Plaine (école de la)
L'école de la Plaine est constituée par un groupe d'artistes hongrois de la première moitié du XXe s. Ces artistes, après des séjours répétés à l'étranger, décident de s'établir dans les villes et villages de la Grande Plaine hongroise, choisie comme cadre et principale source d'inspiration de leur activité. Sans esthétique ou sans style communs, ils tendent à réaliser une synthèse des traditions nationales, des recherches européennes récentes et de la réalité qu'ils trouvent dans le paysage et dans les hommes qui l'habitent. Ils recherchent moins l'expression de leur individualité que l'adhésion à la réalité. Toutefois, ils ne peuvent se détacher de leurs visions personnelles, et leurs œuvres vont de la sérénité rayonnante de Fényes aux contrastes dramatiques de Koszta, de la description lyrique de Tornyai aux structures serrées d'István Nagy.
Les noms d'Aba Novák et de Rudnay se détachent encore de ce groupe, dont il faut rapprocher l'activité de quelques peintres qui, établis dans d'autres régions de Hongrie, font de semblables retours vers leur terre natale, tels Mednyánszky Egry ou Rippl-Rónai.
Plamondon (Antoine-Sébastien)
Peintre canadien (Québec 1804 – Neuville, Québec, 1895).
Il s'initie à la peinture en exécutant des restaurations et des copies de tableaux européens achetés en 1817 par son maître, le peintre autodidacte québécois Joseph Légaré. En 1826, il poursuit ses études à Paris sous la direction de Paulin Guérin. À son retour (1830), il devient le portraitiste à la mode. S'il ne cache pas son admiration tantôt pour David, tantôt pour la peinture romantique, il conserve la façon bien canadienne d'aborder ses sujets sans détours, en centrant son attention sur le visage de ses modèles, comme dans le portrait de Madame Joseph Laurin (1839, Québec, musée du Québec). Son portrait de Sœur Saint-Alphonse (1841, Ottawa, N. G.) révèle, d'autre part, sa connaissance de Philippe de Champaigne.
Plamondon conserve une capacité de travail peu ordinaire jusqu'en 1852, année où il se retire à la campagne. Après cette date, ses toiles sont fort inégales. Très habile dans ses portraits, il éprouve quelque difficulté à organiser de larges compositions, et il lui arrive alors de faire de nombreux emprunts à des petits maîtres européens. C'est ainsi que, de 1837 à 1842, il a exécuté, avec brio, mais sans grande imagination personnelle, quatorze grandes stations du Chemin de croix, dont quatre sont conservées au musée de Montréal.
plâtre
Matériau résultant de la cuisson modérée du gypse (sulfate de calcium), suivie de mouture.
Le plâtre peut être utilisé pour épaissir une peinture : très pur et mélangé à celle-ci, il accélère la siccativité de l'huile et des vernis gras. Inerte vis-à-vis des liants et des pigments, inaltérable, il influence peu les teintes dans lesquelles il entre comme charge.
Il entre aussi dans la composition de certaines préparations et dans celle des siccatifs en poudre. Enfin, il peut être utilisé comme revêtement mural (enduit sur brique, ciment, pan de bois ou autre matériau). Il sert, dans ce cas, de support à la peinture, et on le rend, selon le but recherché, plus ou moins lisse. Étalé généralement par un plâtrier, le plâtre peut être posé par le peintre lui-même. Mélangé avec de la colle, il prend plus lentement et durcit plus que lorsqu'il est pur.
Plattemontagne (Nicolas de)
ou Nicolas de Plattemontaigne
Peintre français (Paris 1631 – id. 1706).
Il est le fils de Mathieu Van Plattenberg (Anvers 1606 – Paris 1660) , portraitiste et graveur flamand établi à Paris. En 1663, il est reçu à l'Académie. Trois ans plus tard, il peint un " may " de Notre-Dame (Conversion du geôlier de saint Paul, Louvre) et est chargé en 1683-84 de la décoration des Tuileries. Il fut élève de P. de Champaigne, et son œuvre demeure confondue avec celle de son maître. Le double portrait de J.-B. de Champaigne et N. de Plattemontagne (Rotterdam, B. V. B.), où chacun des deux élèves du maître a peint son camarade, montre bien cette dépendance. Les dessins vigoureux de Plattemontagne (musée de Rouen) révèlent toutefois un tempérament original.
Platzer (Johann Georg)
Peintre autrichien (Sankt Michael in Eppan, Tyrol, 1704 – id. 1761).
Fils du peintre Johann Victor Platzer, il est l'élève de son beau-père, Josef Anton Kessler, et de son oncle Christoph Platzer à Passau. À partir de 1721, il séjourne principalement à Vienne. En 1728, il y est élève à l'Académie. Poussé par le goût des petits tableaux de cabinet hollandais, influencé par Ottmar Elliger et par les peintures maniéristes tardives de la collection de Rodolphe II, il crée le type de la réunion galante viennoise, qui sera repris par son ami Janneck. (Scène galante dans un parc, Augsbourg, Staatsgalerie). Albert von Sebisch de Breslau, en mission à Vienne entre 1728 et 1730, le soutient et collectionne ses petites peintures sur cuivre, dont 13 sont aujourd'hui au musée de Wroclaw. Les sujets préférés de Platzer sont les fêtes galantes ou les fêtes mythologiques, parfois très mouvementées et souvent disposées en pendants (Bacchus et Ariane et Combat des Centaures et des Lapithes, Louvre). On y retrouve les caractéristiques de l'artiste : chromatisme étincelant, facture de miniaturiste, surcharge de personnages et d'accessoires, richesse du décor des objets et des costumes, lourdeur des drapés et des tapis, blanc de perle des chairs féminines, fonds gris argent ou bleu-vert (Réunion galante, musée de Prague ; le Concert, musée de Nuremberg). L'Atelier du peintre et l'Atelier du sculpteur (Vienne, Historisches Museum) figurent parmi les réussites de l'artiste. Celui-ci exécuta aussi quelques tableaux religieux de format plus important (la Pêche miraculeuse, Salzbourg, Residenzgal. ; l'Adoration des rois, tableau d'autel, Montiggl, Dreikönigskirche).
pleinairisme
Le Pleinairisme peut être défini comme la représentation de scènes d'extérieur, s'attachant plus ou moins aux jeux de la lumière naturelle. Il désigne à ce titre spécialement une orientation de la peinture de la seconde moitié du XIXe s., située aux confins du Réalisme, de la peinture de genre et de l'Impressionnisme, et dont les paysagistes de Barbizon dans la première moitié du XIXe siècle — Corot, Courbet, Rousseau, Jean-François Millet, etc. — font déjà figures de " précurseurs ". Plus tardivement, de nombreux artistes illustrent cette tendance en France (Bastien-Lepage, par exemple), en Italie, en Allemagne et en Europe centrale, en Russie, en Scandinavie, aux États-Unis, etc.