Piloty (Karl von)
Peintre allemand (Munich 1826 – Ambach, sur le lac de Starnberg, 1886).
Il fut élève de son père, Ferdinand Piloty, lithographe, dont il reprend l'atelier en 1844, et de Julius Schnorr von Carolsfeld à l'Académie de Munich (1840). Un séjour en Belgique — il étudie chez Louis Gallait — et à Paris en 1852, des voyages en Italie, en Angleterre et en France de 1856 à 1858 — chez P. Delaroche — exercèrent sur son art une très vive influence (les Enfants d'Édouard, 1873, inspirés de Delaroche). Piloty a peint, dans un style théâtral, des scènes historiques rendues avec une scrupuleuse exactitude archéologique. Il fut, à partir de 1856, professeur à l'Académie de Munich, dont il devint le directeur à la mort de Kaulbach (1874-1886). Son influence fut très grande sur la vie artistique munichoise de son temps. Il est le représentant le plus important de la peinture d'histoire dans le sud de l'Allemagne. Seni devant le cadavre de Wallenstein (1855, Munich, Neue Pin.) demeure son œuvre la plus célèbre. Développant une peinture brillante où la richesse de la forme apporte un souffle baroque, en réaction contre l'idéalisme des Nazaréens munichois, il excelle dans les déploiements scéniques aux multiples personnages (Thusnelda et le triomphe de Germanicus, 1873, Munich, Neue Pin.). Il eut comme élèves Lenbach, Makart et Defregger, ainsi que de nombreux Polonais. Les musées de Bautzen, Berlin, Budapest, Hanovre, Cologne (W. R. M.) et surtout Munich conservent de ses tableaux.
Pils (Isidore)
Peintre français (Paris 1813 –Douarnenez 1875).
Prix de Rome en 1838, il se spécialisa dans les compositions religieuses et historiques. Rouget de L'Isle chantant la Marseillaise (1849, Musée historique de Strasbourg) demeure son œuvre la plus célèbre. Pils suivit les armées dans la campagne de Crimée et rapporta des peintures d'un grand intérêt documentaire : Sébastopol (musée de Bordeaux). On lui doit le plafond de l'escalier de l'Opéra de Paris (terminé par Clairin). Pils laissa également de beaux tableaux à sujets réalistes (la Mort d'une sœur de charité, 1850, musée d'Orsay), des Vues de Paris (Paris, musée Carnavalet) et des aquarelles. Il est représenté dans plusieurs musées de province.
pinacle
En architecture, couronnement d'un contrefort, en forme de cône. Par extens., ce terme désigne dans les retables-polyptyques de bois en forme d'architecture, peints ou sculptés, les petits frontons triangulaires couronnant les bandes ou les pilastres bordant les panneaux principaux. Les pinacles sont, le plus souvent, peints de figures ou de scènes secondaires en rapport avec le sujet principal.
Pinazo Camerlench (Ignacio)
Peintre espagnol (Valence 1849 – Godella, Valence, 1916).
D'origine modeste, il dut d'abord exercer différents métiers (doreur, peintre d'évantails...) pour vivre tout en suivant à partir de 1864 les cours de l'Académie San Carlos de Valence. Il travailla pour plusieurs églises de Valence et décora des demeures. Lors d'un premier voyage en Italie, en 1872, il visite Rome, Naples et Venise où l'influence de Fortuny le pousse vers la peinture de genre. De retour à Valence, quelques œuvres de qualité (Mort de Jaime le Conquérant, musée de Saragosse) lui permettent d'obtenir une bourse pour un nouveau séjour en Italie (1876). L'influence des Macchaioli le pousse à abandonner la peinture d'histoire et à se consacrer au portrait et au paysage. À côté d'une dizaine d'autoportraits (Casón, Prado ; Hispanic Society, New York...), il peint de nombreux portraits de ses enfants, conçus comme des scènes de genre (la Leçon apprise par cœur, Petite Fille lisant, Casón) qui révèlent son talent de coloriste et sa grande liberté de facture. Ses paysages (Crépuscule, Madrid, coll. part.) montrent la même liberté, avec des touches larges, épaisses et de beaux effets lumineux. Académicien à Valence et à Madrid, il enseigna un certain temps mais menait surtout une existence retirée (Portrait de D. Emilo Alvarez, Cour de jardin, musée de Valence). Son œuvre appelle des comparaisons avec celles de Fortuny et de Sorolla.
pinceau
Assemblage de poils d'animaux ou de fibres végétales ou artificielles, fixé à l'extrémité d'une tige (hampe) en bois ou en métal, généralement maintenu par un joint en métal et dont on se sert pour étendre de la peinture ou de la colle sur un support pictural.
En Occident
L'extrémité des pinceaux a une forme variable : ronde, carrée, pointue, selon les usages auxquels les pinceaux sont destinés. Les pinceaux larges et plats (brosses) prennent davantage de peinture, permettent d'obtenir une touche plus large et d'exécuter des frottis, des glacis, qui laissent apparaître en transparence les dessous et les fonds (peinture à l'huile) ; les pinceaux minces à soies rondes permettent d'étendre de petites surfaces de peinture lisse et de tracer des traits précis. Outre la forme, la qualité des fibres ou des poils utilisés importe également dans le choix d'un pinceau. Les pinceaux à poils souples servent pour l'aquarelle et la peinture à l'huile. Cennini ne cite, au début du XVe s., que deux sortes de pinceaux : les pinceaux en soies de porc, au manche de bois, destinés à la peinture murale " a fresco " ou " a secco ", et les pinceaux en poils d'écureuil, emmanchés dans un tuyau de plume (vautour, oie ou poule selon la grosseur du pinceau). Enfin, il mentionne le pinceau tondu pour laver les grandes surfaces. Au XVIIe s., les pinceaux devinrent l'objet d'une industrie, et divers poils d'animaux servirent à leur fabrication : poils d'écureuil, de blaireau, de putois, de chien ou de loup, de chevreau, de lièvre, de petit-gris. Jusqu'au XIXe s., les pinceaux étaient plutôt ronds ; la technique de la touche séparée introduisit l'usage du pinceau plat. Actuellement, on se sert de pinceaux plats en martre pour lisser une surface, de pinceaux coniques pour dessiner les contours, de pinceaux en soies de porc pour peindre en pleine pâte et également de pinceaux en poils de putois, de petit-gris, de blaireau...