Michetti (Francesco Paolo)
Peintre italien (Tocco di Casauria 1851 – Francavilla a mare 1929).
Dès 1868, il commence à étudier la peinture à l'Istituto di Belli Arti de Naples sous la direction de Filippo Palizzi et de Domenico Morelli. Il s'éloigne toutefois rapidement de leur enseignement pour affirmer une vision picturale personnelle. Dans ses peintures les plus célèbres, figurant des paysages et des scènes caractéristiques de sa terre natale des Abruzzes, il use d'une touche large et pâteuse, riche en fraîches couleurs, avec laquelle il obtient plus de spectaculaires effets de relief qu'il n'atteint de résultats vraiment impressionnistes. L'influence du jeune Gabriele D'Annunzio le pousse à donner un ton épique à l'évocation des mœurs ancestrales (le Vau, 1883, Rome, G. A. M., qui lui valut une grande célébrité). Ses œuvres ne conservent pas toujours le même ton élevé, et Michetti s'abandonne souvent à des descriptions d'un sensualisme quelque peu affecté. Ses peintures sont conservées à Naples (Capodimonte), dans les G. A. M. de Rome, de Milan et de Plaisance, à l'Art Inst. de Chicago, ainsi que dans des coll. part. italiennes.
Miel (Jan)
Peintre flamand (Beveren-Waes v. 1599 –Turin 1663).
Après une formation probablement anversoise auprès de Gérard Seghers, sa carrière se déroula en Italie, où il se serait rendu dès 1620. Il fit partie de l'Académie Saint-Luc à Rome à partir de 1636, date à laquelle il se lia avec Claude Lorrain, dont il anima parfois les paysages de personnages. Il entra en 1640 dans l'atelier d'Andrea Sacchi, où il demeura peu de temps, se spécialisant, pour un temps, à l'exemple et à l'imitation de Pieter Van Laer, dit " Il Bamboccio ", dans les scènes de genre populaires (le Repos des champs, 1642, musée de Béziers). Lentement, il glissa de la bambochade (qu'il continua toutefois à pratiquer) à la peinture d'histoire, sous l'influence de son maître Sacchi et de Poussin. Il connut dans ce domaine un grand succès, et travailla à fresque dans de nombreuses églises romaines : San Martino di Monti, San Lorenzo in Lucino, Santa Maria dell'Anima (1647, cycle de la Vie de saint Lambert). Remarquable, pour avoir su passer de la bambochade au " Grand genre ", et célèbre, il fut appelé à Turin par Charles-Emmanuel de Savoie en 1648. Dix ans plus tard, Jan Miel quitta définitivement Rome pour Turin, non sans avoir fait, en 1654, un séjour de huit mois à Parme pour s'imprégner de l'art du Corrège et des Carrache. Dans cette ville, il devint peintre de la Cour en 1659, et travailla pour la Veneria Reale (série de Chasses, auj. à Turin, Museo Civico) et le Palais royal (plafonds : Allégorie de la Paix, Songe d'Annibal, Triomphe de Vénus) jusqu'à sa mort. Le plus célèbre, après les frères Bril, des artistes flamands installés en Italie, Jan Miel est surtout sensible dans ses bambochades à l'influence caravagiste, dans la Chasse à l'oiseau (coll. Baron Rostard de Hertaing) par exemple, ou le Carnaval à Rome (Prado, 1653), alors que ses peintures plus ambitieuses relèvent plutôt de l'esthétique baroque.
Mierevelt (Michiel Jansz Van)
ou Michiel Jansz Van Miereveld
Peintre néerlandais (Delft 1567 – id. 1641).
