Dictionnaire de la Peinture 2003Éd. 2003
M

Maurer (Dora)

Artiste hongroise (Budapest 1937).

Suite à ses études à l'académie des Beaux-Arts de Budapest, Maurer effectue de nombreux voyages en Europe (1963-1967) qui lui permettent de s'ouvrir aux recherches récentes de l'art conceptuel. Depuis, tout son travail relève de cette tendance. La problématique de l'empreinte, de la trace, qui la retient tout particulièrement, est explorée à travers différents procédés : gravures sur supports multiples, toiles, photographies. À partir de 1967, elle s'intéresse aussi à l'analyse du mouvement pensé dans son rapport à une structure fixe, ce qui l'amène en 1976 à interroger les interactions entre films et photographies. Son travail actuel se situe dans la continuité de cette démarche.

Mauve (Anton)

Peintre néerlandais (Zaandam 1838  – Arnhem 1888).

Élève du peintre animalier Van Os puis du paysagiste W. Verschuur, il rencontre les frères Maris à Oosterbeek v. 1858 et commence une carrière de paysagiste, séjournant d'abord à Haarlem (1858-1868), puis à La Haye (1874-1885), dont il devient l'un des principaux artistes. Dès 1880, il découvre le Réalisme français (Corot, Millet) et enseigne la peinture durant quelques semaines à son cousin Van Gogh, qui lui voue une grande admiration. En 1885, il fonde avec ses amis l'école de Laren (sorte de Barbizon hollandais) et obtient une réputation internationale. Ses thèmes, rustiques (vues de campagne, vaches au pré), sont toujours traités de manière simple et harmonieuse (le Retour, La Haye, musée Mesdag ; le Ramassage du goémon, Paris, Orsay) tout en conservant un dessin très vigoureux. Ses œuvres figurent au Rijksmuseum, à Rotterdam (B. V. B.) et à La Haye (musée Mesdag).

Mauzaisse (Jean-Baptiste)

Peintre français (Corbeil 1784  – Paris 1844).

Il entra en 1803 dans l'atelier de Vincent à l'École des beaux-arts. Il exposa au Salon dès 1808, et c'est en 1812 qu'il y obtint son plus vif succès avec l'Arabe pleurant son coursier (musée d'Angers). Il reçut des commandes pour Versailles, tant pour les appartements de Louis XVIII (Prométhée, Tantale, 1819, musée d'Amiens) que pour le Musée historique (Louis-Philippe sur le champ de bataille de Valmy, 1837). Il décora certains plafonds du Louvre (le Temps montrant les ruines et les chefs-d'œuvre, 1822, salle des Bijoux antiques ; grisailles de la rotonde d'Apollon, 1822) et peignit des tableaux pour les cathédrales de Bourges (Mort de saint Étienne, Louvre) et de Nantes. Il manque au conformisme de ces œuvres la sensibilité qui anime les portraits du Louvre : Mariano Giosi fils (1812) et la Mère de l'artiste (1826).

Mavignier (Almir da Silva)

Peintre d'origine brésilienne (Rio de Janeiro 1925).

