Dictionnaire de la Peinture 2003Éd. 2003
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Benson (Ambrosius)

Peintre flamand d'origine italienne (Lombardie av.  1500  – Bruges 1550).

Son vrai nom paraît être Ambrogio Benzone. Il se fixe à Bruges avant d'avoir atteint sa vingtième année et, après avoir travaillé dans l'atelier de Gérard David, il est reçu en 1519 franc maître dans la corporation de cette ville. Comme son confrère plus âgé Isenbrant, il prolonge à sa manière l'art de Gérard David, lui empruntant plus d'une composition religieuse, mais donnant à ses figures une charpente plus robuste et utilisant un coloris brunâtre, aux fortes oppositions de valeurs, où l'on croit surprendre un écho de sa formation lombarde. Pendant trente ans, il est, avec Isenbrant, un des peintres brugeois les plus achalandés. En 1537 et en 1543, il est doyen de la gilde des peintres. On connaît de lui 2 tableaux monogrammés : le petit Triptyque de saint Antoine de Padoue (Bruxelles, M. R. B. A.) et une Sainte Famille inspirée d'Andrea del Sarto, qui ont été à l'origine d'autres identifications. Ses principales œuvres religieuses se trouvent en Espagne : le grand triptyque de la Descente de croix à la cathédrale de Ségovie et les 7 panneaux du Prado consacrés à des Scènes de la vie de sainte Anne et de la Passion. Ces peintures avaient été jadis attribuées à un hypothétique " Maître de Ségovie ". Si Benson se montre peu inventif dans ses compositions religieuses, en particulier dans ses Saintes Conversations (exemple au Louvre), composées dans la stricte dépendance de Gérard David, il fait davantage figure de créateur dans plusieurs Concerts après le repas souvent répétés par son atelier (musées de Bâle, de Vérone, d'Angers, Louvre), dont l'accent italien est indéniable. Il fut aussi un remarquable portraitiste dans la tradition des primitifs flamands (Bruxelles, M. R. B. A. ; Berlin, musées ; Washington, N. G. ; Toledo, Ohio, Museum of Art).

Benson (Frank Weston)

Peintre américain (Salem, Mass., 1862  – id. 1951).

D'abord élève d'Otto Grundmann à l'école du musée des Beaux-Arts de Boston (1880-1883), il en devient professeur en 1889. De 1883 à 1885, il séjourne à Paris, travaillant à l'Académie Julian chez Boulanger et Lefebvre, puis s'établit définitivement à Salem en 1885. Portraitiste de premier rang (Portrait de mes filles, Worcester, Art Museum), il possède un sens décoratif très développé et exécute surtout des scènes de plein air dans une technique proche de l'Impressionnisme (Jour d'été, coll. Horowitz). Le Metropolitan Museum de New York, les musées de Buffalo et de Worcester possèdent ses meilleures toiles.

Benton (Thomas Hart)

Peintre américain (Neosho, Missouri, 1889  – Kansas City 1975).

Après un an d'étude à l'Art Inst. de Chicago (1907), il se rend à Paris, où il reste jusqu'en 1912 et où il se lie d'amitié avec MacDonald-Wright. Il témoigne alors d'un goût très vif pour les innovations de l'avant-garde, passion qui se démentira vite. À son retour aux États-Unis, il devient en effet le chef de file et le porte-parole des " Régionalistes ", peintres attachés aux valeurs les plus traditionnelles de la vieille Amérique : chantres nostalgiques de la vie rurale des plaines à blé de l'Ouest et des champs de coton du Sud, censeurs de la vie " décadente " des grandes cités, ils sont opposés à l'internationalisme et au modernisme. Personnage véhément, Benton a pratiqué un art timide et composite où se retrouvent curieusement mêlés des personnages boursouflés et michélangelesques, des déformations expressionnistes et des traits propres à l'imagerie populaire (Cotton Pieckers, Georgia, 1932 ; July Hay, 1943, New york, Metr. Museum). Le meilleur de cet art est exprimé dans de vastes décors muraux pour édifices publics, comme à l'université de l'État d'Indiana et à la New School for Social Research de New York. Benton fut nommé, en 1926, à l'Art Student's League de New York, où il fut professeur, notamment, de Jackson Pollock. Une rétrospective itinérante de son œuvre a eu lieu aux États-Unis en 1989-90.

Benvenuti (Pietro)

Peintre italien (Arezzo 1769  –Florence 1844).

Après un an d'études à l'Académie de Florence (1781), où il connut Carstens, il séjourna à Rome de 1782 à 1804. Pendant cette période, sans doute la meilleure de sa production, il exécuta de nombreuses toiles témoignant d'une sensibilité d'abord séduite par les forts effets de clair-obscur et le luminisme de la peinture du seicento : Martyre de saint Donat (1794, cathédrale d'Arezzo). Il se rallia ensuite aux principes du Néo-Classicisme avec des résultats parfois heureux par l'harmonie du dessin et la pureté des tons clairs et froids : Triomphe de Judith (1803, cathédrale d'Arezzo). Il fut nommé en 1803 professeur à l'Accademia de Florence, dont il prit la direction en 1807. Ce fut l'époque des grandes compositions en l'honneur de Napoléon et des vastes entreprises décoratives très appréciées de son temps : Salon d'Hercule du palais Pitti (1829) ; fresques à S. Lorenzo, Florence ; décoration du théâtre del Pavone, Pérouse. Il fit également de nombreux portraits : Portrait d'Elisa Baciocchi et de sa cour (v. 1813, Versailles).

Benvenuto di Giovanni

Peintre italien (Sienne 1436  – id. v. 1518).

Dès 1453, des documents le signalent en qualité d'aide de Vecchietta à S. Giovanni de Sienne, mais il n'est pas possible de discerner quelle fut sa part dans l'exécution des fresques de cette église. Il apparaît en 1466 avec l'Annonciation de S. Girolamo, à Volterra, peinture d'une élégance subtile et un peu sèche, mais l'Adoration des mages (Washington, N. G.) est sans doute plus ancienne : elle présente encore, avec un heureux anachronisme, des motifs iconographiques et stylistiques du Gothique tardif. On y sent la désaffection précoce que Benvenuto di Giovanni ressentit à l'égard de Vecchietta et des recherches parallèles à celles de Matteo di Giovanni. Les œuvres postérieures restent de goût archaïsant et conservateur ; elles gardent les mêmes caractères : finesse exaspérée dans la technique, sécheresse précieuse dans les rythmes plastiques, mêlant les éléments de culture siennoise à la froideur formelle empruntée aux modèles de Benozzo Gozzoli. On les retrouve plus nettement encore après l'Adoration des bergers (1470, Pin. de Volterra), en particulier dans le polyptyque de S. Michele de Montepertuso (1475), le triptyque Madone et saints, (1479, Londres, N. G.) ou l'Ascension (1491, Sienne, P. N.). Dans ses dernières années, sa production se confond presque avec celle de son fils et disciple, Girolamo di Benvenuto. Outre les retables (souvent pourvus d'une prédelle ; les panneaux de certaines de ces prédelles sont auj. dispersés ou détachés du panneau principal, telle la Prédelle de la Passion de la N. G. de Washington ou les fragments de prédelle du Petit Palais d'Avignon), l'œuvre, assez abondant, de Benvenuto di Giovanni comprend des Madones, quelques fresques, des vitraux (dôme de Grosseto) et des tablettes pour la Biccherna (Archives de Sienne).