Buchholz (Erich)
Peintre allemand (Bromberg 1891 – Berlin 1972).
Erich Buchholz, qui a été l'élève de Lovis Corinth à Berlin, a réalisé ses premières œuvres abstraites dès 1918. Au début des années 1920, il s'intéresse au relief : son tableau Rote Senkrechte (1920, Münster, Westfälisches Landesmuseum) est fait d'un panneau de bois incisé d'un faible creux, rehaussé de feuilles d'or et polychromé. La composition montre des formes simples : cercles, carrés et lignes, dont l'aspect précieux rappelle celui des icônes. En 1921, Erich Buchholz a sa première exposition personnelle à la galerie Der Sturm de Berlin. En 1922, intéressé par l'architecture, il réalise notamment des œuvres murales en relief, ainsi que des maquettes d'habitation dans un esprit géométrique, en 1924. Il fait partie du milieu constructiviste de Berlin, qui se trouve aussi lié au mouvement Dada. Il expose régulièrement à Berlin. En 1933, il est interdit d'activité. Après la guerre, il recommence à travailler à Berlin.
Buffalmacco (Bonamico)
Peintre italien (documenté de 1315 à 1340).
Les chroniques anciennes le citent parmi les artistes toscans les plus importants de son temps, doté en outre d'une personnalité fantasque ; mais aucune œuvre documentée avec certitude ne subsiste de lui, sauf peut-être un ensemble de fresques, difficiles à juger en raison de leur état, dans l'église de la Badia de Settimo (1315). L. Bellosi a proposé de lui restituer la fameuse série de fresques du Campo Santo de Pise (Triomphe de la Mort, Jugement dernier, l'Enfer, la Thébaïde, la Résurrection, l'Ascension), longtemps attribuées à Traini, puis à un bolonais (Longhi) et qui constituent l'un des grands monuments de la peinture du Trecento. Seraient également de lui une fresque (la Madone avec des saints) au dôme d'Arezzo (1340) et des fresques au baptistère de Parme (Saint Georges et la Princesse). Sa présence en Émilie expliquerait les contacts avec la miniature bolonaise reflétés dans les fresques de Pise et remarqués par Longhi. Sa puissance expressive le situe en marge des tendances giottesques les plus traditionnelles. C'est un indépendant, mais son influence se remarque à Pise (notamment dans l'œuvre de Traini), à Florence et à Arezzo. L'hypothèse avancée par Bellosi a été accueillie favorablement par de nombreux historiens.
Buffet (Bernard)
Peintre français (Paris 1928-Tourtour, Var, 1999).
Il découvre vers 1944 Permeke, Ensor et Gruber, l'initiateur du " misérabilisme ". En 1946, il expose, pour la première fois, au Salon des moins de trente ans, un Autoportrait. L'année suivante, il est admis aux Indépendants et au Salon d'automne. Ses toiles (Nature morte, 1948, musée de Lille) se distinguent déjà par la rigidité des lignes, l'austérité des tons froids et le sentiment de l'espace. En 1948, soutenu par des collectionneurs, dont le docteur Girardin, il obtient le prix de la Critique et un contrat pour la gal. Drouant-David. En 1949, il expose des natures mortes et, en 1950, se voit consacré par une exposition à New York. Il quitte Paris pour la Provence, où il s'installe à Manosque. Il atteint rapidement la célébrité, et ses œuvres vont marquer sa génération.
Il a pratiqué également la gravure, illustrant la Voix humaine, de Cocteau, les Chants de Maldoror, de Lautréamont (1952), la Passion (1955). Il a décoré, en 1962, la chapelle de Château-l'Arc à Rousset (Bouches-du-Rhône). On lui doit aussi des décors de théâtre et des costumes pour la Chambre, de Georges Simenon, pour divers ballets de Roland Petit, pour le Rendez-vous manqué, de Françoise Sagan, Patron, de Marcel Aymé, Carmen, de Bizet (à l'Opéra de Marseille). Le meilleur de son œuvre se situe entre 1948 et 1950. Il est représenté à Paris (M. N. A. M. et M. A. M. de la Ville de Paris), au Musée de Grenoble, au M. A. M. de Villeneuve-d'Ascq et au Japon (Surugadaira). Une exposition lui a été consacrée à l'Ermitage.
Bugiardini (Giuliano)
Peintre italien (Florence 1475 – id. 1554).
