Colville (Alex)
Peintre canadien (Toronto 1920).
Il étudie à l'École d'art de l'université de Mount Allison (New Brunswick) et s'intéresse à la peinture post-impressionniste, tout particulièrement à celle de Seurat. Les peintres réalistes américains, primitifs et autres, attirent son attention à partir de 1946, alors qu'il devient professeur à l'université de Mount Allison. Ses œuvres datées de 1952, telles que Four Figures on a Wharf (Ottawa, N. G.), révèlent une influence surréaliste. Toutefois, Family and Rainstorm (1955, id.) et la Patineuse (1964, New York, M. O. M. A.) reflètent un style fort personnel, glorifiant les gestes simples et nobles de la vie de tous les jours, perçus avec une objective ingénuité. Cette vision, qui procède par coupes effectuées dans la réalité quotidienne, fait de l'artiste un précurseur direct de l'Hyperréalisme (Sign and Harrier, 1970, Paris, M. N. A. M.).
Combas (Robert)
Artiste français (Sète 1957).
Élève à l'école des Beaux-Arts de Sète, Robert Combas participe en 1980, l'année de son diplôme, à l'exposition " Après le Classicisme " (musée d'Art moderne de Saint-Étienne). L'année suivante, il s'installe à Paris en compagnie d'Hervé Di Rosa, dessinateur. Ils obtiendront rapidement une reconnaissance de leur peinture aux côtés de François Boisrond et de Rémi Blanchard, en tant qu'artistes de " la Figuration libre ". Avec un style que Combas qualifie d'amusant et de décontracté, il imposera, en France et à l'étranger (notamment en Hollande au Stedelijk Museum d'Amsterdam, où il expose en 1985), des images qui se situent parfois à la limite de la provocation, directement inspirées des illustrations pornographiques, des graffitis obscènes et des bandes dessinées. Combas accompagnera toujours ses toiles de longs titres qui sont de véritables narrations [Tournage d'une émission de télé sur un débat politique avec violence autorisée (même les coups de couteau dans le dos), souvenir de l'émission Bonjour Monsieur Orwell, ce que j'aurais aimé faire si on était dans un monde de dessin animé, 1984].
Au-delà des partis pris de la mode, il existe un phénomène Combas qui, par l'exercice de la dérision, introduit dans la peinture des formes actuelles de contre-culture. Depuis 1985, il se consacre à l'interprétation de tableaux célèbres, tels que les Ménines de Velázquez ou le Narcisse de Caravage, ou de thèmes mythologiques et bibliques (exp. gal. Yvon Lambert, Paris, 1991). Une série de peintures d'après Toulouse-Lautrec, en 1990, lui permet d'exploiter le goût du maître disparu pour la caricature et la satire, témoignant d'une maîtrise du dessin et de violents contrastes de couleur qui relèvent d'une véritable recherche picturale dans l'œuvre de Combas.
Comontes (Francisco)
Peintre espagnol ( ?-Tolède 1565).
Fils de Iñigo Comontes et neveu d'Antonio Comontes, peintres actifs au début du XVIe s., il travailla dans le milieu artistique tolédan dominé par la personnalité de Juan de Borgoña. L'influence de ce maître marque la première étape de sa carrière, comme celle de Correa, à qui ses œuvres ont été parfois attribuées. Son œuvre la plus importante relate l'histoire de sainte Hélène et la découverte de la Croix (1541-1552, Tolède, église de S. Juan de los Reyes), qui était destinée à orner la chapelle de l'hôpital de S. Cruz.
Bien qu'il ait été peintre de la cathédrale de 1547 à sa mort, il nous reste peu d'œuvres de sa main, un grand nombre de ses retables ayant été remplacés par des ensembles baroques. Sont conservés des portes d'orgue à la sacristie et à l'ermitage S. Eugenio ainsi que les portraits des cardinaux Tavera et Silíceo dans la salle capitulaire. Son style maniériste est en grande partie d'origine flamande avec des emprunts raphaélesques évidents dans le modelé des visages et des draperies. Dans le fond des paysages apparaissent des monuments romains probablement inspirés des dessins de Francisco de Holanda.
Conca (Sebastiano)
Peintre italien (Gaète 1680 – Naples 1764).
On doit le considérer comme un des élèves les plus importants de Solimena. Actif avec son maître à Montecassino, Conca se fixe à Rome en 1707, où il travaille jusqu'en 1750 dans le milieu artistique dominé par Maratta et par G. Chiari. Dans le plafond de S. Cecilia in Trastevere à Rome (1721-1724), il se montre étroitement lié à l'art de Maratta.
Membre de l'Académie de Saint-Luc, dont, plus tard, il sera président à deux reprises, fondateur d'une école de peinture au palais Farnèse, il se consacre tour à tour à l'enseignement et à la peinture. Il travaille à partir de 1721, à plusieurs occasions, à Turin (Oratorio di S. Filippo, chapelle de la Venaria, S. Teresa) et en 1731-32 à Sienne (S. Maria della Scala). Il mêle dans ses œuvres, à un académisme romain raffiné, une élégante vivacité, inspirée de Solimena ; ces deux caractères aboutissent à une interprétation très personnelle de l'atmosphère arcadienne, marquant un moment important dans l'évolution de la peinture religieuse au début du XVIIIe s. Dès son retour à Naples, où il travaille à S. Pietro Martire (1751) et à S. Chiara (1753, plafond auj. détruit), Conca se rapproche nettement des formes baroques napolitaines. Toutefois, la partie la plus connue de son œuvre reste sa vaste production romaine. Parmi ses tableaux de chevalet, on peut citer les deux Allégories de la Gal. Spada et le très beau Saint Augustin (1740) de la Gal. Pallavicini, réalisés au cours des dix dernières années de son séjour romain.
Conchillos Falcó (Juan)
Peintre espagnol (Valence 1641 – ? 1711).
Valencien, disciple d'Esteban March, il fut, pendant la seconde moitié du XVIIe s., le pourvoyeur principal des églises et des couvents de Valence et de Murcie (grands tableaux des Miracles du Christ de Berito du Salvador de Valence, détruits en 1936 ; peintures du monastère de la Sainte-Face à Alicante ; collaboration avec Palomino, en 1697, aux célèbres fresques de S. Juan del Mercado). Il avait également travaillé avec succès à Madrid. La plupart de ses grands cycles ont été dispersés ou détruits pendant les guerres napoléoniennes et la guerre civile de 1936. Nous le connaissons mieux aujourd'hui par ses dessins et ses lavis, très décoratifs et d'un grand dynamisme baroque, que la B. N. de Madrid et le musée de Valence possèdent en nombre.