Dictionnaire de la Peinture 2003Éd. 2003
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Vaccaro (Andrea)

Peintre italien (Naples 1603  – id. 1670).

Formé au contact du Maniérisme napolitain déclinant, il révéla sa manière après avoir étudié les œuvres exécutées à Naples par Caravage, dont il copia la Flagellation de l'église S. Domenico (auj. Capodimonte). Cette œuvre, qui était conservée en face de l'original, marque le début de sa meilleure période. Cependant, Vaccaro, en comparaison des peintres contemporains, ne montra toujours qu'une compréhension superficielle des solutions formelles et luministes de Caravage. Dans l'imbrication des multiples expériences, qui vont de celles de Battistello (Caracciolo) à celles de Luca Giordano, lesquelles marquèrent la vie artistique napolitaine, il assume le rôle d'un expérimentateur bien informé des recherches les plus diverses. Son éclectisme, son académisme et son interprétation personnelle du luminisme de Ribera seront unifiés par les suggestions classiques de Reni. Les enseignements de Pietro Novelli, qui enrichirent la culture artistique locale de l'expérience de Van Dyck, avaient été accueillis avec enthousiasme. Ils ne libéreront pourtant pas tout à fait Vaccaro de la sécheresse de son schématisme formel. L'artiste tenta vainement d'adoucir sa manière en s'inspirant de Cavallino et de Stanzione : les résultats qu'il obtint alors apparaissent anachroniques et dépassés. À cette époque, en effet, s'affirmait déjà à Naples, avec Luca Giordano et Mattia Preti, la poésie fantastique de la peinture baroque.

   Les œuvres d'Andrea Vaccaro sont conservées dans des églises napolitaines, au musée de Capodimonte, au Museo di S. Martino et au Palais royal de Naples (Jacob et Rachel) ainsi que, notamment, au musée de Sorrente, à l'Académie de San Fernando de Madrid, au Prado, aux musées de Barcelone, Besançon, Munich (Alte Pin.), Genève (Triomphe de David).

Vaccaro (Domenico Antonio)

Peintre, sculpteur et architecte italien (Naples 1681  – id. 1745).

Architecte et sculpteur de goût baroque réputé, il édifia plusieurs églises à Naples (dont la plus caractéristique est celle de la Concezione à Montecalvario) et dans ses environs ainsi que des édifices publics (Naples, Nouveau Théâtre). Il sculpta également des statues pour la chartreuse de S. Martino et pour différentes églises. Comme peintre, il chercha une synthèse des styles de Giordano et de Solimena, et y parvint surtout dans les grandes structures décoratives, comme en témoignent les œuvres (au centre du plafond, Madone en gloire avec des saints ; esquisse à Naples, Capodimonte) de S. Maria di Monteverginella (1728). Toutefois, dans bien des cas, Domenico Antonio Vaccaro ne dépasse pas les exercices de goût académique.

Vadder (Lodewijk de)

Peintre et graveur flamand (Bruxelles 1605  – id. 1655).

Il est inscrit comme maître à Anvers en 1628. Très apprécié de ses contemporains, il tomba ensuite dans l'oubli. Ses compositions, mieux connues à présent, permettent de voir en lui l'un des artistes les plus importants de l'école bruxelloise paysagiste du XVIIe s. Il s'apparente, à ses débuts, aux Anversois, plus particulièrement à Brouwer (Paysage forestier et Paysage rustique du musée de l'université de Würzburg), et, plus tard, son souci de la composition et de l'expression de l'espace révèle un art dont les qualités décoratives trahissent l'influence de Rubens. Dans le Chemin forestier (Munich, Alte Pin.) ou le Paysage boisé (Bruxelles, M. R. B. A.), qui lui sont généralement attribués, il traduit une vision grandiose de la nature. Il eut comme élève Ignatius Van der Stockt et peut-être Lucas Achtschellinck.

Vaillant (Wallerand)

Peintre, pastelliste et graveur flamand (Lille 1623  – Amsterdam 1677).

C'est aux Pays-Bas (Lille ne devait appartenir à la France qu'en 1668) que se déroule principalement la carrière de Wallerand Vaillant. L'artiste fut l'élève d'Erasmus Quellinus à Anvers en 1637 et s'expatria pour des raisons religieuses à Amsterdam (1642). En 1647, il est signalé à Middelburg ; en 1658, il se rend, avec son frère Bernard, à Francfort pour le couronnement de Léopol II dont il fait le portrait, et à Heidelberg (Nature morte, 1658, Dresde, Gg) puis réside de 1659 à 1665 à Paris où il est venu avec le maréchal de Gramont ; célèbre, il peint la reine, la reine mère, et le duc d'Orléans. Ses pastels (Louvre ; musée de Lille ; Rijksmuseum ; British Museum ; Chantilly, musée Condé ; Haarlem, musée Teyler), qui ont parfois une sévérité voisine de celle d'un Nanteuil, comme ses tableaux (Autoportrait, Louvre, Francfort, Dresde ; Femme et trois enfants, Rijksmuseum ; le Jeune Dessinateur, Londres [N. G.], musée de Lille), doivent plus à la Hollande et à la Flandre qu'à la France. Un Portrait d'homme, daté 1673 doit représenter un parent puisqu'il a la curieuse particularité d'être resté jusqu'à la fin du XIXe siècle dans sa famille.

 
Wallerand eut plusieurs frères : Jacques (Lille v. 1625 – Berlin 1691) , qui alla à Rome en 1664-1666 et fut portraitiste et peintre d'histoire à Vienne et à Berlin ; Jean (Lille 1627 – ? apr. 1668) ; Bernard (Lille 1632 – Leyde 1698) , qui, après l'exil de sa famille aux Pays-Bas en 1642, s'installa à Amsterdam. En 1658, il accompagna Wallerand dans ses voyages ; rentré à Amsterdam en 1664, il y resta jusqu'en 1675, date de son installation à Rotterdam. Il peignit des portraits soit à l'huile (Johannes Parker, 1670, Rijksmuseum), soit surtout au pastel (3 Portraits, musée de Lille ; Portrait de l'écrivain Ménage, 1666, Chantilly, musée Condé ; 9 Portraits exécutés en 1677, musée de Leyde). André (Amsterdam 1655 – Berlin 1693) séjourna à Paris en 1676-77 et fut également portraitiste.

Valade (Jean)

Peintre français (Poitiers 1709  – Paris 1787).

Il fut reçu à l'Académie en 1754 (J. B. Lemoyne, Louvre ; L. de Silvestre, Versailles) et exécuta certaines effigies dont la mise en page sobre, marquée par une certaine raideur provinciale, montre qu'il fut influencé par l'art de Tocqué (Marquis de Caumont [1749] et Marquise de Caumont [1756], musée d'Avignon). D'autres compositions prouvent qu'il a bien assimilé la tradition décorative issue de Lemoyne (Duc de Belle-Isle, 1767, Versailles). Valade est représenté au musée d'Orléans par une série de portraits et au musée de Poitiers par plusieurs pastels, genre qu'il pratiqua volontiers, dans la tradition de Quentin La Tour.