Almir Mavignier a été l'élève d'Arpad Szenès au Brésil. Il s'installe en Europe en 1951 et séjourne en France en 1951-1952, où il fait la connaissance d'Ellsworth Kelly et de François Morellet. De 1953 à 1958, il va suivre les cours de la Hochschule für Gestaltung d'Ulm, en particulier l'enseignement de Josef Albers, de Max Bill et du théoricien Max Bense. Dès ce moment-là, ses tableaux sont fondés sur des systèmes (Progression et rotation, 1952-53). En 1954, il réalise ses premiers tableaux avec des points qui sont obtenus au moyen de gouttes de peinture à l'huile posées régulièrement sur la toile. Parallèlement il se consacre à la typographie, métier dans lequel il réalise dans les années 1960 et 1970 une série d'affiches, en particulier pour le musée d'Ulm et plus tard pour la Kunsthalle de Hambourg, qui comptent parmi les grands chefs-d'œuvre de cet art. En 1958, Mavignier participe à la fondation du groupe Zéro à Düsseldorf en compagnie notamment de Günter Uecker, avec qui son art présente de nombreux rapports. L'année suivante, Almir Mavignier expose à la galerie Azimuth de Milan, dont s'occupaient Piero Manzoni et Enrico Castellani. En 1961, il fonde à Zagreb, en compagnie de Matko Mestrovic, le mouvement de la Nouvelle Tendance, qui assurera la diffusion de l'art lumino-cinétique et de l'art systématique dans les années 60, en particulier avec une série d'expositions organisées dans cette ville, ainsi qu'en 1964 à Paris au musée des Arts décoratifs. La technique de Mavignier, fondée sur les points, lui permet de mettre sa couleur sur le support sans avoir à peindre et d'illustrer de façon systématique les problèmes de progression colorée, de permutation des ensembles, de convave et de convexe et les passages du clair au sombre. En 1965, il fut nommé professeur à l'École des Beaux-Arts de Hambourg.

Maxence (Edgard)

Peintre français (Nantes 1871  – La Bernerie-en-Retz, Loire-Atlantique, 1954).

Élève de Gustave Moreau et d'Élie Delaunay, il expose régulièrement au Salon des artistes français à partir de 1894. En 1924, il est élu membre de l'Académie des beaux-arts. Portraitiste, paysagiste, peintre de natures mortes, il est surtout connu par ses tableaux symbolistes, d'une facture minutieuse, qui représentent des scènes religieuses ou des légendes (l'Âme de la forêt, 1898, musée de Nantes ; Sérénité, 1912, musée de Poitiers) et témoignent d'un mysticisme moyenâgeux, dans l'esprit des préraphaélites.

May de Notre-Dame de Paris

Nom donné au tableau commandé chaque année entre 1630 et 1707 (à l'exception des années 1683 et 1684) par la corporation des orfèvres pour être offert, dans les premiers jours de mai, à la cathédrale de Paris. Ces 76 tableaux, dus à des peintres en renom, mesurant 11 pieds de haut (soit environ 3,50 m) sur 8 pieds 6 pouces de large (soit environ 2,75 m) tirent pour la plupart leurs sujets des Actes des Apôtres. Ils étaient accrochés entre les arcades, dans la nef et le chœur de la cathédrale. Dispersés à la Révolution, les mays de Notre-Dame, dont un certain nombre ont été perdus, se retrouvent au Louvre (Le Sueur, Saint Paul à Éphèse, 1649) et dans certains musées de province (Rouen, Toulouse, Marseille, Clermont-Ferrand) ou dans des églises (Paris, Saint-Thomas-d'Aquin ; Versailles, Saint-Louis ; Toulouse, Saint-Pierre, Saint-Étienne). En 1938, 11 mays ont été déposés au musée d'Arras, dont ceux de Michel I Corneille (Saint Paul et saint Barnabé à Lystre, 1644), de Michel II Corneille (la Vocation de saint Pierre et de saint André, 1672), de Bon Boullogne (Jésus guérissant les malades, 1678), de Joseph Parrocel (Saint Jean dans le désert, 1694). Actuellement, 7 mays, parmi les plus importants, sont exposés à Notre-Dame de Paris, où ils décorent les chapelles latérales : J. Blanchard, Descente du Saint-Esprit, 1634 ; La Hyre, Saint Pierre guérissant les malades, 1635 ; Ch. Poerson, Prédication de saint Pierre, 1642 ; S. Bourdon, Crucifixion de saint Pierre, 1643 ; Ch. Le Brun, Martyre de saint André, 1647, et Lapidation de saint Étienne, 1651 ; L. Testelin, Flagellation de saint Paul, 1655.