Molenaer (Cornelis)
Peintre flamand, surnommé De Scheele Neel (Anvers v. 1540 – id. v. 1589).
Il fut l'élève de son père, peintre inconnu, et devint franc maître de la gilde de Saint-Luc à Anvers en 1564. Il s'inspire dans ses compositions du style des paysagistes italo-flamands comme Paolo Fiammingo (le Paysage au bon Samaritain, musées de Berlin ; l'Hiver, musée de Montpellier). La rareté de ses œuvres s'explique par le fait qu'il se " louait " à des confrères, tels que Gillis Coingnet, pour exécuter les paysages de leurs tableaux.
Molenaer (Jan Miense)
Peintre néerlandais (Haarlem v. 1610 – id. 1668).
Mari de Judith Leyster, qu'il épousa en 1636, Molenaer travailla le plus souvent à Haarlem, sauf après 1648, date à laquelle il s'installa à Amsterdam, y hébergeant le peintre Jan Lievens le Vieux. Il peignit quelques portraits (Portrait de famille ; Assemblée de famille, 1637, Rijksmuseum), mais il est surtout connu pour ses scènes de genre, influencées par son maître Frans Hals et très proches de celles de Leyster par leur réalisme pittoresque, leurs fonds gris clair et leurs accords de couleurs vives. Dans ses intérieurs se manifeste surtout l'influence d'Adriaen Van Ostade : l'Atelier du peintre (1631, musées de Berlin), l'Allégorie des Cinq Sens (1637, Mauritshuis), le Toucher (Phoenix, Art Museum), le Fumeur (Francfort, Städel. Inst.), l'Arracheur de dents (Offices), Scène pastorale (Louvre) et surtout ses Fêtes villageoises (1644, musée de Gand ; Haarlem, musée Frans Hals ; 1653, Mauritshuis) ainsi que ses scènes musicales (la Jeune Femme au clavecin, Rijksmuseum ; le Joueur de clarinette, Rotterdam, B. V. B. ; le Passe-temps musical, Londres, N. G.).
Son art eut une influence décisive sur Harmen Hals, et aussi sur ses deux frères : Bartholomaeus (mort à Haarlem en 1650) , inscrit en 1640 à la gilde de Saint-Luc de Haarlem, qui peignit des scènes de la vie paysanne proches de celle de Jan Miense et de Van Ostade, dont il fut un faible imitateur, et surtout Claes (Haarlem av. 1630 – id. 1676) , inscrit en 1651 à la gilde de Haarlem et qui exécuta des scènes de genre et de nombreux paysages, notamment des paysages d'hiver, dont les figures étaient souvent peintes par Jan Miense ; citons la Vue de village du musée Frans Hals de Haarlem ainsi que la Plage et la Blanchisserie de Rotterdam (B. V. B.).
molette
Petit cône en verre, en cristal, en marbre ou en pierre dure (porphyre) dont les peintres se servent pour broyer les couleurs étendues sur la table de marbre. Les premières molettes utilisées étaient en porphyre. En gravure, roue employée pour graver.
Molinari (Guido)
Peintre canadien (Montréal 1933-id. 2004).
Il étudie à l'école des Beaux-Arts de Montréal et à l'école d'art et de dessin du musée des Beaux-Arts de Montréal sous la direction de Marian Scott et Gordon Weber. En 1955, il fonde et dirige la galerie l'Actuelle, première galerie canadienne à se consacrer exclusivement à l'art abstrait. S'il débute par un ensemble de tableaux à l'huile influencé par le Tachisme français (Juxtaposition, 1954, coll. part.), très vite Molinari se tourne vers le Hard Edge en créant des peintures constituées de bandes colorées verticales jouant tantôt, quand elles sont nombreuses, le rôle de lignes parallèles et tantôt celui de plans : Mutation : verte et rouge (1964, coll. part.). À partir de cette date, l'œuvre entier de Molinari adopte un parti fondé uniquement sur les directions verticales, horizontales et diagonales. Les formes employées, lignes, bandes, carrés, triangles, sont disposées dans un espace à deux dimensions et les couleurs posées en aplat, sans facture apparente, jouent un rôle capital dans la composition. L'artiste participe à toutes les expositions internationales et ses œuvres figurent parmi les grandes collections publiques et privées au Canada et à l'étranger. En même temps qu'une rétrospective de son œuvre en 1976, ses écrits sur l'art ont été publiés par la Galerie nationale du Canada à Ottawa.
Molinier (Pierre)
Peintre français (Agen 1900 –Bordeaux 1976).
Élève chez les jésuites, Molinier s'initie très jeune au dessin et à la peinture sur le motif. En 1936, sa création affirme une mutation essentielle : il se tourne vers une peinture figurative où il développe une symbolique personnelle— peinture sulfureuse portée par un chromatisme précieux et la nervosité de la ligne. Le thème récurrent de l'androgyne originel renvoie à la perte et à la transgression de toute identification sexuelle. En 1951, le Grand Combat est censuré au Salon des Indépendants de Bordeaux. Déterminante, sa rencontre avec Breton, en 1955, l'intègre au groupe surréaliste. Les photomontages, auxquels il travaille à partir de 1966, poursuivent cette veine subversive par le recours au fétichisme sadomasochiste (Mes jambes, 1967, Paris, M. N. A. M.) et au travestissement (série Autoportrait, 1966-1970). Si cette œuvre a pu être rapprochée de celle d'un Bellmer ou d'un Gustave Moreau, c'est cependant sa singularité qui la distingue.
Moll (Carl)
Peintre et graveur autrichien (Vienne 1861 – id. 1945).
Il fréquenta l'académie de Vienne en 1880-81 et devint en 1897 l'un des fondateurs de la Sécession, qu'il abandonna en 1905 à l'instar de Klimt et de ses amis, bien qu'il en ait organisé les expositions internationales les plus remarquées. Tout d'abord acquis à la peinture impressionniste de son maître, Schindler, dont l'influence est encore sensible dans un tableau aux multiples personnages, Naschmarkt (1894, Vienne, Österr. Gal.), il s'orienta bientôt vers une écriture claire, ordonnée et lumineuse (Sur la terrasse, 1903, Vienne, Historisches Museum ; le Petit Déjeuner, v. 1906, Nuremberg, Städtische Kunstsammlungen). À partir de 1917, il se joignit au groupe de Kokoschka et d'Anton Kolig. Les tableaux qu'il exécuta entre les deux guerres, tel Beim Eichelhof in Nussdorf (Vienne, Österr. Gal.), révèlent un coloris plus nourri, une touche plus véhémente, une facture plus robuste. Sa Vue de Mödling (v. 1940, Vienne, Historisches Museum) est un des derniers tableaux de ce style. Ses gravures sur bois en couleurs ont pour thème Vienne, et une série est consacrée aux maisons de Beethoven. Moll a, en outre, publié en 1930 une monographie de Schindler.