Dictionnaire de la Peinture 2003Éd. 2003
N

néo-plasticisme

Le Néo-Plasticisme (Nieuwe Beelding ou Nouvelle Plastique) est le nom donné par Piet Mondrian à sa conception de l'art. Mise au point à partir de 1917, elle a été adoptée par Théo Van Doesburg dans la revue De Stijl, qu'il a fondée la même année à Leyde. Le Néo-Plasticisme se caractérise par l'utilisation exclusive des lignes droites disposées horizontalement et verticalement, des couleurs primaires, le rouge, le bleu, le jaune, du noir, du blanc et des gris, qualifiés de non-couleurs, qui sont en aplats à l'intérieur des surfaces carrées ou rectangulaires et dans un espace strictement bidimensionnel. Les compositions sont fondées sur le " déséquilibre équilibré ", c'est-à-dire l'absence de symétrie, et sont toujours l'expression des rapports de tous ces éléments entre eux : ceux-ci génèrent le mouvement dans la stabilité et engendrent l'équilibre de toutes les parties.

   Cette réduction du langage plastique voulue par Mondrian traduit sa volonté de dépasser l'individuel pour atteindre l'universel et chercher à créer une nouvelle image du monde par une symbolique issue de la théosophie et qui se résume dans la dualité horizontale et verticale, féminin et masculin, matière et esprit.

   Les théories du Néo-Plasticisme ont été diffusées par la revue De Stijl ainsi que d'autres écrits de Mondrian tels que le Néo-Plasticisme, publié à Paris en 1920 par les éditions de la gal. L'Effort moderne de Léonce Rosenberg, dans la revue Vouloir à Lille ou encore, en Allemagne, dans la série des Bauhausbücher (Die Neue Gestaltung, Munich, 1925).

Neri di Bicci

Peintre italien (Florence 1419  – id. v.  1492).

Fils de Bicci di Lorenzo et petit-fils de Lorenzo di Bicci, il est lui-même un petit maître qui, jusqu'à la fin du XVe s., reste fidèle, en bon artisan, à des motifs archaïques (fonds d'or, schémas traditionnels). S'inspirant de Filippo Lippi ou d'autres maîtres, il tente parfois de s'adapter aux nouvelles conceptions de la perspective et de l'éclairage introduites par la Renaissance. Son œuvre, fort abondant, comprend des retables avec le Couronnement de la Vierge (Florence, Accademia et S. Giovannino dei Cavalieri ; Avignon, Petit Palais), l'Annonciation (Florence, Accademia), la Vierge et l'Enfant avec des saints (musée de Fabriano ; Avignon, Petit Palais) et des Vierges à l'Enfant (id.), ainsi que des petits tabernacles de dévotion privée.

   Il a laissé un livre de " Ricordanze " qui répertorie toutes les œuvres produites dans son atelier de 1453 à 1475 et fournit un témoignage unique sur les pratiques artistiques à Florence au XVe siècle.

Neroccio dei Landi

Peintre italien (Sienne 1447  – id.  1500).

Élève de Vecchietta, il fut quelque temps associé à Francesco di Giorgio Martini, partageant son atelier jusqu'en 1475. Parmi les peintres qui évoquent, plutôt par leur lyrisme que par leurs moyens intellectuels, le climat de la Renaissance toscane, Neroccio jouit d'une particulière considération, par la grâce souriante et un peu ingénue avec laquelle les vieux motifs de l'élégance siennoise se mêlent (en accord avec l'exemple fourni par Francesco di Giorgio) aux thèmes nouveaux recueillis à Florence (Lippi, Verrocchio, Botticelli) ou puisés chez les miniaturistes du Nord, actifs à Sienne aux environs de 1470 (Liberale da Verona, Girolamo da Cremona). Son plus ancien tableau daté est le triptyque représentant la Madone entre saint Bernardin et saint Michel (Sienne, P. N.) de 1476 ; mais il avait déjà alors donné peut-être le meilleur de lui-même dans des œuvres peintes à l'époque de sa collaboration avec Francesco di Giorgio : Scènes de la vie de saint Benoît (Offices), Annonciation (New Haven, Yale University Art Gal.). Sa très abondante production postérieure ne présente guère de variations importantes, comme le montre la Madone et l'Enfant avec six saints (1492, Sienne, P. N.), exception faite pour le surprenant Portrait de femme peint peut-être dans les dernières années de sa vie (Washington, N. G.). Parmi ses œuvres, on peut citer de nombreuses variantes sur le thème de la Vierge à l'Enfant avec des saints, à mi-corps (Sienne, P. N. ; Settignano [Florence], Fondation Berenson ; Philadelphie, Museum of Art ; Metropolitan Museum ; musée d'Utrecht ; Louvre) ; Vierge à l'Enfant au chardonneret (Cleveland, Museum of Art), un panneau de la Biccherna (la Vierge recommandant Sienne au Christ, 1480, Sienne, Archivio), la Vierge et l'Enfant entre deux saints (Washington, N. G.) et Claudia Quinta (id.), peint avec la collaboration du Maître de Griselda.

