Hernandez Pijuan (Joan)
Peintre espagnol (Barcelone 1931-id. 2005).
Il commence à Barcelone des études artistiques, qu'il complète à Paris. Sa première exposition personnelle a lieu à son retour à Barcelone en 1958 (gal. Syra). Au cours des années 60, l'intérêt qu'il porte à la peinture américaine de l'après-guerre, notamment à Franz Kline, l'amène à la réalisation de toiles noires et blanches qui marquent l'ensemble de son œuvre. Les questions de l'espace, du mouvement et de la lumière y sont intrinsèquement liées. Cette période est également celle des " icônes noires ", ainsi dénommées par le critique Alexandre Cirici, évocations tragiques de crucifixions. La peinture de l'artiste évolue, par la suite, vers une gestualité plus affirmée.
Professeur à l'école des Beaux-Arts de Madrid, sa réputation est internationale dès 1960 à travers les expositions, cette même année, de la Biennale de Venise, du musée Guggenheim de New York (" Before Picasso After Miró ") et du musée de Buenos Aires (" Espacio y color en la Pintura española de hoy ").
Il est représenté dans les coll. du Brooklyn Museum et du Metropolitan Museum de New York, des musées de Houston et d'Art moderne de Barcelone, de la fondation March de Madrid. Une rétrospective a été consacrée à l'artiste (Madrid, Centro de Arte Reina Sofia) en 1993.
Herp (Guilliam Van)
Peintre flamand (Anvers v. 1614 – id. 1677).
Élève de Damiaen Wortelmans en 1626, il fut inscrit à la gilde d'Anvers en 1637. Sa Joyeuse Compagnie (1654, coll. Ellesmere, Merton Saint Boswells, Écosse ; autre version, Chercq, coll. E. Thorn), le Satyre et le paysan (autref. à Berlin, K. F. M.), l'Intérieur d'écurie (musée de Bamberg) restent dans le ton populaire et plaisant de D. Téniers, de Ryckaert et de Jordaens, dont Van Herp égale parfois la largeur de conception et la qualité des teintes. Ses scènes, pleines de truculence et de verve, furent très recherchées en Angleterre et répandues par la gravure du XVIIIe s. Il peignit aussi des tableaux religieux : sa Distribution de pain au seuil d'un couvent (Londres, N. G.), son Couronnement d'épines (New York, Historical Society) ou sa Visitation (musée de Poitiers) relèvent discrètement de l'influence de Rubens.
Herrera (Francisco) , dit le Vieux
Peintre espagnol (Séville v. 1585 ou 1590 – Madrid 1656).
C'est l'une des personnalités les plus importantes de la première génération baroque de Séville, célébrée par Lope de Vega comme " soleil de la peinture ", en même temps qu'un personnage légendaire par son caractère violent et fantasque, qui aurait terrorisé les élèves, fait fuir ses propres enfants. Les premières de ses œuvres qui nous soient parvenues restent dans la tradition maniériste : ainsi la Pentecôte de 1617 (Tolède, musée du Greco) et le grand Triomphe de saint Herménégilde de 1624 (musée de Séville), avec sa composition en trois zones superposées. Mais, entre 1627 et 1629, il peint pour le collège de S. Buenaventura une série de 4 tableaux (2 au Louvre, 1 au Prado, 1 à la Bob Jones University de Greenville, South Carolina) pour une Histoire de saint Bonaventure que Zurbarán terminera : là, son style personnel apparaît entièrement formé, avec le réalisme parfois âpre, la vigueur expressive des visages, l'éclat d'un coloris qui reste étranger au ténébrisme, la technique libre et souple, parfois brutale, et aussi la maladresse évidente de la composition. Sa période la plus heureuse se place sans doute entre 1636 (Tentation de Job, musée de Rouen) et 1648 (Saint Joseph, Madrid, musée Lázaro Galdiano), avec des œuvres d'une grande intensité expressive, d'une technique vigoureuse et d'un beau coloris, sobre, où dominent les terres. Ses figures de vieillards barbus, prophètes ou docteurs, restent animées d'un souffle épique (le grandiose Saint Basile dictant sa doctrine du Louvre, peint en 1639 pour le collège basilien de Séville), alors que d'autres œuvres de cette époque possèdent plus de simplicité et d'intimité (Sainte Famille avec saint Jean-Baptiste, 1637, musée de Bilbao). La seule conservée des 4 grandes scènes peintes en 1647 pour l'archevêché de Séville (Miracle des pains et des poissons, Madrid, palais archiépiscopal) ajoute à son large réalisme un intérêt nouveau pour le paysage. Le Prado possède une saisissante Tête coupée de martyr signée de lui, et peut-être fut-il le créateur de ce genre, où s'illustra Valdés Leal. Dans les dernières années de sa vie, Herrera se fixa à la Cour ; mais, de la production de cette époque, rien n'est conservé.
Herrera (Francisco) , dit le Jeune
Peintre espagnol (Séville 1622 – Madrid 1685).
Élève de son père à Séville, il partit, encore jeune, pour l'Italie, où il s'intéressa aux formes les plus mouvementées du Baroque, à la manière de Pierre de Cortone, et à la nature morte de type napolitain. À son retour il séjourne à Madrid entre 1650 et 1654 (Triomphe de saint Herménégilde, 1654, Prado) puis il regagne Séville, où il peint quelques œuvres importantes (Adoration du Saint Sacrement, 1656 ; Triomphe de saint François, 1657, cathédrale de Séville). En 1660, il se fixe définitivement à Madrid, où il est nommé peintre du roi (1662) et où il se consacre surtout à l'architecture et aux grandes décorations à fresque ou éphémères, sans abandonner pour autant les tableaux d'autel. Son baroque mouvementé, d'une grande opulence décorative, aux coloris variés et lumineux, influença fortement l'école madrilène postérieure, surtout par ses audacieux contrastes de clair-obscur.
Herrera Barnuevo (Sebastián de)
Peintre espagnol (Madrid 1619 – id. 1671).
Disciple de Cano, il fut, comme son maître, architecte, sculpteur et peintre. À partir de 1649, il occupa des postes officiels à la cour et exécuta de nombreux décors éphémères à l'occasion des fêtes (Entrée de Marie-Anne d'Autriche ; catafalque de Philippe IV à l'Encarnación, 1665). Il tint une place importante dans l'art de son temps ; mais nous ne conservons qu'une faible part de son œuvre. Son style dérive de celui de Cano, avec plus d'opulence et un dynamisme plus baroque. Pintor de Cámara de Charles II en 1667, il réalisa d'importants cycles décoratifs pour des églises madrilènes (chapelle de la Sainte-Famille à S. Isidro el Real, chapelle de Guadalupe aux Descalzas Reales). Il fut aussi un portraitiste de valeur (Charles II enfant, Barcelone, coll. Gil). Son œuvre de dessinateur, excellent et considérable, a parfois été confondu avec celui de son maître Cano.