Huchtenburg (Johan Van)
Peintre et graveur néerlandais (Haarlem 1647 – Amsterdam 1733).
Élève de Thomas Wyck à Haarlem et surtout d'Adam Frans Van der Meulen à Paris en 1667, Johan Van Huchtenburg exécute des scènes militaires. Actif à Amsterdam et à La Haye, il est, en 1708-1709, au service du duc Eugène de Savoie, pour qui il peint une série de Combats de cavalerie, actuellement conservés à la Gal. Sabauda de Turin. Ses Batailles (Londres, N. G. ; musée de Dijon ; Dresde, Gg), ses Chocs de cavalerie (Louvre ; Bruxelles, M. R. B. A. ; Mauritshuis), influencés par Berchem et A. F. Van der Meulen, montrent une technique personnelle par leur fini et leur aspect soigné.
Hucleux (Jean-Olivier)
Peintre français (Chauny 1923).
Hucleux exerce d'abord comme retoucheur-photo de 1940 à 1945, tout en s'initiant à la peinture, qu'il abandonnera de 1945 à 1968. À cette date, il s'installe à Andrésy et réalise ses premières tentatives de peinture sous projections photographiques qui le conduisent à la technique de l'hyperréalisme à laquelle il restera fidèle. En 1971, il commence sa série des " Cimetières " qui sont un regard cru sur la mort à travers sa pratique sociale. En 1973, il peint quelques proches, avant d'entamer sa série des " Portraits " où les artistes tels que Étienne-Martin (1974-75), Jean Le Gac (1977) voisinent avec des anonymes saisis dans leur décor intime prenant valeur d'un strict constat sociologique, comme les Jumelles (1978-79). En 1975, il reçoit la commande du Portrait du professeur Ludwig et de sa femme (Cologne, musée Ludwig) dont il s'acquitte avec son habileté habituelle. Hucleux est présent à la Documenta 5 de Kassel en 1972 et à la Biennale de Venise en 1976. Une rétrospective lui a été consacrée en 1979 (Paris, M. N. A. M.).
Hudson (Thomas)
Peintre britannique (Devon 1701 – Londres 1779).
Gendre de Richardson, il continua en grande partie la tradition assez insipide de ce portraitiste. Vertue cite son nom en 1733 et nous savons qu'en 1741 il se trouvait à la tête d'une importante clientèle ; dans les années 1740, seul Allan Ramsay était aussi populaire que lui. En 1744, il était considéré comme ayant la plus grosse " clientèle " de Londres. Il se prévalait d'avoir été le maître de Reynolds de 1740 à 1743. Hudson utilisait le concours de peintres de draperies, notamment de Joseph Van Aken, qui l'aida jusqu'à sa mort, en 1749 (Theodore Jacobsen, 1746, The Thomas Cosam Foundation for Children ; George Frederick Haendel, 1756, Londres, N. P. G. ; Mary Panton, Duchess of Lancaster, 1757, coll. part.). Vers 1760, il se retira et vécut dans la prospérité, exécutant à l'occasion des commandes de portraits d'un style empesé, morne et très prosaïque, qu'illustre parfaitement l'Amiral Byng (1749, Londres, Greenwich Maritime Museum). Il ne fit aucune concession au nouveau style instauré par Ramsay et Reynolds, et demeura enraciné dans la tradition démodée de la première moitié du XVIIIe siècle.
Hudson River School
Cette expression fut créée pour réunir différents paysagistes du deuxième quart du XIXe s., dont le thème favori était le large Hudson (fleuve du nord-est des États-Unis) et ses rivages. Toutefois, les peintres de ce groupe n'ont jamais formé une école au sens strict du terme, et ils ont puisé leur inspiration dans bien d'autres régions que celle qui leur a valu leur nom.
