parquetage
Système de renforcement mécanique appliqué au revers des panneaux de bois et destiné à empêcher les déformations (courbures et gauchissement) et les accidents (fissure, rupture) dus au travail du bois.
Les parquetages classiques sont constitués par une série de lames de bois, appelées lames de soutien, collées parallèlement, à intervalles réguliers, dans le sens des fibres du bois. On a ménagé dans ces lames de soutien une série d'encoches au travers desquelles glissent perpendiculairement une série de lames de maintien, en contact direct avec le panneau.
Parmi les différents types de parquetage traditionnel, on peut mentionner : le parquetage à plat, le parquetage de chant, où la surface de collage des lames de soutien est réduite au minimum, et le parquetage italien, ou florentin, qui, à travers différentes formes, conduit à un perfectionnement du système décrit ci-dessus, en diminuant le plus possible les tensions issues du collage, et où l'on introduit des profilés mobiles d'aluminium sur galets.
Parrocel (Joseph)
Peintre français (Brignoles 1646 – Paris 1704).
Après avoir étudié auprès de son frère Louis, puis à Paris, il part pour l'Italie v. 1667. Il y subit l'influence de Courtois, principal spécialiste européen de la peinture de bataille, et de Salvator Rosa. Il revient en France en possession d'une technique qui fait de lui un isolé : même dans son morceau de réception à l'Académie (Siège de Maëstricht, 1676, musée de Draguignan), dont l'organisation rappelle Van der Meulen, la touche épaisse et emportée, le goût des couleurs rares et intenses tranchent vigoureusement sur l'art de ses contemporains. Entre 1685 et 1688, l'artiste peint pour la salle à manger du roi à Versailles une série de 11 tableaux à sujets militaires (9 sont en place, les autres aux musées de Dijon et de Tours) ; en 1699, il exécute un Passage du Rhin pour Marly (Louvre) ; v. 1700, une Foire de Bezons (musée de Tours), qui ouvre la vogue des fêtes galantes. Parrocel a produit aussi quelques toiles religieuses (Prédication de saint Jean-Baptiste, may de 1694, musée d'Arras ; Saint Augustin secourant les malades, musée de Nantes), des chasses (musée d'Aix-en-Provence), des scènes de camp, des gravures. Toute son œuvre se distingue par une facture libre, un chromatisme chaleureux, un sentiment énergique et romanesque qui préfigurent Eugène Delacroix.
Pascali (Pino)
Artiste italien (Bari 1935 – Rome 1968).
Après les Beaux-Arts et la réalisation de décors de théâtre, la très brève carrière de Pascali commence avec les sculptures féminines (Le Labbra rosse) et le Colosseo de 1964, symboles épurés de l'image médiatique chère au pop art. Avec, en 1965, La Colomba della pace et la série des " Armi " (Armes), il forge la mythologie ambivalente de la paix armée qui marque la décennie alors que la série des " Fausses Sculptures ", dans l'épuration de ses formes blanches, reconstruit un vocabulaire animal et végétal. Cette poétique naturelle, qui se développe avec les " Camouflages préhistoriques " (Ricostruzione del dinosauro, 1966), culmine, en 1966, avec Il Mare avant de prendre une forme littérale et élémentaire avec Un m³ de terre, 32 m² d'eau, et Cornice di fieno (Cadre de foin), qui le rapproche de l'Arte povera, à la première exposition de laquelle il participe en 1967. La " reconstruction de la nature ", avec Vedova blu (Buona Fortuna), monumentale araignée de bois peint en bleu (1968), et la lutte de l'homme pour sa survie semblent s'unir dans la thématique unique de la référence à la préhistoire qui régit les dernières œuvres (Nido, 1968, Épinal, mus. dép. ; les Plumes d'Ésope, 1968).
En septembre 1968, un accident de moto vient mettre une fin à une démarche qui, par ses matériaux et sa relation entre immémorial et modernité, ne se laissait pas réduire à l'Arte povera. Une rétrospective a eu lieu à la G. A. M. de Rome en 1969 et au M. A. M. de la Ville de Paris en 1991.
Pascin (Julius Pinkas, dit Jules)
Peintre et graveur américain d'origine bulgare (Vidin 1885 – Paris 1930).
Dessinateur au talent précoce, esprit cultivé et curieux de toutes les expériences que la vie peut offrir, il poursuit diverses études à Vienne (1896-1901), à Berlin puis à Munich (1903), où il collabore dès 1905 au journal satirique Simplicissimus ainsi qu'au Jugend. De bonne heure familier des maisons closes, il y trouvera pendant toute sa carrière ses modèles de prédilection, appréciant chez les filles leur sensualité immédiate et leur passivité. Assez détaché vis-à-vis de son œuvre (qui est surtout celle d'un illustrateur de certains milieux contemporains), il ne connaît qu'une évolution de faible amplitude. Il arrive à Paris en décembre 1905, habite d'abord Montmartre, puis Montparnasse, dont il devient (en partie par sa prodigalité) une des figures les plus originales, et il fait en 1907 la connaissance d'Hermine David, qu'il épousera après la guerre. L'art de Pascin dessinateur, d'une grande mobilité, est soutenu par de multiples études et croquis, et il exécute avant 1914 des pages narratives et humoristiques, où plusieurs groupes prennent place dans un espace abstrait (le Retour de l'enfant prodigue, Paris, M. A. M. de la Ville). De cette époque datent des bois vigoureux dans la tradition expressionniste (Filles de la nuit, 1910, Paris, B. N.). Pascin pratique encore peu la peinture et s'exprime au moyen d'un métier assez dru (Hermine David, 1908, musée de Grenoble). En 1914, il gagne Londres, puis New York, voyage en Floride et à Cuba, en rapporte des gravures et de nombreux dessins d'un style incisif et où l'influence des débuts du Cubisme est sensible (Deux Cubaines, 1917, Paris, M. A. M. de la Ville). Il revient à Paris à la fin de 1920 ; il use maintenant d'un tracé plus souple, avec de saisissants raccourcis (Jeune Fille au collier, 1924, musée de Grenoble), et se consacre davantage au tableau. Si les portraits de ses amis sont souvent d'un réalisme trop littéral, il excelle à peindre les filles, toujours très jeunes, nues ou à demi vêtues ; la vérité de l'attitude, et de l'atmosphère, est compensée par la légèreté de la technique, tracé au fusain et couleurs claires très étendues (les Deux Dormeuses, 1929, Paris, M. A. M. de la Ville). L'artiste se déplace beaucoup, voyage dans le Midi, en Afrique du Nord, retourne aux États-Unis (1927-28). Son suicide, le 2 juin 1930, achève sa destruction systématique, qu'il avait entreprise par l'alcool, la drogue et l'érotisme. Pascin a illustré des ouvrages de Heine, Mac Orlan (Aux lumières de Paris), A. Warnod, P. Morand (Fermé la nuit). Il est représenté notamment à Paris (M. N. A. M. et M. A. M. de la Ville) et à Jérusalem (musée d'Israël).