Dictionnaire de la Peinture 2003Éd. 2003
G

Gielniak (Josef)

Peintre et graveur polonais (Denain, France, 1932  – Varsovie 1972).

Il se forma à l'École des beaux-arts de Valenciennes. Tuberculeux, il rentra en 1950 en Pologne et après deux ans passés à l'hôpital, il fut admis au sanatorium de Bukowiec. C'est dans ces conditions qu'il exécuta ses premiers travaux graphiques, en 1956. Avec le cycle de gravures sur lino intitulé Sanatorium, il devint d'emblée, en 1957, l'un des plus originaux et des plus remarquables graveurs polonais. Outre leur virtuosité, ces travaux se distinguent par leur contenu, les messages de l'artiste issus de son univers morbide et enrichis par une imagination visionnaire (Talisman contre les maladies, 1960 ; Voyage autour du diagramme de température, 1961). Après 1958, Gielniak a participé à de nombreuses expositions internationales d'art graphique : Ljubljana (1958, 1963) ; Biennale de Paris (1959, 1963) ; Lugano (1960) ; Biennale de Tokyo (1960, 1962) ; Biennale de Cracovie (1964), où il obtint le grand prix. Il a exposé en 1968 à Wrocław, musée de Silésie.

Gierowski (Stefan)

Peintre polonais (Czestochowa 1925).

Il se forma à l'Académie des beaux-arts de Cracovie (1945-1948). Établi à Varsovie en 1949, il y fut nommé, en 1963, professeur à l'Académie des beaux-arts. Il exposa pour la première fois à Varsovie en 1955. Sa peinture, non figurative d'expression poétique, se distingue par la délicatesse et la sensibilité du coloris et par une exécution raffinée. Ses œuvres se trouvent dans les musées polonais ainsi que dans de nombreuses coll. part. en Pologne et à l'étranger. Gierowski joue un rôle important dans la vie artistique polonaise et a exposé en 1961 à Paris (gal. Lacloche).

Gierymski (les)

Peintres polonais

 
Maksymilian (Varsovie  1846  – Reichenhall, Bavière, 1874). Avant ses études à l'École des beaux-arts de Varsovie (1864) et à Munich (1867-68), chez F. Adam, il prend part à l'insurrection polonaise de 1863, qui lui inspirera plusieurs tableaux : la Patrouille des insurgés (musée de Varsovie). Ses paysages, ses scènes de chasse (1871) et ses scènes de genre (l'Hiver dans le petit village, 1872, id.) lui vaudront un succès international : pratiquant une peinture sobre, libre de tout pathos, observant avec sensibilité des événements simples, il conserve l'art de Matejko. Maksymilian meurt à vingt-huit ans, dans le plein épanouissement de sa carrière. Ses œuvres sont conservées dans les musées polonais et dans des collections particulières à l'étranger.

 
Aleksander (Varsovie 1850 – Rome 1901). Frère de Maksymilian, il commence ses études à Varsovie en 1867 et les poursuit à Munich de 1868 à 1873. Au cours de longs séjours en Italie, il étudie la peinture de la Renaissance italienne, dont l'influence est visible dans ses tableaux : Sieste italienne, 1876 (musée de Varsovie), la Tonnelle (1882, id.). De retour en Pologne (1880-1888), il s'inspire directement de la vie et des paysages urbains de Varsovie : Marchande de citrons (1881, musée de Cracovie), Trompettes, fête religieuse juive (1884, id.), les Sablonniers (1887, id.). Observation pénétrante de la nature et interprétation psychologique des personnages sont associées dans ces images évocatrices de sa ville natale. La lumière préoccupe avant tout Aleksander, dont la rencontre avec l'Impressionnisme et le Néo-Impressionnisme à Paris de 1890 à 1893 (le Crépuscule sur la Seine, 1893, musée de Cracovie) n'est que le prolongement de ses recherches assidues des effets de soleil couchant, entreprises sur les bords de la Vistule. Il donna dans ses nombreuses vues urbaines des études nocturnes inédites (l'Opéra la nuit, 1891, id.). Déjà malade, l'artiste passe ses dernières années en Italie ; sa palette s'éclaircit et il exécute plusieurs vues de Rome et de Vérone dans une tonalité plus claire et plus lumineuse : Pinède à la Villa Borghèse à Rome (1895-1900, id.) ; Vue de Vérone (1901).

Gigante (Giacinto)

Peintre italien (Naples 1806  –id. 1876).

Personnalité de renommée européenne, la plus importante de la peinture napolitaine du XIXe s., Gigante est avec Pitloo l'artiste le plus représentatif des expériences de l'école du Pausilippe. Très jeune, il fut l'élève d'Huber, paysagiste allemand de goût académisant. Mais, rapidement en rapport avec Pitloo, il apprit la manière de saisir les aspects inédits du paysage. Quelques œuvres de Turner, exposées à Rome en 1828, eurent sur lui une grande influence et l'incitèrent à dépasser la vision puriste de Pitloo par une libre interprétation de la nature. Son originalité et sa grandeur résident dans sa capacité d'aller au-delà des données purement véristes et narratives. Grâce à de délicates recherches d'atmosphères et à de poétiques abandons, Gigante imprègne ses paysages d'un léger romantisme aux accents lyriques et élégiaques. À travers l'étonnante description de la verdoyante côte sorrentine, de la lumineuse campagne phlégréenne ou des enchantements de couleurs de Capri, de Procida ou d'Ischia, il sut retrouver la tradition locale de la peinture de paysage transmise par Domenico Gargiulo et Salvator Rosa. Il y apporta toutefois des éléments plus intimement imaginatifs et plus populaires.

   Une très riche collection de ses dessins, aquarelles et détrempes ainsi qu'un important groupe de peintures à l'huile sont conservés au musée de S. Martino à Naples. Le Musée Correale à Sorrente lui consacre une salle, tandis qu'un grand nombre de ses œuvres se répartissent entre les coll. Tallamo à Cava dei Tirreni, près de Salerne, et Astarita à Sorrente.

Gigoux (Jean)

Peintre et collectionneur français (Besançon, Doubs, 1806  – id. 1894).

Sa formation était déjà achevée lorsqu'il arriva à Paris. Ami de Balzac, habitué du Salon de l'Arsenal, il exprima un Romantisme poétique un peu facile, baptisé style " troubadour ". Illustrateur (Gil Blas, Abélard et Héloïse), il fut aussi peintre d'histoire (Mort de Léonard de Vinci, 1835, musée de Blois) et portraitiste (le Lieutenant général Joseph Dwernicki, 1833, Louvre). La facture précise de ses débuts évolua autour de 1850 vers une liberté plus moderne (l'Atelier, 1853, musée de Besançon). Collectionneur éclairé, Gigoux légua à sa ville natale 460 tableaux de toutes les écoles, et près de 3 000 dessins.