Seguin (Armand)
Peintre français (Paris 1869 –Châteauneuf-du-Faou 1903).
Il fait ses études à l'académie Julian et découvre dès 1889 les œuvres de Gauguin à l'exposition du groupe impressionniste et synthétiste au café Volpini à Paris (les Plaisirs de la vie, 4 toiles, v. 1890-91 ; les Trois Bretonnes). L'artiste expose pour la première fois en mars 1893 au Salon des artistes indépendants (la Gare de Valmondois, 1893) avant d'avoir sa propre exposition en 1895 chez Le Barc de Bouteville à Paris. Il abandonne alors l'Impressionnisme pour le Synthétisme des Nabis, mais son expression graphique reste très personnelle (Portrait de la comtesse d'Hauteroche, 1896). En 1903, Seguin écrit pour la revue l'Occident, que dirige Maurice Denis, trois articles sur la constitution et les buts du groupe de Pont-Aven et en apparaît alors comme le chroniqueur. Vollard lui commande v. 1900 les illustrations pour Gaspard de la nuit, d'Aloysius Bertrand, dans lesquelles il abandonne la pratique linéaire sinueuse des symbolistes pour un dessin plus inspiré de Dürer ou de Rembrandt. Ses peintures, peu nombreuses et très dispersées, ont été exposées en avril 1981 au Davidson Art Center de Middletown et en 1989 au musée de Pont-Aven lors de rétrospectives Armand Seguin. Le musée d'Orsay conserve un portrait (Gabrièle Vien, 1893, inachevé).
seicento
Terme italien désignant le XVIIe s.
Seignemartin (Jean)
Peintre français (Lyon 1848 – Alger 1875).
Il fut à Lyon l'élève de Guichard et témoigna d'influences diverses. Celle de Delacroix l'emporta dans ses premières œuvres, mais on trouve aussi dans ses natures mortes et ses peintures de fleurs celle de son ami François Vernay, alors que ses derniers paysages d'Algérie se rattachent déjà à l'Impressionnisme. Le musée de Lyon conserve un ensemble important de son œuvre, représentée également aux musées de Saint-Étienne et de Montpellier, ainsi qu'à Orsay (Fleurs dans un vase, 1874, Boucherie à Alger, étude, 1875).
Seisenegger (Jacob)
Peintre autrichien (Basse-Autriche 1505 – Linz 1567).
On ignore tout de sa jeunesse. Il reçut peut-être une formation de miniaturiste. Son style le montre en contact étroit avec l'école du Danube. Nommé en 1531 peintre de cour du roi Ferdinand de Bohême et Hongrie, empereur de 1558 à 1564, Seisenegger resta toute sa vie à son service, puis à celui de son successeur, malgré des offres brillantes et une situation matérielle parfois difficile. Tenu à la cour d'Autriche pour le plus grand portraitiste de son temps, envoyé en mission à travers toute l'Europe, il fait plutôt figure de fabricant de portraits que d'artiste inventif et original. L'ensemble de sa production laisse une certaine impression de monotonie, avec des défaillances et des laisser-aller. Seisenegger a cependant produit quelques œuvres admirables, comme le Portrait de noble (San Francisco, M. H. De Young Memorial Museum) ou le Portrait de Georges Fugger (Allemagne, coll. part.). Avec son Portrait de Charles Quint de 1532 (Vienne, K. M.), repris par Titien, il a lancé la formule officielle des portraits en pied des membres de la maison d'Autriche.
Seiwert (Franz-Wilhelm)
Peintre allemand (1894 Cologne – id. 1933).
