Russolo (Luigi Cerro di)
Peintre italien (Portogruaro, Venise, 1885 – Laveno, près de Locarno, 1947).
Lié aux cercles de l'avant-garde littéraire milanaise, il collabora à la revue de Marinetti, Poesia, et fut, en 1910, l'un des signataires du Manifeste des peintres futuristes avec Boccioni, Balla, Carrà et Severini. Malgré sa participation à ce mouvement, il laisse apparaître dans ses peintures de fortes réminiscences symbolistes autant par leur climat onirique, où l'on décèle une tendance à l'Expressionnisme, que par le choix des thèmes (Souvenirs d'une nuit, 1911 la Musique, 1911). Ses sujets se référeront ensuite au dynamisme mécanique et à la recherche de nouvelles formes simplifiées et synthétiques, fortement marquées par Boccioni et qui justifient son adhésion sans réserve au Futurisme (Synthèse plastique des mouvements d'une femme, 1912, musée de Grenoble ; Dynamisme d'une automobile, 1912-1913, Paris M. N. A. M.).
À partir de 1913, l'artiste se consacra presque exclusivement à la musique et fut, dans ce domaine, le principal interprète de l'esthétique futuriste (il rédige l'Art des bruits, en 1913, qui sera publié sous forme de livre en 1916).
Il mit au point une célèbre machine musicale (" Intonarumori "), capable de produire toutes sortes de sons et donna avec cet instrument le 21 avril 1914 à Milan son premier grand concert de musique futuriste. Celui-ci sera suivi en 1921 de trois concerts que Russolo donnera, à Paris, avec un orchestre au Théâtre des Champs-Élysées, où se retrouvera toute l'avant-garde musicale et artistique parisienne de l'époque. Bien qu'ayant participé au Second Futurisme (le mouvement couvre une période qui débute v. 1918 et se prolonge au-delà de 1930), Russolo continua de se consacrer principalement à la musique.
Rustici (Francesco)
Peintre italien (Sienne, 1592 –id. 1626).
Il fut formé à Sienne dans un milieu maniériste ; son Baptême du Christ du dôme de Sienne (1616) témoigne de cette première formation. Rustici séjourna ensuite à Rome et était probablement de retour à Sienne en 1619. Ses œuvres, dont la chronologie reste difficile à établir, portent la marque du Caravagisme, et particulièrement celle du luminisme de Honthorst (Madeleine mourante, Offices ; Mort de Lucrèce-id.)
Rutault (Claude)
Peintre français (Trois-Moutiers 1941).
Après des études en sciences politiques et en droit, il se tourne vers l'art en réalisant en 1973 sa première " Définition/méthode " : montée sur châssis, de format et de dimensions libres, une toile peinte par l'acheteur de la même couleur que le mur sur lequel elle est accrochée ; à l'exception de cette dernière obligation, tout ou presque peut être modifié par le collectionneur. Depuis cette première " Définition/méthode ", Rutault en a élaboré d'autres (il en existe maintenant plus de 175), qui déplacent et interrogent toujours plus avant les problématiques historiques de la peinture et de l'art en général : " Art pour art ", par exemple, fonctionne sur le troc, puisque l'acheteur paie sa pièce par une œuvre de sa collection. " AMZ " est une œuvre commencée à Dijon (1987), où se trouvait un lot de toiles de tous formats et de toutes dimensions — mais dont, précisément, les dimensions diminuaient au fur et à mesure de l'éloignement physique du collectionneur et de l'éloignement chronologique de l'achat. " Peinture-suicide " diminue d'un cinquième tous les ans, etc. Le travail de Rutault exigeant une très réelle activité du spectateur, il n'est pas exagéré de citer, parmi ses collectionneurs les plus actifs (jeu avec les règles, expositions, etc.), l'association Art et Cie (Paris) : car il convient encore de noter, malgré la présence d'œuvres au M. N. A. M. et au M. A. M. de la Ville de Paris, au musée de Gand, etc., que cet investissement du spectateur rend le travail moins efficient dans une collection publique qui n'est pas prête à s'y engager totalement. Rutault a participé à la majorité des grandes expositions de groupe depuis quinze ans et, parmi les expositions récentes qui lui ont été consacrées, il faut mentionner celle du musée de Poitiers (1990), une installation au M. A. M. de la Ville de Paris, lors de l'exposition " Passions privées " en 1995-1996, et une exposition personnelle à Thiers (1996).
Ruthart (Carl)
Peintre allemand (Dantzig 1630 – Aquila, Italie, apr. 1703).
Les documents le mentionnent pour la première fois entre 1652 et 1659 à Venise et à Rome. Sous l'influence de la peinture flamande d'animaux, Ruthart membre de la gilde des peintres d'Anvers en 1663-64 — va devenir avec ses paysages sauvages peuplés d'animaux l'un des plus remarquables peintres baroques dans ce genre : Chasse à l'ours, Louvre ; Cerf terrassé par un fauve, Animaux sauvages, Florence, Pitti. Après avoir travaillé à Vienne de 1665 à 1667 pour le prince de Liechtenstein, il entre en religion (1672), sous le nom de Padre Andrea, au couvent des Célestins de Rome. Il est représenté dans les musées de Dresde, Innsbruck, Vienne, Stockholm et Budapest et par des peintures murales au couvent de S. Maria di Collemaggio d'Aquila.
Ruthenbeck (Reiner)
Artiste allemand (Velbert 1937).
Photographe de formation, Ruthenbeck s'inscrit en 1962 aux cours de la Düsseldorfer Kunstakademie avec Joseph Beuys. Il abandonne progressivement sa première pratique pour celle de la sculpture, à laquelle il se consacre entièrement à partir de 1968. L'année suivante, il participe à la célèbre exposition organisée à Berne par Harald Szeemann, " When Attitudes Become Form ". Son travail fait une grande part à l'utilisation de matériaux non sculpturaux (papier, terre, cendre, tissu, verre, caoutchouc et fibres élastiques) qui déterminent d'eux-mêmes, en fonction de certaines de leurs propriétés, la forme finale de l'œuvre. Il joue sur un registre très étendu d'oppositions duelles entre dur et mou, chaud et froid, lourd et léger, doux et rugueux, géométrique et informel, noir et blanc... qui proposent une exploration poussée du monde sensible et matériel sans être dénuées de résonances symboliques. D'une manifestation au départ essentiellement tri-dimensionnelle, son art s'est enrichi d'objets muraux, entre sculpture et peinture, réclamant une vision frontale. L'œuvre de Ruthenbeck a été exposée en Allemagne à de nombreuses reprises, ainsi qu'en France à l'ARC (M. A. M. de la Ville de Paris) en 1986.