Bartolomeo di Giovanni
Peintre italien (documenté à Florence en 1488).
Auteur de " cassoni " à sujets mythologiques (Louvre) et de sujets religieux (notamment des Vierges à l'Enfant), il fut influencé par Ghirlandaio, Botticelli et Piero di Cosimo, dont il fut le collaborateur. C'est ainsi qu'il collabora avec Botticelli pour la série de cassoni racontant l'histoire de Nastagio degli Onesti (1483, Prado). Sa personnalité fut reconstruite par Berenson (1903) d'abord sous le nom d'" Alunno di Domenico " (" élève de Domenico " Ghirlandaio). Il exécuta plusieurs prédelles pour des retables de ce maître, celui du duomo de Lucques (v. 1475) et l'Adoration des Mages de l'hôpital des Innocents de Florence (sa seule œuvre documentée).
Bartolomeo di Tommaso
Peintre italien (Foligno v. 1408-1411 – Rome v. 1454).
Il travaille à Ancône, à Fano, à Cesena, à Norcia, à Terni, à Rome et dans sa ville natale. Il est connu par des documents de 1425 à 1454 env. Sa formation commence v. 1430, probablement à Ancône, dans le climat artistique créé en Ombrie et dans les Marches par les Salimbeni et Gentile da Fabriano (Scènes de la vie de saint François, Baltimore, Walter Art. Gal., et Venise, coll. Cini). Sa manière s'enrichit peu à peu de tendances siennoises (il collabore à Norcia avec Nicolò da Siena et en subit l'influence comme le prouvent les fresques récemment remises en valeur à San Francesco de Cascia) et de reflets des premières manifestations de la Renaissance toscane. Après le Retable de San Salvatore de Foligno (v. 1432, musée de Foligno, panneaux de prédelle au musée du Vatican et au Petit Palais d'Avignon), le Triptyque Rospigliosi (1445, Vatican) révèle encore l'influence du style gothique international. Le cycle de fresques de la chapelle Paradisi (Terni, S. Francesco) constitue l'œuvre la plus importante de Bartolomeo di Tommaso ; son style, âpre et violent, profondément irréaliste, atteint des effets d'un grotesque poussé.
Bartolomeo Veneto
Peintre italien (mentionné à Venise de 1502 à 1546).
D'ascendance en partie crémonaise, il débute dans l'atelier de Giovanni Bellini, dont il se déclare le disciple (série de Madones peintes entre 1502 et 1509 ; Circoncision, 1506, Louvre). Il est cependant mieux connu pour ses portraits de jeunes gens à la mode, vêtus d'habits décorés de rayures ou de damiers multicolores, posant coiffés de chapeaux ornés de médaillons et l'épée au côté. Sans doute le séjour de Dürer à Venise en 1506 avait-il mis à la mode ce type de portrait " à l'allemande ", genre que Bartolomeo exploita (Portrait, 1512, musée de Houston, Texas ; Rome, G. N., Gal. Barberini). Des séries de Joueuses de mandoline exécutées v. 1520 (Milan, Brera ; Boston, Gardner Museum), de Salomé (Dresde, Gg), de portraits (Francfort, Städel, Inst.), au regard langoureux et aux cheveux ondulés, révèlent l'influence de peintres comme Giovanni Antonio Boltraffio et Andrea Solario. Peut-être Bartolomeo s'était-il alors fixé en Lombardie. Il donna plus tard une troisième série de portraits, vus de trois quarts (Ludovico Martinengo, 1546, Londres, N. G.), dont la manière évoque certains traits caractéristiques du portrait pratiqué à Brescia (Moretto).
Bartolozzi (Francesco)
Graveur italien (Florence 1727 – Lisbonne 1815).
Fils d'un orfèvre, il travailla d'abord à Florence et à Venise comme buriniste, gravant d'après les maîtres italiens (les Mois, 1761, d'après G. Zocchi). Il vint à Londres en 1764 et ne devait le quitter que pour partir résider en 1802 à Lisbonne, où il s'occupa de l'Académie nationale des beaux-arts. Il popularisa durant son long séjour le procédé du pointillé, dirigeant un atelier qui donna une multitude d'estampes et fut l'un des foyers de la gravure en Grande-Bretagne à la fin du XVIIIe s. Ses pièces, souvent tirées dans une seule couleur, rouge pour imiter la sanguine, verte, sépia, connurent un grand succès car elles répondaient au goût du temps par leurs sujets et leur valeur essentiellement décorative. La tendance sentimentale de Bartolozzi s'adaptait particulièrement à l'œuvre de son ami le Florentin G. B. Cipriani (1727-1785) ou à celui d'A. Kauffmann. Il travailla d'après S. Ricci, Dolci, les Bolonais (Carrache, Guerchin) et d'après les portraitistes Anglais contemporains (Reynolds, Gainsborough). Membre fondateur de la R. A. (1768), Bartolozzi eut de nombreux élèves, comme son compatriote Luigi Schiavonetti (1765-1810).
Barye (Antoine Louis)
Peintre-sculpteur français (Paris 1796 – id. 1875).
À l'âge de quinze ans, il commença son apprentissage chez un graveur sur métaux. Ainsi s'éveilla la vocation de sculpteur, qu'il confirma en devenant en 1816 l'élève de Bosio. Désirant apprendre le dessin, il entra l'année suivante dans l'atelier de Gros. Si Barye fut, sans conteste, un des plus grands parmi les sculpteurs du XIXe s., son activité de peintre, et plus précisément d'aquarelliste, ne doit pas être négligée. Ses aquarelles représentant des animaux (Louvre) connurent, plus tôt que ses ouvrages de sculpture, la faveur du public. Barye copiait les maîtres au Louvre (Rubens), mais préférait le " modèle vivant ". Il dessinait les animaux au Jardin des Plantes ou dans les ménageries de foire, souvent accompagné de Delacroix, qui l'admirait. Il apportait dans ses recherches un soin de dissecteur, s'appliquant à analyser l'animal jusque dans la structure de ses muscles et de son squelette. Ensuite, il relevait ses croquis à l'aide de calques pour exécuter une œuvre aboutie, retouchée à bien des reprises, surchargeant ses aquarelles d'encre de Chine, de gouache, voire de peinture à l'huile. Par ce procédé et par l'esprit qui le suscitait, Barye s'apparente étroitement aux peintres de Barbizon, avec qui il s'associa à partir de 1841. Dans la forêt de Fontainebleau, il peignit les sites, dans lesquels il libéra les bêtes sauvages étudiées en captivité : paysages d'une pâte un peu lourde et opaque quand ils sont peints à l'huile, au contraire lumineux et chatoyants s'ils sont traités à l'aquarelle, et qu'un sentiment romantique dotait parfois d'un aspect tragique amplifié par une facture tourmentée (les Gorges d'Apremont, le Jean de Paris, Orsay). Barye a laissé en outre quelques rares portraits de ses proches : la Fille de l'artiste (Louvre).