Ziegler (Jules)
Peintre français (Langres 1804 – Paris 1856).
Élève d'Ingres, il transcrit le style de son maître dans un langage presque brutal, marqué par un fort luminisme. Il traite les épisodes de la vie des peintres du passé : Giotto dans l'atelier de Cimabue, 1833, musée de Bordeaux. Mais il est surtout peintre de sujets religieux : Saint Luc peignant la Vierge, 1839, musée de Dunkerque. Son entreprise principale reste le décor de l'abside de l'église de la Madeleine, Histoire du christianisme, 1837, pour lequel Thiers le préféra à Paul Delaroche.
Ziem (Félix)
Peintre français (Beaune 1821 – Paris 1911).
Il fit des études d'architecture à Dijon tout en exécutant des aquarelles de paysages. Il rencontra en Italie le comte Gagarine, qui l'emmena avec lui en Russie, où il séjourna deux ans de 1841 à 1843. Sa vocation de peintre se révéla à ce moment. Ses œuvres de jeunesse sont traitées dans une pâte légère rappelant son premier métier d'aquarelliste. Elles évoquent ainsi l'école anglaise et, par leurs recherches humanistes, se rapprochent de celles des " plein-airistes " de l'époque, Corot et les peintres de Barbizon. Vers 1855, l'art de Ziem prit une direction nouvelle. L'artiste se spécialisa dans les vues de Venise et de Turquie. Dans une extraordinaire virtuosité technique, il surchargea sa peinture d'empâtements aux couleurs étincelantes jusqu'à donner à sa touche l'apparence de joyaux. Il renouvela peu son inspiration, et, malgré l'immense succès de sa production d'orientaliste, l'amateur préfère aujourd'hui ses esquisses plus sincères, dont le Petit Palais à Paris possède une importante série. La ville de Martigues hérita de l'atelier qu'il y installa en 1861. Un ensemble des peintures de Ziem y est réuni. L'artiste est représenté au musée d'Orsay et dans de nombreux musées de province, parfois par séries entières (Reims, Beaune, Dijon en particulier). Une exposition lui a été consacrée (Martigues, musée Ziem) en 1994.
Ziesenis (Johann Georg)
Peintre danois (Copenhague 1716 – Hanovre 1776).
Élève de son père, Johann Georg, il devint presque exclusivement portraitiste. Il alla probablement v. 1740 en Allemagne, en particulier à Francfort. Il travailla pour la cour de l'Électeur palatin à Mannheim, sans doute dès 1742. Appelé à la cour de Deux-Ponts en 1756, il y est nommé peintre de cour en 1757. En 1760, il devient décorateur et peintre de la cour de George II d'Angleterre à Hanovre. De là, il fait de nombreux voyages dans d'autres résidences princières : Brunswick (1764, 1765, 1769, 1775), Dresde (1764), Copenhague (1766), La Haye (1765, 1768). Il demeura constamment sous l'ascendant d'influences étrangères, mais créa un type de portrait princier correspondant au despotisme éclairé, dominé par l'intimisme de la pose et du cadre environnant (Karl Philipp Theodor, prince palatin, Munich, Bayerisches Nationalmuseum). Le Baron von Sickingen, ministre palatin (musée de Heidelberg), au corps de vieillard ramassé et au large visage fatigué, arbore cette même négligence dans la pose et le vêtement. Malgré sa raideur naïve, le Prince Charles Auguste de Deux-Ponts à l'âge de cinq ans (1751, Munich, Bayerische Staatsgemäldesammlungen) est d'un effet aimable. Dans le portrait de Maria Barbara Eleonore, comtesse de Schamburg-Lippe-Bückeburg (Berlin, coll. du prince de Lippe-Detmold), le tracé mélodieux de la silhouette se détache sur le fond d'un parc, à la manière anglaise. On sent l'influence du portrait anglais sur l'artiste dans ses portraits " bourgeois " (le Marchand Heinrich Schloo et son épouse), où les modèles adoptent des poses plus libres. L'art de Rigaud, que Ziesenis connaissait par des tableaux se trouvant au Danemark et en Allemagne, eut aussi une incidence évidente sur sa création. Nombre d'effigies de Ziesenis, souvent répétées à plusieurs exemplaires, ont été exécutées par ses aides. Faute de dessins connus du peintre, seules les esquisses permettent d'apprécier sa facture (Christian IV de Deux-Ponts en chasseur, 1757, musée de Rothenburg, qui reprend la pose de l'Autoportrait de Desportes du Louvre).
Zimmermann (Johann Baptist)
Peintre et stucateur allemand (Gaispont, aujourd'hui dans Wessobrunn, Bavière, 1680 –Munich 1758).
Il apprend le métier de stucateur auprès de son beau-père Christoph Schäffler, mais c'est vraisemblablement à Augsbourg qu'il fait son véritable apprentissage et se fait connaître grâce aux stucs qu'il exécute pour les abbayes et les églises bavaroises à partir de 1704 (Miesbach-Freising) ; en 1720, l'Électeur Max Emmanuel l'appelle à la cour de Bavière pour décorer les châteaux munichois. Vers 1730, Zimmermann est nommé " Hof-Stuccateur " (stucateur de la Cour). Il peint la plupart de ses fresques, aussi abondantes que ses stucs, dans les années 1740-1750. Il travaille à la décoration de la Résidence, des châteaux de Schleissheim et de Nymphenburg sous la direction d'Effner et Cuvilliés. Souvent, il réalise, avec l'aide de nombreux assistants, la décoration complète (stucs et peintures de plafonds) des églises construites par son frère Dominik (Steinhausen, 1731 ; Wies, Wallfahrtskirche, 1745). Bien qu'appartenant à la même génération que C. D. Asam, il représente la réaction rococo au mouvement baroque illustré par son compatriote ; les compositions asymétriques, l'espace libre et ouvert d'un ciel clair aux nuages légers, l'interpénétration des stucs et de la peinture, des apparitions plus gracieuses que pathétiques, le coloris gai et raffiné et
surtout les paysages idylliques de jardins agrémentés de cascades sont caractéristiques de ses fresques de plafond (Berg am Laim, église S. Michael, 1739 ; Landshut, église des Dominicains, 1749 ; Schäftlarn, église abbatiale, v. 1750 ; Wies, 1754 ; Neustift, église abbatiale, 1751-1756 ; Nymphenburg, château, salle des fêtes, l'Empire de Flore et des Nymphes, 1756-57, esquisse à Augsbourg, Barockgal.). Zimmermann a peint quelques toiles, en particulier pour l'église du couvent de Neumunster à Würzburg (1721-1740), et on conserve de lui des esquisses et de nombreux dessins pour des ornements (Brême, Kunsthalle ; Francfort, Städel. Inst. ; Munich, cabinet des Dessins). Il eut pour élève son fils Franz Michael, mais ses meilleures réalisations sont nées de sa collaboration avec son frère.