Dietterlin (les)
Peintres alsaciens.
Wendel ou Wendling Grapp (Pullendorf, près du lac de Constance, v. 1550/1551 – Strasbourg 1599). Fresquiste réputé à son époque, on ne le connaît maintenant que par des documents. En 1570, il est reçu à la tribu de l'Échasse à Strasbourg ; il exécute des peintures murales au Bruderhof, siège du chapitre cathédral (1575) et peut-être au Sturmhof (1597). Il a travaillé également à Stuttgart (plafond du Lusthaus, 1592), à Haguenau (1583) et à Oberkirch en Forêt-Noire (1589). Certaines gravures d'après ses œuvres (Matthäus Greuter : l'Ascension d'Élie, 1589) donnent une idée de son style, qui est un écho lointain de Giulio Romano et des Campi. On n'a conservé qu'un seul de ses tableaux de chevalet, sans doute rares : la Résurrection de Lazare (1582 ou 1587, musée de Karlsruhe). Il a laissé un traité sur les ornements des 5 ordres : De architectura (1593-94).
Barthélemy (Strasbourg v. 1590 – id. apr. 1620). Neveu du précédent, peintre et graveur, il travailla dans le style de son oncle, traitant tour à tour allégories et sujets bibliques.
Diller (Burgoyne)
Peintre et sculpteur américain (New York 1906 – id. 1965).
Il représente l'un des exemples les plus achevés du courant néoplastique aux États-Unis. Étudiant à la Michigan State University, il s'intéresse à Cézanne et à Seurat, qu'il découvre à l'Art Institute de Chicago. En 1928, il s'inscrit à l'Art Students League de New York, où il a pour professeur Hans Hofmann et George Grosz. Ses premières œuvres sont d'inspiration cubiste puis, dans les années 30, s'apparentent par leur agencement de plans disposés librement sur un fond coloré au Constructivisme russe et plus encore au Néoplasticisme (Construction, 1934, Washington, Hirshorn Museum and Sculpture Garden). Burgoyne Diller, qui est resté très lié avec Hans Hofmann, s'occupe de 1935 à 1940 de la section de peinture murale du Federal Art Project. Il est membre des American Abstract Artists (A. A. A.) de 1937 à 1939. Dès ce moment-là, son art évolue de plus en plus vers le Néoplasticisme : c'est ce qu'il appellera plus tard dans son œuvre le " Second Theme ", dont les compositions sont constituées d'une grille issue de l'art de Mondrian, dans laquelle sont disposées des couleurs (Second Theme, New York, Metropolitan Museum of Art).
La présence de Mondrian à New York à partir de 1940 va le confirmer dans sa voie. Il a auparavant réalisé quelques reliefs dans une esthétique néoplastique, qui témoignent sans doute de l'influence de Charles Biederman et de César Domela (Construction, 1938, New York, M. O. M. A., qui est constituée de plans superposés, de pleins et de vides entrecroisés dans une gamme colorée rouge, bleue et jaune). La construction des rectangles libres, qu'il avait commencé à utiliser également avant 1940 et qu'il a intitulée par la suite " First Theme ", avec ses éléments unis et ses surfaces colorées indépendantes, fait place à une grille rigoureuse de bandes verticales et horizontales dans laquelle un jeu subtil de chevauchements, d'entrecroisements, d'asymétries fait peu à peu disparaître la distance entre plans et fond. C'est ce que Burgoyne Diller appelle " Third Theme ", qui est directement marqué par la dernière période de Mondrian, illustrée par les compositions de la série des Boogie Woogie (Third Theme, 1946-1948, New York, Whitney Museum of American Art).
Dans les dix dernières années de sa vie, il revient à des compositions plus simples, proches de ses premières œuvres ; c'est l'utilisation de son " First Theme ", où il dispose des éléments rectangulaires sur un fond coloré, mais de façon très stricte, cet arrangement annonçant le Minimal Art par son aspect réduit à l'essentiel (First Theme, 1963-64, Buffalo, Albright-Knox Art Gallery). Burgoyne Diller se consacre également à la sculpture en réalisant des volumes simples à base de parallélépipèdes superposés en stratifié coloré. Une exposition rétrospective de son œuvre a eu lieu au Whitney Museum of American Art en 1990.
Dillis (Johann Georg von)
Peintre allemand (Grüngiebing 1759 – Munich 1841).
Après avoir fait ses études à l'Académie de Munich, où il fut l'élève de J. J. Dorner l'Ancien, Dillis, sous l'influence des Néerlandais et des frères Franz et Ferdinand Kobell, s'oriente, à partir de 1782, vers la peinture de plein air. Il exécute des paysages, le plus souvent de petites dimensions, ébauches d'une technique légère représentant des sites de Haute-Bavière et d'Italie. Après 1806, il se consacre presque exclusivement à ses fonctions de conservateur de la pinacothèque de Munich, pour laquelle il fit acquérir la coll. Boisserée et la Madone Tempi de Raphaël. Il est le créateur, avec Morgenstern, du paysage réaliste à Munich, dont les musées et collections conservent nombre de ses œuvres (Neue Pin. Schack-Gal. ; cabinet des Estampes) ; il est représenté également dans la coll. Schäfer, à Schweinfurt). Une exposition consacrée à Dillis s'est tenue en 1991-1992 à Munich et à Dresde.
diluant
Liquide, simple ou mixte, volatil dans des conditions normales de séchage, non solvant du constituant filmogène essentiel, miscible au milieu de suspension, ajouté aux solvants propres dans le dessein d'améliorer les caractéristiques d'application.
L'utilisation de diluant est fonction des liants de la peinture : l'eau est le diluant normalement employé pour les colles, les émulsions et les mortiers, en certaines proportions. L'essence de térébenthine est le diluant des peintures à l'huile, des peintures vernissées et des vernis gras ; le white spirit, les tétralines, dékalines, essences aromatiques d'aspic, de noix, de graine de lin le sont également.
On dilue une peinture trop épaisse pour augmenter sa fluidité et faciliter son application. On utilise aussi le silicate et les siccatifs.
dilutif
Liquide, simple ou mixte (mélange de solvants propres, et éventuellement de diluants), volatil dans des conditions normales de séchage, miscible au milieu de suspension, ajouté à une peinture pour lui donner ou lui conserver la consistance requise pour la pose des couleurs.