Thomas Cole est le père de la Hudson River School. On trouve chez lui à la fois un réalisme minutieux — qui traduit le désir de reproduire exactement les beautés encore inexploitées du Nouveau Monde — et un goût de l'allégorie — personnages, architectures ou ruines —, par lequel il cherche à hausser le paysage au niveau de la réflexion philosophico-historique. Après Cole, deux tendances se dessinent. La première, qui, seule, mérite vraiment son appartenance à la Hudson River School, groupe des paysagistes qui chantent les beautés de l'Est : Asher Brown Durand, Frederick Kensett, Jaspar F. Cropsey, peintres qui peuvent être comparés aux paysagistes de l'école de Barbizon, qui, comme ceux-ci, ont une technique appliquée et dont les toiles sont le fruit d'un dialogue intime avec la nature.
La seconde tendance de la Hudson River School a une origine différente. Issue de la vue topographique et du panorama — dont l'inventeur, Robert Fulton, était américain —, elle a pour but de faire découvrir les horizons vierges de la " frontier ". Ses premiers représentants sont des dessinateurs topographes : William Guy Wall — auteur du Hudson River Portofolio, publié en 1825 —, Thomas Doughty, Thomas Birch, Fitz Hugh Lane. Mais bientôt les paysages de la Nouvelle-Angleterre ne suffisent plus à contenter la soif de connaître de la génération qui voit s'ouvrir les immensités de l'Ouest. Frederick Edwin Church est le peintre des montagnes Rocheuses ; Albert Bierstadt, Worthigton Whitteredge, Samuel Robinson Gifford, Thomas Moran confondent la prouesse sportive et la peinture. Leurs paysages panoramiques allient l'immensité du format à la minutie de l'exécution.
George Inness est parfois rattaché à la Hudson River School. Mais ses paysages, d'abord descriptifs et réalistes, deviennent à la fin de sa vie des visions éphémères et subjectives.
Huebler (Douglas)
Artiste américain (Ann Arbor, Michigan, 1924-Truro, Massachusetts, 1997).
Alors qu'il exécutait, autour de 1966-67, des sculptures dérivées de formes stéréométriques simples, dans la lignée de l'art minimal naissant, Douglas Huebler, à travers des schémas de parcours tracés sur des cartes, commença à s'intéresser à la réalité en tant que processus en mouvement. Cet intérêt pour " les choses dont les relations mutuelles sont au-delà de l'expérience perceptuelle directe " se développe dans trois grandes séries de travaux : les Location Pieces et les Duration Pieces, qui se concentrent sur la connexion entre un lieu et le temps, faisant l'expérience de la durée comme un phénomène réel ; les Variable Pieces, qui donnent le contact de l'artiste ou de son représentant avec un groupe de personnes prises au hasard. La Variable Piece n° 70, qui est réalisée à partir de 1970, prend pour objectif de " documenter photographiquement l'existence de chaque être vivant " afin de donner une vision de l'humanité la plus complète possible. Ces œuvres (Variable Piece n° 70 [in Process], nov. 1971, musée de Grenoble) se présentent sous forme de combinaisons de photographies, de textes, de schémas, de cartes, prenant pour thèmes le temps, l'espace, l'être humain, envisagés dans leur acception générale autant que particulière. Cette œuvre donne le cadre de la série, Crocodile Tears (Larmes de crocodiles), basée sur un scénario, écrit en 1970 et 1981, qui se propose de réévaluer l'expérience humaine, pour le grand public, avec les méthodes des dialoguistes (Story Board et Story Board [Insert] de 1981 à 1983) ou celles des créateurs de bandes dessinées (Comic Strip, publié dans le Los Angeles Weekly du 29 juin au 30 août 1984). Depuis 1985, Huebler, dans une série de travaux muraux, s'intéresse aux œuvres d'art et à leur pouvoir de communication, mêlant la représentation d'une peinture historique (Monet, Mondrian), un texte et une photographie, des commentaires humoristiques, étranges ou métaphysiques de l'œuvre réinterprétée (Crocodile Tears II : The Great Corrector [Mondrian III], 1989, Lyon, musée Saint-Pierre A. C.). Son œuvre a fait l'objet d'expositions au Kunstverein de Münster (1972) et au M. A. C. de La Jolla, Californie (1988).