Krafft (Johann Pater)
Peintre autrichien (Hanau-sur-le-Main 1780 – Vienne 1856).
Fils d'un émailleur, il commence ses études à l'Académie de Vienne en 1799, mais, dès 1802, quitte cette ville pour Paris, où il est élève de David et de Gérard. En 1804, il s'installe définitivement à Vienne (Baptême de Clorinde, 1810, Vienne, Österr. Gal.). À partir de 1811, il se consacre à la peinture d'histoire. En 1823, il est nommé professeur à l'Académie et, en 1828, directeur de la Galerie impériale du Belvédère. Selon sa conception, couramment admise à l'époque, le rôle principal de la peinture d'histoire est de retracer des événements contemporains.
Krafft inaugure, avec ses tableaux inspirés des guerres napoléoniennes, comme l'Adieu du soldat et le Retour (1813, Vienne, Österr. Gal.), un genre très apprécié dans la Vienne ancienne. L'artiste développe infiniment plus de liberté, non sans payer son dû à l'esprit Biedermeier, dans les 3 peintures murales à l'encaustique qui ornent la salle de la Hofburg à Vienne et illustrent des Épisodes de la vie de l'empereur François (1826-1833), dont les sujets auraient été choisis par l'impératrice Carolina Augusta.
Kramskoï (Ivan Nikolaïevitch)
Peintre russe (Novaïa Sotnia, gouv. de Voronej 1837 – Saint-Pétersbourg 1887).
Principal théoricien des Peredvijniki, il s'est attaché à rendre un aspect psychologique dans ses peintures réalistes religieuses (le Christ dans le désert, 1872, Moscou, Tretiakov Gal.) ainsi que dans ses scènes de genre (Chagrin inconsolable, 1884, id.) et dans ses remarquables portraits (Tolstoï, 1862, id. ; Soloviov, 1873, id.).
Krimmel (John Lewis)
Peintre de genre américain d'origine allemande (Wurtemberg 1787 – Germantown 1821).
Il émigra à Philadelphie en 1810 pour rejoindre son frère et se forma en autodidacte en copiant à l'huile les gravures des maîtres européens, en particulier Hogarth. Il est considéré comme l'un des créateurs de la peinture de genre, aux États-Unis, où elle allait connaître un grand développement. Son succès fut rapide : son œuvre en effet répondait aux attentes du public et bénéficiait de toutes les facilités de diffusion offertes par Philadelphie, une des grandes villes américaines, un des centres artistiques du pays et dotée surtout d'une longue tradition dans les métiers de l'imprimerie et de l'estampe. Krimmel fut ainsi abondamment gravé et lithographié, notamment par Alexander Lawson (1773-1846), et devint très populaire (The Country Wedding, 1814, Philadelphie, Pennsylvania Academy of Fine Arts ; 4th of July in Center Square, 1819, id., Historical Society of Pennsylvania ; Election Day, id.). Bien que centré dans ses sujets sur la vie américaine, Krimmel ne négligeait pas la scène artistique européenne comme le montre l'influence parfois manifeste de Wilkie sur son œuvre.
Il se noya peu après le retour d'un voyage qu'il avait fait en Allemagne pour régler des affaires familiales, en 1817-1819.
Krohg (Christian)
Peintre norvégien (Oslo 1852 – id. 1925).
Il se forma d'abord en Allemagne avec Hans Gude et Karl Gussov à Karlsruhe puis à Berlin et devint un adepte convaincu du Naturalisme. Un séjour à Paris (1881-82) attira son attention sur les impressionnistes et plus particulièrement sur Manet et Caillebotte (Karl Nerdotröm à Grez, 1882, Oslo, N. G.). Au cours de vacances d'été dans le petit port de pêche danois de Skagen, dans les années 1879-1884, Krohg interpréta la vie quotidienne des pêcheurs, sur mer ou dans leurs foyers. Alliant à un puissant réalisme une grande richesse de coloris, il peignit alors quelques-unes de ses meilleures toiles : Femmes coupant le pain (1879, Bergen, Billedgalleri), À bâbord, un peu (1879) et On natte les cheveux (1888, Oslo, N. G.), Mère endormie (1883, Bergen, Billedgalleri, Rasmus Meyers Samlinger). Parallèlement à ses peintures de mer et à une suite d'excellents portraits, il se consacra, dans les années 1880, à des interprétations de la vie citadine moderne, souvent à tendance sociale. La prostitution constitue le thème de son roman Albertine (1886), ainsi que celui de son œuvre manifeste : Albertine dans la salle d'attente du médecin de la police (1886-87, Oslo, N. G.). À cette époque, Krohg était la figure centrale d'un cercle d'artistes et d'écrivains norvégiens radicaux appelés " les bohèmes de Christiania ". À partir de 1890, il se consacra davantage au journalisme et se fit connaître par ses remarquables interviews.
En 1901, il s'établit à Paris avec sa femme, la portraitiste Oda Krohg, et il y professa, de 1902 à 1909, à l'Académie Colarossi, où son fils Per reçut une formation artistique. Il se rend fréquemment à la Closerie des Lilas, où il retrouve peintres et poètes. De 1909 à 1925, il fut professeur et directeur de l'Académie des beaux-arts d'Oslo, qui venait d'être fondée. Un choix important, richement illustré, de ses œuvres littéraires fut édité (1920-21) en 4 volumes, sous le titre de la Lutte pour la vie (nouvelle éd. en 1952).
Krøyer (Peder Severin)
Peintre danois (Stavanger, Norvège, 1851 – Skagen 1909).
Formé à l'Académie de Copenhague (1864-1870), puis chez Bonnat à Paris (1877-1879), il s'installa à Skagen en 1882. Il a laissé des scènes de la vie collective des artistes à Skagen, traitées avec objectivité et selon une technique inspirée de l'Impressionnisme, qu'il a connu lors de son séjour en France : le Déjeuner des artistes scandinaves à Skagen (1883, musée de Skagen). La Hirschsprungske Samling de Copenhague conserve nombre de ses tableaux.
Krstć (Djordje)
Peintre d'origine serbe (Stara Kanjiza 1851 – Belgrade 1907).
Fils d'un paysan, il obtint une bourse d'études en 1883 pour l'Académie des beaux-arts de Munich. Son répertoire de thèmes fut très vaste : portraits (Josif Pančić, av. 1885, musée de Belgrade), paysages, compositions historiques et religieuses, peintures de genre (Sous le pommier, 1883, id. ; À la fontaine, 1883, id.), natures mortes ainsi que de nombreuses icônes pour les églises orthodoxes (Stari Adžibegovac, Niš, Čurug). Influencé par le réalisme des admirateurs de Courbet, Krstić conserva pourtant son caractère romantique. C'est le principal représentant du Réalisme serbe : la Noyée (1879, musée de Belgrade). Chargé par le roi Milan de peindre des sites célèbres, il voyagea à travers la Serbie et peignit, dans une conception proche de celle des maîtres de Barbizon, paysages et lieux de batailles légendaires, monastères et vues de villes (Čačak, 1884, id. ; Leskovac, 1886, id.). Les tableaux de cette série ne comptent pas seulement parmi les plus beaux de la peinture serbe du XIXe s., mais sont aussi les premiers qui aient été peints en plein air. L'artiste est abondamment représenté au musée de Belgrade.