Dictionnaire de la Peinture 2003Éd. 2003
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Wächter (Eberhard)

Peintre allemand (Balingen 1762  – Stuttgart 1852).

De 1781 à 1783, il est élève de la Karlsschule à Stuttgart. Il continue ses études de 1785 à 1793, avec Peyron et J.-B. Regnault, à Paris. Il séjourne à Rome de 1794 à 1798 et se lie avec Koch et Carstens. De 1798 à 1808, il travaille à Vienne et exerce alors une influence sur Overbeck et Pforr. Il réside ensuite à Stuttgart. Job se lamentant avec ses amis (1797-1824, Stuttgart, Staatsgal., qui conserve plusieurs de ses œuvres) est l'exemple le plus célèbre de ses compositions néo-classiques.

Wadsworth (Edward Alexander)

Peintre britannique (Cleckhaeton, Yorkshire, 1889  – Londres 1949).

Après des études d'ingénieur à Munich, il rentra en Grande-Bretagne, où il se consacra à la peinture et suivit les cours de la Bradford Art School et de la Slade School de Londres (1908-1912). Sensible aux efforts de l'avant-garde pour secouer la torpeur de l'art anglais, il participe en 1912, aux Grafton Gal., à la seconde grande exposition de Roger Fry, Manet et les postimpressionnistes ; en 1913, à la Doré Gal., à l'exposition futuriste, ainsi qu'aux manifestations annuelles de l'Allied Artist Association à l'Albert Hall. Membre des Omega Workshops en 1913, il est alors très marqué par le Cubisme et le Futurisme, puis parvient en 1914 à l'abstraction. Avec Wyndham Lewis, il crée le Vorticisme en 1914 et participe au premier numéro de la revue Blast, dans lequel il traduit l'essai de Kandinsky Du spirituel dans l'art. Il prend part à l'exposition du groupe vorticiste à la Doré Gal. de Londres en juin 1915. Wadsworth partage avec ses camarades le goût pour une vision des êtres et des objets assimilés à des mécanismes qui débouche sur l'Abstraction géométrique (Abstract Composition, 1915, Londres, Tate Gal.). Les gravures qu'il publie dans le second numéro de Blast (juill. 1915) traduisent son sens du rythme et des contrastes par le jeu des lignes et des oppositions du noir et du blanc (Rotterdam). Sa mobilisation (1915-1917) dans la marine détermine son évolution, lui révélant la mer et le bateau, qui deviennent ses thèmes privilégiés. Dès 1917, il leur consacre une série de bois gravés complétée par un recueil de gravures sur cuivre : The Sailing Ships and Barges of the Western Mediterranean and the Adriatic Seas. Actif dans le London Group (1914-1919), puis dans le Ten Group, il voyage en France et en Italie, où se confirme sa prédilection pour la détrempe. À partir de 1925, il exécute surtout des natures mortes composées de coquillages ou ponctuées d'instruments nautiques et d'objets mécaniques. Son style combine alors l'influence de Léger aux thèmes surréalistes marqués par l'art de De Chirico (The Beaches Margin, 1937, Londres, Tate Gal. ; Signals, 1942, id.). Chargé des décorations murales pour le Queen Mary et le Canadian War Museum, Wadsworth fut élu en 1943 à la Royal Academy et publia en 1945 6 conférences sur The Aesthetic Aspect of Civil Engineering (" Aspects esthétiques du dessin d'ingénieur "). Il est surtout représenté à la Tate Gal. et au Stedelijk Museum d'Amsterdam. Une exposition rétrospective de son œuvre a été présentée en 1990 au Camden Arts Center de Londres.

Wael (Cornelis de)

Peintre flamand (Anvers 1592  –Rome 1667).

Fils du peintre Jan de Wael et petit-fils du graveur Gérard de Jode, il arriva à Gênes avec son frère Luc vers 1610. Il devint, en 1642, bourgeois de cette ville, qu'il quitta en 1656 pour Rome, où il se fixa. Ami de Van Dyck, qui habitait chez lui lors de ses séjours à Gênes et qui fit son portrait, chargé par Rubens de nombreuses affaires, de Wael fit figure de protecteur de ses compatriotes à Gênes, et son atelier fut une sorte de cénacle flamand. Il propagea à Gênes ce Réalisme flamand qui est à l'origine de tout un courant de peinture de genre et de paysage dans cette ville (Sinibaldo Scorza, Antonio Travi). On sait qu'il fut peintre de batailles navales et terrestres, de bambochades, de vues de port, mais son œuvre reste mal connu. On lui attribue une soixantaine de tableaux de genre, dont, en fait, un seul est signé : une Halte de cavaliers (musée de Königsberg [auj. Kaliningrad]). Ce tableau se rapproche de la manière des peintres flamands et néerlandais vivant à Rome et spécialisés dans les paysages avec scènes de genre. Grâce aux dessins de l'artiste, on se rend compte que, par la composition et le traitement des personnages, l'art de Wael n'est pas sans parenté avec celui de Pieter Snayers. Enfin, un tableau authentifié par une pièce d'archives, le Passage de la mer Rouge (Vienne, K. M.), évoque l'art de Frans Francken.

 
Son frère Luc (Anvers, 1591 – Anvers 1661) fut peintre également mais son œuvre, jusqu'à présent nous échappe, bien qu'il soit parfaitement documenté.

Wagenfeldt (Otto)

Peintre allemand (Hambourg v. 1610  – id. 1671).

Ce peintre hambourgeois exécuta plusieurs commandes pour l'hôtel de ville et diverses églises de sa ville natale, mais son activité ne semble pas s'être exercée au-delà (Scènes de la vie du Christ et de la Genèse, 1650, église Sankt Jacobi et Kunsthalle). Ses peintures, de tonalité brunâtre, et quelques emprunts de composition révèlent la vive influence de Rembrandt et parfois de Rubens. On lui attribue le Nid d'oiseaux (Hambourg, Kunsthalle). Le musée du Louvre possède de Wagenfeldt un très original Moïse foulant aux pieds la couronne de Pharaon annonciateur du XVIIIe siècle.

Wagner (Johann Martin von)

Peintre, sculpteur et collectionneur allemand (Würzburg  1777  – Rome 1858).

Fils du sculpteur de Würzburg Johann Peter Wagner, élève de Füger à Vienne, il remporte en 1802 le prix de Weimar avec un dessin dans le goût de Flaxman (Ulysse et Polyphème, disparu). Après un bref séjour à Paris en 1803, il gagne Rome, où s'affirme son goût pour la sculpture et où il passera une grande partie de sa vie, achetant des antiques (dont les marbres du temple d'Égine) pour le compte du prince, puis roi Louis Ier de Bavière et constituant lui-même une importante collection, notamment de vases peints, léguée à l'université de Würzburg (auj. musée Johann Martin von Wagner de l'université, qui possède également l'essentiel de l'œuvre du peintre). Après des débuts encore marqués par le Rococo, tardif, Wagner s'est rapidement converti, sous l'influence de Flaxman et de Carstens, au Néo-Classicisme le plus rigoureux et le plus intransigeant, qui triomphe dans son principal tableau, le Conseil des Grecs devant Troie (1808, Würzburg, musée de l'université).