Boeckhorst (Jan, dit Jan Lange)
Peintre flamand d'origine allemande (Munster 1605 – Anvers 1668).
Il fut l'élève de Jordaens et franc maître à Anvers en 1633-34. Il résida en Italie, d'abord en 1636-37, participant à la décoration de la Torre de la Parada pour le roi d'Espagne, puis, de nouveau, en 1639. De 1651 à 1665, il travaille à Anvers pour l'imprimerie Plantin.
On est peu renseigné à son sujet et on ne connaît que quelques œuvres signées ou authentifiées : la Conversion de saint Hubert (1666, Gand, église Saint-Michel), les deux tableaux de Mercure s'éprenant de Hersé (Vienne, K. M.), qui témoignent des influences de Rubens et de Van Dyck.
Boeckl (Herbert)
Peintre autrichien (Klagenfurt 1894 – Vienne 1966).
Boeckl fit ses études à Vienne et participa à la Première Guerre mondiale. Une première série de tableaux de cet autodidacte révèle un expressionnisme dynamique au coloris vigoureux. En 1921-22, Boeckl séjourne à Berlin, où il peint notamment Arrière-cours berlinoises (1922, Vienne, Österr. Gal.), en 1923 à Paris l'Autoportrait parisien (1923, id.) et en 1923-24 à Palerme. L'artiste subit alors l'influence de la peinture de Cézanne, et ses deux tableaux Carrière près de Sainte-Marguerite (1938, id.) et le Staatzer Kogel (1940, id.) marquent l'apogée de cette évolution. La Nature morte au tuyau de poêle (1925) annonce une phase à laquelle on doit des toiles délicates, à la touche relativement légère et d'une grande harmonie. En 1931, il travaille dans la salle d'anatomie de l'hôpital Saint-Joseph de Vienne, à partir de laquelle il réalise une série de toiles expressives sur le thème du corps humain. Le grand Autel de la Vierge (1934-1945, depuis 1965 à la chapelle commémorative de Mogersdorf, Burgenland) est l'œuvre religieuse la plus importante de l'artiste. Après la Seconde Guerre mondiale, Boeckl s'intéresse au Cubisme et à l'Art abstrait. La série des Dominicains (1948, conservée en partie à Vienne, Österr. Gal.) illustre le processus cubiste de simplification progressive et de décomposition des formes. En revanche, le Triptyque de Copertino (1957-58, Vienne, Stadthalle) et le Vieux Moulin (1960) sont essentiellement des compositions lyriques dont les tons doux découpent la surface. La tapisserie intitulée le Monde et l'homme (1957-58, Vienne, Stadthalle) et les Fresques de Seckau (1952-1960, Styrie, abbaye bénédictine de Seckau) expriment une symbolique redevable aux fresques romanes de Catalogne. Enfin, le vigoureux réalisme constructif de Boeckl éclate de nouveau dans des tableaux tels que Vue de Madrid (1952, Vienne, Österr. Gal.). Une exposition, Corps et espaces 1915-1931, a été consacrée à Boeckl (Hambourg, Kunsthalle ; Paris, M. N. A. M.) en 1989.
Boel (Pieter)
Peintre flamand (Anvers 1622 – Paris 1674).
Fils d'un graveur, il fut peut-être l'élève de Snyders et très probablement celui de Fyt, dont il assimila la manière au point que l'on confond souvent ces deux artistes. Il fit le voyage de Rome et s'arrêta à Gênes, où il avait un oncle, le peintre marchand Cornelis de Wael. Signalé de nouveau à Anvers en 1650, date à laquelle il se marie et devient franc maître, il se fixe à Paris en 1668, travaille aux Gobelins sous la direction de Le Brun en même temps que Van der Meulen — avec qui il se lie —, Nicasius Bernaerts et Baudewyns, puis devient peintre ordinaire du roi. Il reprend maintes fois un thème favori de Fyt, celui des pièces de gibier en plein air gardées par des chiens. Il est aussi l'auteur de tableaux plus personnels : Vanité (1663, musée de Lille ; une autre version en collaboration avec Jordaens, Bruxelles, M. R. B. A.). Il y excelle dans le rendu des orfèvreries, tandis que ses somptueuses " bordures " (fruits, oiseaux et tissus amassés sur des balustrades de parc) pour les tapisseries des Mois ou des Demeures royales tissées d'après Le Brun annoncent directement les Trophées de Desportes et de J.-B. Oudry. D'autre part, ses lapins morts ont dû attirer l'attention de Chardin (tableau de ce dernier au Louvre). Si Boel recherche davantage que Fyt la précision et la vigueur des contrastes, il exploite aussi parfois une palette plus riante et doit à son séjour italien une touche plus large. Ainsi montre-t-il d'évidentes affinités avec le Génois Castiglione, à qui fut longtemps attribué son énorme et fastueux Animaux et ustensiles du Louvre.
Ses études d'animaux (plus de 200 au Louvre) révèlent un dessinateur d'un sain réalisme. On doit lui rendre un certain nombre d'études du même genre, peintes sur fond rose, dispersées à travers les musées de province français et attribuées à tort à Desportes (dépôts du Louvre de 1892 ; quinze sont aujourd'hui conservées au Louvre).
Bogaert (Bram)
Peintre belge (Delft 1921).
Après des études à l'École professionnelle de Delft, Bram Bogaert est d'abord marqué par l'Expressionnisme. En 1946, il effectue son premier voyage à Paris puis séjourne aux Pays-Bas et dans le midi de la France. Au cours des années 50, il devient un peintre informel qui va privilégier de plus en plus les débordements de matière et les effets de couleur. Installé à Paris de 1951 à 1961, il a sa première exposition personnelle à Paris à la galerie Creuze.
En 1961, il se fixe à Ohain en Belgique. Son style est alors défini par une reprise de la touche de Van Gogh et de celle de Nicolas de Staël, dont il pousse le principe jusqu'à l'excès avec d'énormes empâtements de couleurs vives (le Perroquet de Monsieur Vollard, 1989) ou qui peuvent rester monochromes, et en utilisant des compositions élémentaires qui reprennent le motif de la croix, du cercle ou des lignes parallèles.
Boggs (Frank Myers)
Peintre et graveur français d'origine américaine (Springfield, Ohio, 1855-Meudon 1926).
Venu très jeune en France, il étudie dans l'atelier de Gérôme. Après avoir fait alterner séjours en France et à New York avec de très nombreux voyages dans les pays méditerranéens ou flamands, il finit par s'installer définitivement dans la région parisienne et prend la nationalité française en 1923. Habile dessinateur, aquarelliste, il est avant tout peintre de paysages dans la tradition de Boudin et de Jongkind : villes de Normandie, marines, ponts de Paris, vues de Hollande ou d'Algérie sont ses sujets de prédilection (la Houle à Honfleur, 1885, Boston, M. F. A.). Il est aussi l'auteur d'une trentaine d'eaux-fortes, qu'il n'a fait connaître qu'en 1921.
Il est représenté dans les musées de Nantes, de Nîmes, à Paris (musée Carnavalet) et à Boston (M. F. A.).