Vois (Ary de)
Peintre néerlandais (Utrecht v. 1632 – Leyde 1680).
Élève de Knupfer à Utrecht et de Van den Tempel à Leyde, il vécut presque toujours dans cette dernière ville ; entrant dans la gilde en 1653, il en devint doyen en 1662 et en 1667. Il peignit, dans le genre minutieux et précieux de Dou et de Frans Van Mieris I, le Peintre en chasseur (Mauritshuis), le Buveur (Rijksmuseum), aimables petits tableaux d'une grande finesse de réalisme, ainsi que des paysages arcadiens avec des nymphes, dérivés de Poelenburgh, et des portraits (Portrait d'un peintre, Louvre). Mars et Diane (musée d'Utrecht) est une œuvre caractéristique de l'artiste, avec ses petits visages ronds au regard brillant et malicieux.
Volaire (Pierre-Jacques) , dit le Chevalier
Peintre français (Toulon 1729 – Naples av. 1802).
Issu d'une famille de peintres toulonnais, il connut J. Vernet (1754-1756), avec qui il travailla. Mais il fit finalement carrière en Italie. Après un séjour à Rome (1764-1769), où il se spécialisa dans les Vues de port à la manière de Vernet, il se fixa à Naples. Il peignit alors des vues de la campagne napolitaine, des Marines (musée de Sorrente) et surtout des Vues du Vésuve en éruption, dont il se fit une spécialité (exemples à Naples, Capodimonte, aux musées de Nantes, de Rouen, du Havre, de Narbonne, à l'Ermitage et au musée de Richmond). Héritier tout à la fois de Rosa et de Vernet, il y annonce les effets romantiques.
volet
Élément mobile, peint souvent recto-verso, d'un retable, d'un polyptyque à transformation, d'un triptyque ou d'un diptyque. Les volets sont des panneaux de menuiserie ou parfois des toiles peintes montées sur châssis, rattachés au corps central par des charnières, qui permettent, en fonction des cycles liturgiques, de les ouvrir ou de les fermer. Peu fréquent en Italie, ce dispositif fut en revanche particulièrement prisé dans le nord de l'Europe, notamment pour des raisons climatiques.
Vollon (Antoine)
Peintre français (Lyon 1833 –Paris 1900).
Élève de Théodule Ribot, Vollon fut l'un des représentants du mouvement réaliste et l'un des plus célèbres peintres de natures mortes, d'esprit traditionaliste, de la seconde moitié du XIXe s. Il sacrifia à la mode du second Empire pour des tableaux montrant la réunion d'objets précieux, dans le goût de Kalf et de David de Heem (Nature morte à l'aiguière de François Ier, musée d'Orsay). Le premier, il remit en honneur, v. 1870, la représentation d'objets de cuisine accompagnés de gibier et de marée (série au musée de Reims). De nos jours, ses paysages retiennent davantage. On y perçoit des influences diverses : Corot (Vues de Paris, coll. part.), Courbet (Vue d'un port, musée de Caen) et les impressionnistes (Bateaux de pêche, v. 1876, La Haye, musée Mesdag).
Volpi (Alfredo)
Artiste brésilien d'origine italienne (Lucques 1896 – São Paulo 1988).
Il n'est encore qu'un enfant quand la famille de Volpi émigre à São Paulo. Peintre en bâtiment, il s'intéresse à l'art en autodidacte, à partir des années 1930. Jusqu'en 1950, il peint marines, paysages et portraits, dans un style proche du néo-impressionnisme ou de l'expressionnisme. C'est au début des années 1950, avec la série inaugurale des Façades, qu'il s'oriente vers une simplification et une géométrisation des formes alliées à un travail sur les aplats de couleur. Procédant par séries, dont les thèmes sont toujours issus de l'observation de sujets populaires (Banderolles, Mâts), il poursuit ce travail d'épure au point d'arriver durant les années 1960 et 1970 à des toiles d'où tout référent semble absent. Quelques rares Compositions concrètes (1956-1960) jouent de la répétition et de la permutation de formes géométriques purement abstraites, qui rapprocheront Volpi du groupe concret de São Paulo. Volpi participera aux biennales de São Paulo (1951, 1953, 1955, 1957, 1961) et de Venise (1952-1954, 1964), et fera l'objet en 1986 d'une rétrospective au M. A. M. de São Paulo.