Après avoir effectué ses études à la Kunstgewerbeschule de Cologne, Franz-Wilhelm Seiwert participe tout de suite à l'activité dadaïste dans sa ville natale. En 1919, il fonde avec Heinrich Hoerle et Anton Räderscheidt le groupe Stupid. Il collabore bientôt à la revue Die Aktion de Franz Pfemfert, dans laquelle il publie des gravures sur bois sur des sujets à consonance politique et sociale. Il s'oriente ensuite vers l'abstraction à partir de 1920. C'est notamment pour cette raison qu'il participe au célèbre Congrès des artistes progressistes, qui s'est déroulé en 1922 à Düsseldorf, en même temps que les congrès dadaïste et constructiviste de Weimar. Les œuvres de Seiwert s'orientent bientôt vers un art figuratif qui utilise des formes très stylisées à base de structure géométrique. Ses sujets illustrent le monde du travail et les rapports entre les catégories sociales, ceux du monde industriel et des ouvriers (Discussion, 1926, Bonn, Kunstmuseum) ou les liens existant entre les ouvriers et les paysans. En 1927, Franz-Wilhelm Seiwert a l'occasion de se rendre en France, où il rencontre Brancusi et Herbin. Il s'intéresse beaucoup aux problèmes concernant la peinture murale : il a ainsi l'occasion de réaliser une enseigne d'artisan pour le célèbre photographe August Sander en 1925 : ce tableau (coll. part., Rottach Egern) représente une chambre photographique et le motif qui est photographié.
En 1929, Franz-Wilhelm Seiwert fonde à Cologne le Gruppe Progressiven Künstler, qui réunit des artistes tels que Augustin Tschinkel, Gerd Arntz et Heinrich Hoerle et se situe dans la mouvance du Parti communiste allemand. Franz-Wilhelm Seiwert a l'occasion de réaliser quelques tableaux abstraits qui ne sont pas sans évoquer l'art de Robert Delaunay (Forme, 1929-30). En 1929, il crée la revue a bis z, qu'il dirige jusqu'en 1933. Ses œuvres se situant à la frontière entre la peinture constructiviste et l'art figuratif à résonance sociale sont parmi les plus intéressantes de la République de Weimar. Elles présentent beaucoup de points communs avec le purisme français et l'art de Fernand Léger. L'art de Seiwert, comme le montre le tableau Soir de fête (1925, Hamburg Kunsthalle) avec ses grandes figures stylisées, sa gamme colorée et son sens de la ligne, connaîtra une postérité sans doute inattendue dans l'art d'un précurseur du pop art, l'Allemand émigré aux États-Unis, Richard Lindner.
Seligmann (Kurt)
Peintre suisse (Bâle 1901 –Sugar Loaf 1962).
Après des études à l'École des beaux-arts de Genève, où il fait la connaissance d'A. Giacometti, il s'installe à Paris en 1929 et fréquente l'atelier de A. Lhote. Membre du groupe Abstraction-Création en 1930, il devait le quitter pour se joindre au mouvement surréaliste en 1936. Il peint alors, dans ses huiles, des formes composites faites d'objets concrets (échelles, rouages dentelés, écrous, alambics) qui évoquent des hommes artificiels proches de l'automate (le Prestidigitateur, 1932, Bâle, Kupferstich Kabinett). Ces formes donnent naissance à sa période dite des " objets " et qui atteindra son apogée lors de l'Exposition internationale du Surréalisme (1938), où il invente son Ultrameuble. Ce tabouret, fait de quatre jambes de femmes, conjugue les trois caractéristiques fondamentales du Surréalisme : surprise, érotisme, inquiétante étrangeté. En 1939, Seligmann s'installe aux États-Unis et continue de participer aux activités du Surréalisme en exil. Son intérêt pour l'occultisme et la sorcellerie (il écrivit même un ouvrage à ce sujet, The Mirror of Magic, 1948) explique les sources de son inspiration. Sa peinture évoque alors le fantastique à travers des êtres réduits à des amas d'os et de cartilages et souvent vêtus d'étoffes raides, plus semblables à des lambeaux de chair (Life Goes on, 1943). Mais c'est surtout dans l'eau-forte que Seligmann trouva la technique la plus appropriée à rendre cet univers peuplé de formes fantasmagoriques (Wrapped Landscape, 1945, Genève, cabinet des Estampes). Les illustrations qu'il réalisa dans de nombreux ouvrages (Vagabondages héraldiques, 1934 ; le Mythe d'Œdipe, 1944) évoquent la préhension surréaliste qui voulait saisir la vie jusque dans la mort, qui fut pour Seligmann le suicide.