Netscher (les)

Peintres néerlandais.

 
Caspar ou Gaspar (Heidelberg ? 1639 ?  – La Haye 1684). Fils d'un sculpteur de Stuttgart, il débute à Arhnem chez Herman Coster. Son séjour dans l'atelier de Ter Borch v. 1654-55 est attesté par une copie de 1655 au musée de Gotha. En 1658 ou en 1659, Caspar entreprend le voyage d'Italie, mais ne dépasse pas Bordeaux, où il se marie. Dès 1662, il rentre à La Haye, où il devient vite un portraitiste célèbre dans toute l'Europe. Il est invité à la cour de Charles II d'Angleterre, mais on n'a pas la certitude qu'il s'y soit rendu.

   L'allure élégante des petits portraits de l'artiste, certainement influencés d'abord par la grâce du style français, puis par Maes et Godfried Cornelisz Schalcken, fut très en vogue aux Pays-Bas. La peinture de genre de l'artiste, marquée par l'art de Ter Borch, mais surtout proche de celui de Van Mieris, s'exprime dans des formes anecdotiques.

   Caspar exploite l'éclat des soies et des brocarts, mais son coloris, posé sur un fond sombre, reste dur. Peintre extrêmement fécond, Caspar est représenté dans tous les grands musées du monde, particulièrement au Louvre (Leçon de basse de viole, 1667, autre version au musée de Kassel ; Leçon de chant ; Nicolas Hartsoeker, 1682), à la N. G. de Londres, au Mauritshuis et au Rijksmuseum (l'Amour maternel, Constantin Huygens, 1672 ; Coenraad Van Beuningen, 1673, autre version au S. M. f. K. de Copenhague ; Cornelis Backer, Guillaume III, Marie Stuart, Pieter Graeff, 1663 ; Jacoba Bicker, le Baron Van Coehoorn). Ses tableaux sont conservés à Rotterdam (B. V. B.), à Chicago (Art Inst.), à Hambourg (Kunsthalle), au musée de Karlsruhe, à la Gg de Kassel et dans les musées de Dijon, de Lyon, de Nîmes, de Quimper et de Strasbourg (Vertumne et Pomone). Caspar eut deux fils : Theodorus et Constantijn.

 
Theodoor (Bordeaux 1661 – Hulst 1732). Élève de son père, il peignit dans le style de celui-ci des portraits souvent agrémentés de fleurs, de fruits et de tapis turcs. Il demeura de 1679 à 1699 à Paris, où il abjura le calvinisme en 1684. Rentré à La Haye, il repartit en 1715 pour l'Angleterre, où il resta jusqu'en 1721 (l'Ananas de sir Matthew Decker, 1720, Cambridge, Fitzwilliam Museum).

 
Constantijn (La Haye 1668 – id. 1723). Élève de son père, il fut inscrit à la gilde de La Haye en 1686, dont il fut doyen jusqu'en 1706. Imitateur de son père, il se consacra à la peinture mythologique (Vénus pleurant Adonis transformé en anémone, Louvre) et surtout à la peinture de genre et au portrait (Jacob Jan de Backer, 1694 ; Agatha Bicker, 1694, Rijksmuseum ; Portrait d'homme, 1715, Mauritshuis ; Portrait d'homme en armure, 1720, musée de Tours ; le Stadhouder Guillaume III, Rotterdam, B. V. B. ; deux Portraits de femmes, musée de Lille).