Volterrano (Baldassare Franceschini, dit il)
Peintre italien (Volterra 1611 – Florence 1689).
En 1628, il entre dans l'atelier de Matteo Rosselli à Florence. Mais son véritable maître fut l'original et brillant Giovanni da San Giovanni, et c'est nettement dans la ligne de celui-ci que s'inscrit son chef-d'œuvre de jeunesse, la décoration du portique de la villa de la Petraia avec des Scènes de la vie des grands-ducs de Toscane. Ces fresques, ainsi que celles de Giovanni da San Giovanni dans la salle des Argenti au palais Pitti, constituent la dernière grande réalisation de la peinture florentine avant l'arrivée de Pierre de Cortone à Florence. Volterrano n'acheva qu'en 1648 les peintures de la Petraia, très colorées et aérées, pleines de souvenirs d'Andrea del Sarto ; entre-temps, il voyagea en Lombardie et exécuta de nombreuses œuvres, dont la Farce du curé d'Arlotto (Florence, Pitti), l'un des sommets de la peinture florentine pittoresque dite " de plein air ". Plus tard, il céda à l'attrait du Baroque importé par Pierre de Cortone et connu directement par un voyage à Rome (1652), en donnant une version personnelle marquée par la tradition florentine. Les fresques de la voûte des Allégories au palais Pitti et celles de la coupole de l'église de la S. Annunziata ont été exécutées dans la dernière période de son activité.
Vordemberge-Gildewart (Friedrich)
Peintre allemand (Osnabrück 1899 – Ulm 1962).
Après des études de sculpture et d'architecture à Hanovre, il se tourne dès le début des années 20 vers l'Art abstrait. Il adhère en 1924 aux mouvements Der Sturm à Berlin puis De Stijl aux Pays-Bas. Son art est d'inspiration constructiviste tout autant que néo-plastique (Composition n° 31, 1927, La Haye, Gemeentemuseum ; K N° 30, 1927 Berne, K. M.). Principale figure de l'Abstraction à Hanovre, il se lie avec El Lissitsky, Jean Arp, Théo Van Doesburg, Kurt Schwitters et fonde avec ce dernier le groupe Die abstrakten Hannover (d.a.h.), qui comprendra Carl Buchheister, Rudolf Jahns, Hans Nitzschke et César Domela, qui résidait à Berlin. Sa première exposition particulière a lieu à Paris en 1929, présentée par Michel Seuphor à la gal. Povolotsky. Il participe ensuite à l'exposition Cercle et carré en 1930 et devient membre du groupe Abstraction-Création en 1932. Il poursuit parallèlement son activité de typographe, comme beaucoup de peintres allemands de la même tendance à cette époque. Après avoir quitté Hanovre pour Berlin (1936-37), il émigre en 1938 à Zurich, puis aux Pays-Bas et s'établit à Amsterdam. Il retourne en 1955 en Allemagne pour enseigner à la Hochschule für Gestaltung d'Ulm. L'œuvre de Vordemberge-Gildewart, qui est l'une des plus remarquables de la deuxième génération de l'Art abstrait, s'impose par la subtilité et la rigueur de ses compositions (Composition n° 96, 1935, New York, Guggenheim Museum), la perfection de son exécution et son inspiration poétique. L'artiste est bien représenté dans les musées allemands ainsi qu'à Paris (M. N. A. M.) et au musée de Grenoble. Les musées de Cologne, Duisburg, Philadelphie conservent de ses œuvres. Une rétrospective a été consacrée à l'artiste (Ludwigshafen, Wilhelm-Hack Museum) en 1985.