Élève d'Anthonie Van Blocklandt à Utrecht en 1581-1583, revenu à cette dernière date (mort de Blocklandt) à Delft, où il se maria en 1589, il était inscrit à la gilde de cette ville avant 1613, mais passait à celle de La Haye en 1625 tout en vivant surtout à Delft, où il se remaria en 1633. Son activité à La Haye est due au fait qu'il devint bientôt portraitiste attitré de la cour d'Orange-Nassau. Exécutant probe, sage et consciencieux, il se fit en effet une spécialité presque incontestée dans l'exécution de fins portraits de la haute société, vus le plus souvent en buste et sans mains, mais avec une grande précision dans les détails du costume, et jouant avec raffinement sur l'opposition du blanc des dentelles et du noir des vêtements. Ses portraits, parfois quelque peu raides, surtout après 1600, furent répétés en très nombreux exemplaires dans son atelier, sans parler d'une très active diffusion par la gravure, notamment par celle de Willem Jacobsz Delff, son beau-fils, qui acheva de faire de lui l'une des figures marquantes du portrait néerlandais au début du XVIIe s. Ces portraits jouent en effet un rôle essentiel dans le brillant développement de cette spécialité ; le zèle de l'atelier a même nui à la réputation de l'artiste, qui consentit trop souvent à mettre sa signature sur des répliques de qualité insuffisante. Parmi ses portraits de la famille royale, citons Maurice, prince d'Orange-Nassau (Rijksmuseum ; Mauritshuis), Frédéric V, roi de Bohême, dit " le Roi d'hiver " (Rijksmuseum ; 1613, Mauritshuis), Frédéric-Henri de Nassau (Mauritshuis), Guillaume le Taciturne (Mauritshuis), et parmi ses nombreux portraits de l'aristocratie : Portrait d'homme (Dresde, Gg), Jan Van Oldenbarneveld (1617, Louvre), Portrait de femme (Londres, Wallace Coll. et N. G. ; musée de Lyon), Maria Camerling (1634, Haarlem, musée Frans Hals), Gillis de Glarges (id. ; Chantilly, musée Condé), Jacob Cats (1639, Rijksmuseum). Il faut noter cependant qu'au début de sa carrière il se consacra à la peinture mythologique, telle qu'on la concevait à la cour de Prague. Un Jugement de Pâris (1588), conservé à Stockholm, sans doute butin de la guerre de Trente Ans, est le reflet de cette première orientation de son talent. Maître de Paulus Moreelse, W. et H. Van der Vliet, A. Palamedesz, J. Van Ravesteyn et W. Delff, Michiel eut aussi comme élèves ses fils, Jan (Delft 1604 - id. 1633) et surtout Pieter (Delft 1596 – id. 1623) , auteur d'une Leçon d'anatomie du professeur W. Van der Meer, datée de 1617 (hôpital de Delft), d'après un modèle préparé par son père.
Mieris (les Van)
Dynastie de peintres néerlandais.
Frans le Vieux (Leyde 1635 – id. 1681). Il fut l'élève de Toorenvliet, de Van den Tempel et surtout de Gerrit Dou, et fut inscrit à la gilde de Saint-Luc de Leyde en 1658, dont il devint commissaire de 1662 à 1665 et doyen à cette dernière date. Auteur de portraits et de scènes de genre, il peignit dans un style minutieux, au coloris harmonieux, dérivé de celui de Dou, à qui il emprunta, notamment, le thème du personnage en buste vu dans l'encadrement d'une fenêtre ; à l'égal de Dou, il est sans doute l'un des plus brillants représentants des fameux fijuschilders — les " peintres précieux " — de l'école de Leyde. Mais la perfection de son métier et la délicate fermeté de son coloris, plus chaud et plus lumineux que celui de Dou, font de lui un peintre remarquable, capable de quelques beaux effets poétiques : à cet égard, on citera ses nombreux Autoportraits (Munich, Alte Pin. ; 1674, Londres, N. G.), les Portraits de sa femme (Londres, N. G. ; Munich, Alte Pin.), de son fils Jan et de sa Famille (Offices), et surtout quelques admirables scènes d'intérieur, comme les Bulles de Savon (1663, Mauritshuis), la Causerie (1673), la Lettre (1680, Rijksmuseum), le Duo (musée de Schwerin), aux accents très vermériens, la Dame au miroir de Munich (Alte Pin.). Mieris fut le maître de Carel de Moor, d'Ary de Vois et de ses deux fils : Jan et Willem.
Jan (Leyde 1660 – Rome 1690). Inscrit en 1686 à la gilde de Leyde, il partit en 1689 pour Venise, puis visita Florence et Rome, où il mourut. Il peignit des portraits (Jeune Homme, Rijksmuseum) et des scènes de genre (Dame et cavalier, Londres, Wallace Coll.) proches de ceux de Gérard de Lairesse, avec qui il travailla.
Willem (Leyde 1662 – id. 1747). Inscrit en 1683 à la gilde de Leyde, dont il devint commissaire en 1697-98 et doyen en 1699-1700, l'artiste fut d'abord influencé par le style de son père et peignit — avec plus de sécheresse et plus de froideur — des scènes de genre et des portraits, puis, tout comme Gérard de Lairesse, des paysages mythologiques et historiques d'une facture porcelainée proche de celle d'Adrien Van der Werff. Citons le Marchand de gibier (Louvre ; Dresde, Gg), l'Enlèvement des Sabines (1698, musée d'Angers), la Boutique de poissons et de volailles (1713, Londres, N. G.), Pan et Syrinx (musée de Valenciennes), la Boutique de l'épicier (1717, Mauritshuis), la Marchande de volailles (1733, Rijksmuseum). Willem fut le maître de Van der Myn.
Frans le Jeune (Leyde 1689 – id. 1763). Imitateur de son père, Willem, qui le forma, il peignit quelques portraits et surtout des scènes de genre (la Marchande de poissons, 1747, Rotterdam, B. V. B.).