria, compositeur, parfois appelé, à tort, Marc'Antonio (Modène 1677 – id. 1726).Fils de Giovanni Maria et frère du précédent, élève de son père et, peut-être, de G. P. Colonna, il remporta un premier grand succès avec l'opéra Il Trionfo di Camilla, représenté à Naples en 1696. En 1702, il séjourna à Berlin avec son frère Giovanni ; puis il le retrouva à Vienne, où il fit jouer un grand nombre d'opéras et d'oratorios de 1704 à 1711. Il séjourna à Rome (1714), à Milan (1715), avant de regagner Modène (1716), où il fut chef d'orchestre aux théâtres Molza (1716-1721) et Rangoni (1720) et maître de chapelle à la cour du duc Rinaldo d'Este, de 1721 à sa mort.

   Antonio Maria a laissé des opéras, des oratorios, un Stabat Mater et une messe. Sa musique sacrée est d'une grande beauté. Certains opéras sont d'authenticité douteuse ; peut-être sont-ils confondus avec ceux de son frère Giovanni.

 
Giovanni Maria, dit Angelo, violoncelliste (Modène 1678 – ?). Demi-frère d'Antonio Maria et de Giovanni, il fut violoncelliste à la chapelle de la cathédrale de Modène.

Bonporti (Francesco Antonio)

Compositeur italien (Trente 1672 – Padoue 1749).

Il étudia à Innsbruck et à Rome, peut-être auprès de Corelli, obtint un bénéfice à la cathédrale de sa ville natale, puis vécut à Padoue, à partir de 1740. « Gentiluomo di Trento », il fut ordonné prêtre et montra, mais en vain, encore plus d'ambition dans sa carrière ecclésiastique que dans sa carrière musicale. De ses douze recueils publiés (l'opus 1 en 1696 et l'opus 12 après 1745), tous sont profanes sauf l'opus 3. Les opus 8 et 9 ont disparu. Ces recueils ne regroupent pas six ou douze ouvrages chacun, comme d'usage à l'époque, mais dix. Bonporti a surtout cultivé le style da camera (sonates en trio). De ses Invenzioni a violine solo op. 10 (1712), quatre (nos 2 et 5 à 7) ont été copiées par J.-S. Bach et même publiées sous son nom.

Bontempi (Giovanni Andrea Angelini, dit)

Compositeur, chanteur et théoricien italien (Pérouse v. 1624 – id. 1705).

Chantre à Saint-Marc de Venise dès 1643, il se rendit à Dresde en 1650 où il devint vice-maître de chapelle sous l'autorité de Schütz. L'architecture, les sciences physiques tenaient une grande place dans sa vie, et il fut également à partir de 1650 ingénieur des machines du théâtre de Dresde. Il faut citer ses opéras Il Paride (1662), le premier opéra italien représenté en Allemagne du Nord (Dresde), et Dafne (1671). C'est à Schütz qu'il dédia un ouvrage théorique : Nova quatuor vocibus componendi methodus (Dresde, 1660).

Bonynge (Richard)

Pianiste et chef d'orchestre australien (Sydney 1930).

Après des études de piano dans sa ville natale, il se produit d'abord comme pianiste dans son pays, puis choisit d'aller travailler à Londres. Il débute comme chef d'orchestre à Rome en 1962 et se consacre alors essentiellement à la direction d'orchestre et à la musicologie, liant étroitement ces deux activités. Avec sa femme, la cantatrice Joan Sutherland, il fait connaître, au théâtre, au concert et par le disque, de nombreuses œuvres oubliées du XVIIIe et du XIXe siècle, notamment, dans le répertoire italien du bel canto classique et romantique. Dans l'exécution des partitions qu'il fait revivre, comme dans celle d'œuvres connues et consacrées, il cherche à restituer un mode d'exécution authentique, sur le plan du tempo, de l'effectif orchestral, du choix des types vocaux et du style de chant (ornementation, etc.). Ces recherches, aboutissant généralement à une interprétation plus « légère » que l'interprétation traditionnelle, ont touché non seulement l'opéra italien, mais certaines œuvres françaises (Meyerbeer) et le Don Juan de Mozart.