Dictionnaire de la Peinture 2003Éd. 2003
M

Maître des " Noces Adimari "

Peintre italien (actif à Florence au milieu du XVe s.).

Le célèbre " cassone " dit " des Noces Adimari " (Florence, Accademia) — l'une des figurations les plus séduisantes des fêtes florentines du quattrocento — lui donna son nom. L'artiste doit être également l'auteur d'une série de peintures religieuses groupées sous le nom de Maître de Fucecchio (d'après l'une d'elles, une Vierge avec des saints à la collégiale de Fucecchio, dans le Valdarno). Il s'agit d'un petit maître, proche de Francesco di Antonio et de Paolo Schiavo, qu'on a proposé d'identifier avec Giovanni di Ser Giovanni, dit Lo Scheggia (San Giovanni Valdarno 1406 – Florence 1486), le frère de Masaccio.

Maître des Anges rebelles

Peintre italien (actif durant le deuxième quart du XIVe siècle).

Il doit son nom à un panneau conservé au musée du Louvre et qui représente d'un côté la Chute des Anges rebelles et de l'autre Saint Martin partageant son manteau (le panneau est aujourd'hui dédoublé). On n'a pu attribuer avec certitude aucune autre œuvre à ce peintre remarquable, sans doute siennois et proche de Simone Martini et de Lippo Memmi. Dans les deux scènes, il fait preuve d'une rare audace dans la savante mise en place des personnages dans l'espace, rejoignant ainsi les Lorenzetti. Il n'est pas impossible qu'il ait fait partie de l'équipe d'artistes siennois entourant Simone Martini à Avignon autour de 1340. Son œuvre fut en tous cas connue plus tard dans les milieux du style gothique international en France : on trouve des échos de la Chute des Anges rebelles notamment dans les Très Riches Heures du duc de Berry des Limbourg (Chantilly, musée Condé).

Maître des Demi-Figures

Peintre flamand (première moitié du XVIes.).

Cet artiste est ainsi nommé d'après un tableau de la coll. Harrach. de Vienne, représentant Trois Musiciennes. Il peint le plus souvent des jeunes femmes vues à mi-corps, qui lisent ou écrivent, ou jouent d'un instrument. Son style, où revient un même type de visage féminin ovale, aux yeux en amande, atteste des liens avec la production anversoise (Patinir) et brugeoise (Benson, Isenbrant). On attribue à cet artiste ou à son atelier une cinquantaine de tableaux répartis entre le Rijksmuseum, le W. R. M. de Cologne, le Städel Inst. de Francfort, le K. M. de Vienne, le S. M. f. K. de Copenhague, la N. G. de Londres. Le peintre influença le Maître de la Vierge au perroquet et Marcellus Coffermans.

Maître des Jeux

Peintre d'origine flamande (actif à Paris au milieu du XVIIe siècle).

Proposition a été faite, à la suite de l'exposition Le Nain (Paris, 1978), d'exclure de l'œuvre des trois frères un groupe d'une douzaine de tableaux, dont certains leur sont donnés depuis le XVIIIe siècle, qu'un style très particulier, notamment parti tranché d'ombre et de lumière et certains éléments de paysage, paraît éloigner des œuvres signées Le Nain et qui pourrait désigner la main d'un Flamand encore anonyme, travaillant à Paris. Ils représentent souvent des jeux de société : Joueurs de tric-trac du Louvre, Tricheurs du musée de Reims ou Joueurs de cartes d'une coll. part., ou des jeux d'enfants : Danses d'enfants d'une coll. part. et du musée de Cleveland. Le Repas de famille (musée de Toledo) et le Jardinier (Cologne, W. R. M.) font aussi partie de cet ensemble, souvent considéré dans la littérature comme de Mathieu Le Nain.

Maître des Panneaux Barberini

Peintre italien (actif en Ombrie durant la seconde moitié du XVe s.).

Nom proposé par R. Offner pour désigner l'auteur de deux panneaux, autrefois dans la coll. Barberini à Rome (vendus en 1935), représentant la Nativité de Marie (Metropolitan Museum) et la Présentation de la Vierge au Temple (Boston, M. F. A.), et qui offrent l'un des exemples les plus éblouissants de représentation de perspectives architecturales. Pour certains auteurs, ces panneaux auraient été exécutés vers 1470 à Urbino, d'autres proposent 1475 (Federico Zeri) ou 1460/65 (Ciardi Dupré Dal Poggetto). Le style de cet artiste remarquable reflète à la fois les cultures ombrienne et florentine du milieu du XVe s. (Filippo Lippi, Giovanni Boccati, Giovanni di Piemonte, Girolamo di Giovanni da Camerino). Il paraît en tout cas lié au milieu de la Cour d'Urbino : Zeri lui attribue le décor peint du lit de Frédéric de Montefeltre (Urbino, palais).

   Différents auteurs ont avancé plusieurs identifications possibles : Fra Bartolomeo Caporali (R. Longhi), Giovanni Angelo da Camerino (F. Zeri), Leon Battista Alberti (A. Parronchi) et récemment Bartolomeo Corradini (plus tard connu sous le nom de Fra Carnevale), connu à partir de 1445 et mort en 1484. Au groupe des panneaux Barberini, R. Offner ajouta une Annonciation (Washington, N. G.) et un Christ sur la croix (Urbino, G. N.), F. Zeri un Saint Jean-Baptiste (Loreto, Palais apostolique), un Saint Pierre (Brera), un Saint François (Milan, bibl. Ambrosienne, coll. Brivio) et une Annonciation (Munich, Alte Pin.) influencée par Lippi. M. Meiss ajoutait un portrait de Federico III, aux Offices.

Maître des Panneaux d'Aix-en-Provence

Peintre siennois (actif dans le deuxième quart du XIVe s.).

Cet anonyme au talent délicat, jadis confondu avec Naddo Ceccarelli, est l'auteur de 3 panneaux provenant d'un même polyptyque : l'Annonciation et la Nativité du musée d'Aix-en-Provence, l'Adoration des mages de la coll. Lehman (Met. Museum, New York). Il est raisonnable de supposer que son œuvre a vu le jour en Provence, où le peintre aurait fait partie de l'entourage de Simone Martini. D'autre part, le raffinement ornemental de son style se rapproche de l'art des miniaturistes, au point que certains ont cru reconnaître en lui l'un des enlumineurs de la Bible angevine (Paris, B. N., n. 9561).

Maître des Perea

Peintre espagnol (actif à Valence à la fin du XVe et au début du XVIe s.).

Autour du Retable des Rois mages (musée de Valence), peint aux armes de la famille des Perea après 1491, ont été groupées un certain nombre d'œuvres qui prolongent, en les stéréotypant, les compositions de Jacomart et de Reixach. Il s'agit en particulier de la Visitation (Prado), de Lazare entre Marthe et Marie (Madrid, musée Lázaro Galdiano) et de l'apôtre Saint Jacques (musée de Valence).