Dictionnaire de la Peinture 2003Éd. 2003
L

Langendyk (Direk)

Peintre néerlandais (Rotterdam 1748  – id. 1805).

Elève de D. A. Bisschop à Rotterdam, D. Langendyk ne peignit que des scènes militaires et des batailles, comme le Choc de cavalerie (musée d'Arras). Combat de cavalerie et d'infanterie (1780, Rotterdam, B. V. B.), Hussards prussiens (1787, Dordrecht, musée Van Gijn).

 
Son fils Jan Anthony (Rotterdam 1780 – Amsterdam 1818) reprit dans ses tableaux de batailles sa manière et ses sujets.

Langetti (Giovanni Battista)

Peintre italien (Gênes 1625 ? – Venise 1676).

Langetti doit à sa formation génoise le goût de la couleur, acquis au contact de Castiglione, de De Ferrari et de Strozzi. Après un bref séjour à Rome, à l'école de Pierre de Cortone, il s'installa v. 1650 à Venise, où il termina son éducation dans l'atelier du Génois G. F. Cassana. Surtout influencé par le naturalisme caravagesque de Ribera, qu'il connut par l'intermédiaire de Luca Giordano, son meilleur propagandiste (sans doute à Venise entre 1650 et 1654), il garde cependant son originalité dans sa touche, riche et grasse, et dans son chromatisme, encore renforcé au contact de Tintoret, surtout sensible dans certaines œuvres de ses débuts à Venise, telles que le Bon Samaritain (musée de Lyon). Sa production est abondante et comprend surtout des toiles mythologiques ou sacrées, qui groupent, dramatiquement, en gros plan dans un espace compact, des personnages herculéens, dont la musculature puissante est soulignée avec une force souvent ostentatoire. Parmi ses œuvres les plus caractéristiques, on peut citer la Crucifixion de l'église de la Teresa (1664, auj. à Venise, Ca' Rezzonico), la Vision de saint Jérôme (musée de Cleveland), Apollon et Marsyas (Dresde, Gg), Hercule (Vienne, K. M.) ou le Mercure et Argus (Gênes, Gal. di Palazzo Bianco). À Venise, qui épuisait l'héritage du XVIe s., Langetti eut un rôle important dans la seconde moitié du XVIIe s. ; il donna naissance à un courant naturaliste violent et ribéresque qui n'exclut pas les influences de Strozzi ou de Rubens, attirant dans son orbite des artistes tels que l'Allemand Johan Carl Loth, Antonio Zanchi, Francesco Rosa, Andrea Celesti à ses débuts ; par la robustesse de ses formes, il annonçait parfois Piazzetta et la peinture vénitienne du commencement du XVIIIe s.

Lanino (Bernardino)

Peintre italien (Vercelli v.  1512  – id. 1583).

Dès ses premières œuvres importantes, telle la Madone avec quatre saints (1534) de la Gal. Sabauda à Turin (autref. à Ternengo), il apparaît comme le disciple de Gaudenzio Ferrari. Mais son interprétation personnelle de la leçon de son maître restera l'une des réussites les plus subtiles du maniérisme piémontais durant la première moitié du XVIe s. Lanino adopte le langage de Gaudenzio en l'adoucissant grâce à un modelé vaporeux, d'origine lombarde, comme en témoignent la Madone avec six saints (1539, église S. Pietro e Paolo de Borgosesia), la Sainte Famille avec trois saints (1542, Londres, N. G.), le retable de l'Assomption (1543, église S. Sebastiano de Biella), la Déposition (1547, Vercelli, S. Giuliano) ou l'Adoration des mages (1553, église S. Croce de Mortara). La production de sa maturité est marquée par l'ensemble remarquable des fresques de la chapelle S. Giorgio à S. Ambrogio de Milan (v. 1545-1550) et par les fresques qu'il peignit à l'église S. Magno de Legnano (1560-1564). De 1546 à 1548, Lanino travailla également en collaboration avec Giovanni-Battista della Cerva aux fresques des Scènes de la vie de sainte Catherine, à S. Nazzaro Maggiore, à Milan. De la même époque datent la délicate Madone au chien (1563, Vercelli, musée Borgogna) et l'Annonciation (id.), où domine une couleur gris argenté. Le style de Lanino est repris par ses fils, Gerolamo et Pier Francesco, actifs de 1570 à 1598 env. (à Candia Lomellina, 1586) , dont la peinture peut être comparée à celle du maniérisme bolonais au temps de la Contre-Réforme.

Lanskoy (André)

Peintre russe de l'école française (Moscou 1902-Paris 1976).

Il passe sa jeunesse à Saint-Pétersbourg. En 1918, pendant la révolution, il se rend à Kiev et découvre sa vocation de peintre. En 1919, il s'engage dans l'armée blanche et participe à la guerre civile en Crimée jusqu'à son départ de Russie. À Paris en février 1921, il dessine d'après nature à l'Académie de la Grande Chaumière et fait quelques études avec le peintre russe Soudeikine. Lanskoy commence à exposer d'abord dans un groupe à la gal. la Licorne en 1923, et bientôt au Salon d'automne, où son envoi (la Noce) est remarqué par Wilhelm Uhde, qui, par la suite, lui achète régulièrement ses toiles et le recommande au marchand Bing, qui organise sa première exposition particulière en 1925. Il se compose une palette très colorée dont il devait plus tard accentuer l'éclat. Figuratif très imaginatif, il traite alors avec une interprétation très libre des sujets divers : paysages, fleurs, portraits, groupes de personnages dans des intérieurs et de nombreuses natures mortes. En 1928, il rencontre l'amateur Roger Dutilleul, qui, pendant quinze ans, va acheter presque toute sa production. Les meilleures réussites de cette époque sont des portraits, souvent de petit format (Mon portrait au chapeau melon, 1933), et des natures mortes. Vers 1937, Lanskoy commence à se dégager de l'objet, dont il ne se libère complètement qu'en 1944, en passant par une période semi-abstraite (1941, gouaches). En 1948, ses œuvres nouvelles font l'objet d'une exposition à la gal. Louis Carré, avec qui il allait rester lié par contrat pendant une dizaine d'années. Lanskoy a dépassé la contradiction entre la convention figurative et le concept abstrait, atteignant par la liberté du geste à l'expression lyrique de son monde intérieur : Multitudes (1949, Paris, M. N. A. M.). Cette œuvre abondante est d'une grande variété d'invention de rythmes et d'harmonies, toujours équilibrés par la rigueur du dessin des structures et la justesse des accords chromatiques. L'artiste a exécuté aussi des cartons de tapisseries, d'un style original obtenu parfois par la technique du collage, qu'il a utilisée encore pour l'illustration de plusieurs livres (Cortège, de Pierre Lecuire, la Genèse), ainsi que les 150 planches, y compris les pages de texte, pour le Journal d'un fou, de Gogol. Le musée d'Art moderne de Villeneuve-d'Ascq ainsi que ceux de Lille et de Grenoble, le M. N. A. M. de Paris conservent plusieurs de ses œuvres.