Élève de Domenico Ghirlandaio, en même temps que Michel-Ange, Bugiardini interprète, avec une facilité un peu impersonnelle, les formules classiques de Fra Bartolomeo, d'Albertinelli (Vierge à l'Enfant, v. 1512-1515, Offices), de Raphaël (Portraits de femmes, Washington, N. G. ; Paris, musée Jacquemart-André) et d'Andrea del Sarto. Son Martyre de sainte Catherine (Florence, S. Maria Novella), aux effets un peu trop concertés, est inspiré par un dessin de Michel-Ange. Comme Piero di Cosimo et Francizabigio, il n'est pas insensible, dans sa technique, à l'exemple flamand, qui donne à sa manière précision et fermeté.
Bukovac (Vlaho)
Peintre d'origine croate (Cavtat 1855 – Prague 1922).
De retour à Cavtat en 1876, après de longs voyages, il put, grâce au mécénat de l'archevêque Strossmayer, se rendre à Paris, où il entra dans l'atelier de Cabanel. Il adopta alors le style académique de son maître et exposa au Salon à partir de 1878. En 1882, il exécuta avec succès la Grande Isa, d'après le roman de A. Bouvier, qui lui valut en Yougoslavie le prestige d'un peintre de renommée internationale. Bukovac devint alors le portraitiste officiel de la cour royale de Serbie et du Monténégro. Exposant régulièrement à Paris de 1878 à 1893, il fut le chef de file de la jeune génération yougoslave et fonda en 1897 la Société des artistes croates. À partir de 1894, il vécut à Zagreb, où il peignit des sujets historiques allégoriques (le Rêve du poète Gundulić, 1894, musée de Zagreb), des portraits et des nus. Sous l'influence de l'Impressionnisme (la Reine Natalie de Serbie, musée de Belgrade), sa palette s'éclaircit et son dessin demeura académique. Bien qu'il n'ait jamais adopté entièrement l'Impressionnisme, l'influence de son coloris clair fut grande sur les artistes de Zagreb, qui constituèrent l'école dite " multicolore ". En 1903, Bukovac se rendit à Prague, où il enseigna à l'Académie des beaux-arts jusqu'à sa mort.
Bunel (les)
Famille de peintres français (XVIe s.).
François II, dit Bunel le Jeune (Blois v. 1522 –Paris [ ?] 1599). Fils de Jean Bunel, valet de chambre et peintre d'Henri de Navarre, le futur Henri IV, il fut le portraitiste officiel du roi entre 1583 et 1599 (ses portraits sont connus par la gravure : Théodore de Bry [1587], S. B. Mazza [1590], et par un dessin [Paris, B. N.]). On lui attribue de rares peintures (Henri IV enfant, Versailles) et l'original de la Procession de la Ligue (musée de Rouen, donation Baderou), maintes fois répétée. Charles Sterling lui a attribué l'invention de tableaux de genre connus aujourd'hui par de nombreuses copies ou répliques de mains différentes (Troupe de comédiens italiens, musée de Béziers ; Gabrielle d'Estrées et la duchesse de Villars, Louvre ; Sabina Poppea, musée de Genève ; Jeune Femme à la toilette, musée de Dijon ; Femme entre les deux âges, musée de Rennes).
Son frère Jacob ou Jacques (Blois 1558 – Paris 1614) aurait travaillé, selon son élève Claude Vignon, à l'Escorial, puis à Rome. Ses œuvres exécutées à Blois (chœur de l'église des Capucins), à Paris (avec Toussaint Dubreuil, en collaboration avec sa femme Marguerite Bahuche), à la Petite Galerie du Louvre et au Cabinet doré de la reine Marie de Médicis (avec Ambroise Dubois et Guillaume Dumée), à Saint-Séverin (chœur et nef), aux Feuillants Saint-Honoré (Assomption), aux Grands-Augustins (Descente du Saint-Esprit) ont disparu. Son nom apparaît sur quelques dessins : Portrait d'homme (Louvre). Le Buste d'Henri IV, gravé par Th. de Leu (1605), peut donner une idée de sa manière. Un autre Portrait d'Henri IV, en pied (dessin, Louvre), peut être une étude préparatoire de Bunel pour la Petite Galerie du Louvre. Peintre d'Henri IV, Bunel, qui avait acquis une grande réputation, fut l'une des figures importantes en France à la fin du XVIe s.