Levine (Sherrie)
Peintre américain (Hazleton, Pennsylvanie, 1947).
Après des études de photographie à l'université du Wisconsin à Madison (1969-1973), Levine débute en 1976 par une série de dessins à l'encre et tempera intitulée Sons and Lovers. Puis, en 1980, elle ne produit plus que des copies exactes des plus fameuses œuvres de l'art moderne. Ce sont d'abord des reproductions des maîtres de la photographie comme Walker Evans, Rodtchenko, Weston. Puis une série d'aquarelles exécutées au même format que les reproductions des chefs-d'œuvre de maîtres de la peinture moderne qui lui ont servi de modèles : Picasso, Mondrian, De Kooning, Schiele. Les titres donnés à ses appropriations sont d'une grande franchise : D'après Kasimir Malévitch, D'après Joan Miró, D'après Mondrian, 1983... Son travail remet en question le culte moderniste de l'originalité. Ses appropriations n'ont pas pour but une critique sociale mais simplement une présentation du lexique iconographique de l'art moderne et contemporain. Levine se livre à une subversion des formes existantes de l'institution artistique et, en même temps, par le plagiat, elle offre à l'œuvre originale ce qui lui manque pour prétendre à sa complétude. En 1986, elle met fin à ses appropriations et exécute ses propres compositions sous le titre " Generic Paintings ", dont les modèles sont issus de l'Abstraction géométrique (Broad Stripes, 1986) et du Surréalisme (Gold Knots, 1986). Sherrie Levine a participé à d'importantes expositions : Documenta 7 de Kassel en 1982, " Images Scavengers " à Philadelphie et " tableaux abstraits " au C. N. A. C. de Nice en 1986.
Lévitan (Isaak Ilitch)
ou Isaak Ilitch Levitane
Peintre russe (Kibartaï, Lituanie, 1860 – Moscou 1900).
Élève de Polenov et de Savrassov à l'école des Beaux-Arts de Moscou (1873-1884), il devient membre de la Société des expositions ambulantes, puis du groupe Mir Iskousstva, expose pour la Société des amateurs d'art de Moscou et devient bientôt le meilleur interprète de la nature russe. Son séjour à Paris en 1889 lui révèle l'école de Barbizon et les impressionnistes, dont il acquiert la technique qu'il emploie afin d'exprimer son sens du " paysage-état d'âme " russe, pénétré tantôt de poignante mélancolie (Journée d'automne à Sokolniki, 1879, Moscou, Gal. Tretiakov ; Route de Vladimirka, 1892, id. ; Au-dessus du repos éternel, 1894, id.), tantôt d'élégiaque sérénité (l'Angélus du soir, 1892, id. ; Brise fraîche sur la Volga, 1891-1895, id. ; Automne doré, 1895, id. ; Crue de printemps, 1897, id. ; le Lac, 1900, Saint-Pétersbourg, Musée russe). Membre de l'Académie des beaux-arts de Moscou en 1898, il enseignera jusqu'à sa mort l'art du paysage (1898-1900). Ses œuvres sont conservées dans les musées russes de Moscou (Gal. Tretiakov) et de Saint-Pétersbourg (Musée russe).
Levitski (Dmitri Grigorievitch)
Peintre russe (Kiev 1735 – Saint-Pétersbourg 1822).
Après avoir travaillé à Saint-André de Kiev avec son maître Antropov, il accompagna celui-ci à Saint-Pétersbourg. L'enseignement de Lagrenée, le contact avec les œuvres de Tocqué et de Roslin, l'assimilation rapide des différents courants stylistiques, firent de lui un excellent portraitiste, possédant la maîtrise d'un coloris nuancé. Levitski fut reçu à l'Académie avec un portrait d'apparat à la manière de Tocqué, l'Architecte Kokorinov (1770, Saint-Pétersbourg, Musée russe). Il exécuta des portraits plus naturalistes (P. Demidov, 1773, Moscou, Tretiakov Gal. ; Diderot, 1773, musée de Genève) et le cycle des Demoiselles de l'institut Smolnyï (1773-1776, Saint-Pétersbourg, Musée russe), avant de devenir en 1780 le portraitiste officiel de la Cour. Il finit par sacrifier au néo-classicisme de Lampi, comme le fit son élève Borovikovski.
Lévy-Dhurmer (Lucien)
Peintre français (Alger 1865 – Le Vésinet, Yvelines, 1953).
De 1887 à 1895, il travailla à la manufacture de céramique de Clément Massier à Golfe-Juan. Pratiquant parallèlement la peinture, le dessin et le pastel, il dut connaître l'Italie en 1895. Son exposition à la gal. Georges Petit (Paris) en 1896 révéla d'abord un symbolisme préraphaélite et baudelairien avec des figures féminines allégoriques, élégantes et d'une sensualité tout intellectuelle, très inspirées de Puvis de Chavannes ou de l'art florentin et allemand des XVe-XVIe s. (la Femme à la médaille, 1896, Paris, musée d'Orsay ; l'Automne, 1898, musée de Saint-Étienne). Grand voyageur, en Italie, en Espagne, au Maroc, en Bretagne, Lévy-Dhurmer traversa une période réaliste, où ses œuvres exprimèrent simplement la coloration chaude de la nature ou la personnalité curieuse de ses modèles (les Aveugles de Tanger, 1901, Paris, musée d'Orsay ; Mère bretonne, 1906, musée de Brest). Il s'efforça ensuite de faire la synthèse entre la vérité des choses et le regard intuitif de l'artiste, mais il resta avant tout un maître du Symbolisme ésotérique : il évoquait de préférence des apparitions évanescentes, des visages lointains aux mystérieuses pâleurs (le Silence, 1895) et, après 1920, des nus matérialisés dans un nuage de couleur (Nu bleu, Paris, Petit Palais). Il réalisa des portraits exquis, dont les plus célèbres furent ceux de Miss Nathalie Clifford-Barney et de Pierre Loti (1896, Bayonne, Musée basque), aux lointains crépusculaires. Dans le portrait de Georges Rodenbach (1896, Paris, musée d'Orsay), il exprima toute la quintessence de l'âme maladive du poète en une symphonie raffinée de tons d'une douce mélancolie. Lévy-Dhurmer devait, plus tard, illustrer l'œuvre principale de ce dandy nostalgique, Bruges la morte (1928), où s'exhale la langueur silencieuse et désuète des béguinages clos et des brumes sur les eaux nordiques. Il exécuta aussi les couvertures des Fjords de Renée Vivien (1902). Sa technique consistait le plus souvent en une adaptation vermiculée et un peu floue du Divisionnisme de Seurat. L'importante donation Zagorowsky, exposée en mars-avril 1973 au Grand Palais (Paris), a été partagée entre les musées de Paris (musée d'Orsay et Petit Palais), de Beauvais, de Brest, de Gray, de Pontoise, de Saint-Étienne et de Sète.