Whittredge (Worthington)
Peintre américain (Springfield, Ohio, 1820 – Summit, New Jersey, 1910).
Établi à Cincinnati, où il suivit les cours de l'Académie des beaux-arts en 1837, Whittredge ne commença à peindre des paysages, genre qui allait faire son succès, qu'en 1843 après avoir été peintre d'enseignes, portraitiste et fabricant de daguerréotypes. L'influence de Cole et de Doughty, alors en vogue, se marque dans ses premières œuvres. Il partit étudier en Europe, aidé financièrement par des mécènes de Cincinnati qui l'avaient remarqué (1849). Il passa cinq ans à Düsseldorf, avec Lessing et Achenbach, puis cinq ans en Italie, principalement à Rome, après un séjour en Suisse. Il s'y lia avec Bierstadt et Gifford. Sa manière s'éclaircissait progressivement en même temps que sa touche devenait plus légère et que se manifestait de sa part une attention accrue pour les effets de lumière. Il s'établit à New York après son retour aux États-Unis (1860) et devint l'un des paysagistes renommés de l'Hudson River School. Il voyagea dans l'Ouest (1866, 1870, avec Kensett et Gifford, 1877), au Mexique en 1893 et 1896, mais son sujet favori demeure la région des Catskill Mountains. Son Autobiography (1905) est précieuse pour la connaissance de l'Hudson River School.
Wicar (Jean-Baptiste)
Peintre et collectionneur français (Lille 1762 – Rome 1834).
Fils d'un menuisier ébéniste à Lille, Wicar entra dans l'atelier de David, qui le prit en amitié et l'emmena avec lui à Rome en 1784. Il séjourna aussi à Florence, où il conçut le projet ambitieux de reproduire par le dessin la totalité des œuvres d'art exposées dans les galeries de la ville (en 1789 devait paraître le premier volume des Tableaux, statues, bas-reliefs et camées de la galerie de Florence et du palais Pitti). De retour à Paris en 1793, grâce à la protection de David, il est nommé conservateur de la section des antiques au Museum central des Arts. Il repart pour l'Italie en 1795, précédant les armées françaises. En 1797, il devient membre de la Commission chargée de choisir les pièces dignes d'être transportées à Paris. Fixé à Rome en 1800, il y fut professeur à l'Académie de Saint-Luc. Il sera nommé en 1806 directeur de l'Académie des beaux-arts de Naples et restera dans la ville jusqu'en 1809, avant de s'établir définitivement à Rome. La peinture de Wicar affiche un néo-classicisme intransigeant, parfois un peu sec, dans sa série des portraits officiels des membres de la famille Bonaparte : Portrait de Joseph Bonaparte (1808, Versailles) ; Portrait de Louis Bonaparte et de son fils Napoléon Louis (Rome, Museo Napolenico, et Versailles) ; Julie Bonaparte et ses filles (1809, Naples, Capodimonte). Il faut mentionner parmi ses tableaux d'histoire la grande Résurrection du fils de la veuve de Naïm, terminée en 1816 (musée de Lille), et le Virgile lisant l'Énéide (1819, Cadenabbia-Tremezzo, Villa Carlotta ; esquisse au musée de Lille). D'importantes collections des dessins de Wicar se trouvent à l'Accademia di Belle Arti de Pérouse et au musée de Lille, qui conserve aussi un bel ensemble de ses tableaux.
Wicar fut un grand collectionneur de dessins italiens. Ses deux premières collections, achetées par Lawrence, les plus importants dessins (Raphaël, Michel-Ange) sont aujourd'hui à Oxford (Ashmolean Museum) et à Londres (British Museum). Il légua au musée de Lille la troisième collection qu'il constitua, avec notamment un ensemble considérable de dessins de Raphaël.
Wiegand (Charmion von)
Peintre américain (Chicago 1900 – New York v. 1980 ?).
Après avoir effectué ses études en Amérique et en Europe, elle entame une carrière d'écrivain et de journaliste et commence à peindre en 1929, notamment sous l'influence de l'œuvre d'André Derain. Elle voit un tableau de Mondrian, exposé dans la collection Gallatin à l'université de New York dans le courant des années 30. Elle rencontre Mondrian quand il arrive à New York, publiera en 1941 le premier article qui paraîtra sur lui aux États-Unis et fera partie de son entourage jusqu'à la mort de ce dernier en 1944. Charmion von Wiegand devient, dès cette rencontre, influencée par la dernière manière de l'artiste néerlandais, celle des Boogie Woogie. De même que lui, d'ailleurs, elle sera attirée par la théosophie, plus tard par la philosophie de l'Orient et l'art du Tibet, comme le montre son tableau The Wheel of the Seasons (1957, Buffalo, Albright-Knox Art Gal.).
Wiegman (Mattheus Johannus Marie)
Peintre néerlandais (Zwolle 1886 – Bergen 1971).
D'abord peintre en bâtiment à Alkmaar, il fréquenta ensuite l'Académie des beaux-arts d'Amsterdam de 1905 à 1909. Il séjourna en France (Fleury-en-Bière, Pont-Aven, Méditerranée et Paris), en Espagne et en Italie, et passa dix ans de sa vie à Bergen, dont il fit partie de l'école ainsi que son frère Piet. Dans une de ses premières œuvres, la Prédication de saint Willibrod (1916, La Haye, coll. Dr P. Rijkens), on voit apparaître, dans une conception profondément catholique, sa tendance à simplifier les formes et son penchant pour un coloris romantique. L'influence de Cézanne et de Gauguin s'y manifeste déjà et se confirmera tout en admettant des éléments expressionnistes. Wiegman a exécuté des vitraux et peintures murales dans des églises et édifices publics : à Fleury-en-Bière (chapelle), à Amsterdam (église Rosenkrans 1927-1935), à Alkmaar (église Don Bosco). Ses toiles représentent surtout des scènes bibliques, des portraits, des paysages et des natures mortes : l'Adoration des bergers (1924), Paysage d'hiver, Bergen (La Haye, Gemeentemuseum) ; la Cène, Portrait de A. Roland Holst (Amsterdam, Stedelijk Museum) ; le Bois Oude Hof à Bergen (Haarlem, musée Frans Hals). Son œuvre a fait l'objet d'une rétrospective à l'Académie des Beaux-Arts d'Amsterdam en 1966.
Son frère Petrus Cornelis Constant, dit Piet (Zwolle 1885 – Groet 1963) , fut autodidacte en peinture. Il travailla à Rotterdam jusqu'en 1901, puis à Amsterdam, à Schoorl, à Thorn et à Groet. Marqué par une jeunesse difficile, il mena une vie retirée et humble. Piet Wiegman exprime surtout la psychologie et la vie sociale de ses concitoyens, particulièrement de ceux qui souffrent. Il utilise des gris et des bruns très nuancés et des formes moins schématiques que celles de son frère (Paysanne assise, 1915, La Haye, Gemeentemuseum ; la Sablière, 1909, Amsterdam, Stedelijk Museum). L'artiste fit un séjour en Allemagne, où il se consacra à la céramique, dont il devint spécialiste.