Boltraffio (Giovanni Antonio)
Peintre italien (Milan ? 1467/1471 – Milan 1516).
Il est considéré comme le plus célèbre des élèves de Léonard de Vinci, au point qu'on a prononcé son nom pour certaines œuvres controversées du maître, telles que la Madone Litta (Ermitage) et la Belle Ferronnière (Louvre), comme auteur ou, tout au moins, comme collaborateur du maître pour ces peintures. Sa personnalité est difficile à définir, ses œuvres attestées se réduisant à trois tableaux d'autel : La Vierge à l'Enfant et les saints Jean-Baptiste et Sébastien entre deux donateurs (1500, dite Pala Casio, Louvre, provenant de l'église de la Misericordia à Bologne) ; la Sainte Barbe (1502, musées de Berlin, provenant de l'église S. Satiro à Milan) ; la Pala Bassano da Ponte (1508, musée de Budapest, provenant de la cathédrale de Lodi).
On décèle dans ces compositions — à différents degrés et à côté d'une inspiration essentiellement léonardesque, proche de celle qui est ressentie par Solario — des réminiscences lombardes issues de Bramantino et surtout des échos de Pérugin et de Francia, ainsi que de l'art flamand. Ces caractères particuliers de l'art de Boltraffio ont permis de lui attribuer (Gerolamo Casio, Milan, Brera) certains portraits, La Madone à l'œillet (Milan, musée Poldi Pezzoli) représente sans doute la plus belle interprétation par un élève d'un thème léonardesque.
Bombelli (Sebastiano)
Peintre italien (Udine 1635 – Venise 1719 [ ?]).
Il s'imposa surtout à Venise comme portraitiste, domaine dans lequel il exprime une cordiale bonhomie, dotant ses personnages d'une vitalité personnelle et donnant à leurs visages une expression aiguë : il trahit son goût baroque par la fougue théâtrale avec laquelle il anime les draperies et les vêtements de ses modèles. Il connut le succès en travaillant pour la noblesse vénitienne, mais obtint aussi des commandes à Florence, à Mantoue, à Parme, à Vienne et à Munich. Il est représenté à la Gal. Querini-Stampalia et au Palais ducal à Venise, aux Offices et au musée d'Udine.
Bomberg (David)
Peintre britannique (Birmingham 1890 – Londres 1957).
Fils d'un émigré d'origine polonaise, Bomberg commença par être apprenti lithographe (1905), puis suivit les cours du soir de la Westminster School of Art sous la direction de Sickert (1908-1910) et étudia finalement à la Slade School de Londres (1911-1913). Il se rendit à Paris en 1913 et, de cette date à 1915, il fut l'un des acteurs de l'avant-garde anglaise en participant au Vorticisme aux côtés de Wyndham Lewis et d'Edward Wadsworth ; membre fondateur du London Group (1913), il participa à la Vorticist Exhibition de juin 1915. Ses œuvres reflètent l'influence du Cubisme et du Futurisme : elles s'en dégagent toutefois par leur composition fondée sur un quadrillage systématique de la surface, un jeu réduit de formes et un petit nombre de couleurs vives (The Mud Bath, 1914, Londres, Tate Gal.).
Bomberg abandonna par la suite ses recherches expérimentales et peignit des paysages, des personnages, des natures mortes réalistes, exécutés en pleine pâte et directement d'après le motif. Il vécut à Londres et fit de longs séjours en Palestine, à Chypre, en Cornouailles et en Espagne. Il exerça une grande influence par son enseignement et forma avec ses étudiants, en 1947, le Borough Group, auquel succéda, en 1953, le Borough Bottega. Il est représenté à la Tate Gal. de Londres (Ju-Jitsu, 1913 ; Barques, 1919 ; Liliane, 1932 ; Fleurs, 1943) ainsi qu'à la N. G. d'Ottawa.
Bombois (Camille)
Peintre français (Venarey-les-Laumes 1883 – Paris 1970).
Fils d'un batelier, il passe son enfance sur la péniche paternelle avant d'exercer de petits métiers ruraux. En 1903, il s'exhibe comme lutteur dans un cirque forain ; puis, en 1907, il gagne Paris, où il s'adonne à divers travaux de force, jusqu'à sa mobilisation en 1914. Son univers de peintre, modelé par cette rude formation, se distingue par son admiration naïve, quelque peu ostentatoire, de la force physique, de son décor campagnard et forain (Canal de l'Armançon à Tonnerre ; Marché des Fleurs à Honfleur ; Nu aux bras levés [v. 1925] ; l'Athlète [v. 1930, Paris, M. N. A. M.]). Robustesse et santé caractérisent l'art de Bombois, d'un dessin énergique, d'une précision savoureuse, et dont la minutie est compensée par la fraîche vigueur des couleurs.
Remarquées notamment en 1922 par W. Uhde — défenseur du Douanier Rousseau — sur un trottoir de Montmartre où il les avait exposées, les œuvres de Bombois ont figuré, en 1928, à l'exposition des Peintres du Cœur sacré et, en 1937, à celle des Maîtres populaires de la réalité. Vers la fin de sa carrière, il travaille surtout sur des petits formats, soulignant le caractère intimiste de son œuvre, qui figure parmi les " naïfs " consacrés.
Bondol (Jean) , dit Jean de Bruges
ou Jean Boudolf, dit Jean de Bruges
Peintre et enlumineur franco-flamand (Bruges — actif à Paris de 1368 à 1381).
Premier des grands artistes franco-flamands au service de la cour de France, peintre de Charles V, il est l'auteur de la miniature de dédicace d'une Bible (1372, La Haye, musée Meerman-Westreenen) et des cartons de la tapisserie de l'Apocalypse (v. 1375). On lui attribue aussi une grande peinture murale représentant Saint Christophe (église de Semur-en-Auxois). Il ne semble pas fondé de voir en lui le chef d'atelier de manuscrits autrefois rassemblés sous le nom de Maître aux Boqueteaux. Sur la tradition parisienne de Pucelle, Bondol greffe ses dons flamands de réalisme familier et de sensibilité directe à l'espace, combinaison neuve d'où naîtra le style gothique international de 1400.
Bonfanti (Arturo)
Peintre italien (Bergame 1905 –id. 1978).
Après des études artistiques, il commence à peindre en 1925. Il occupe divers emplois dans le domaine des arts appliqués et se consacre définitivement à la peinture en 1947 en parvenant à l'abstraction à ce moment-là. Son art reste soumis à l'influence de Paul Klee et parfois à celui de Jean Arp dont il constitue une version naïve (Cabaret du néant, 1955 ; Marionnettes, 1958 ; Pleine Lune, 1958). Il trouve son style en 1960 : une abstraction géométrique qui se situe dans la lignée du purisme et de Ben Nicholson.
Ses tableaux présentent un petit nombre de formes abstraites délimitées par quelques lignes très tendues et marquées par de grands aplats de couleur neutre. Dans ses œuvres, qui sont réalisées avec une précision extrême et un très grand soin, et qui peuvent également comprendre des reliefs, surface et écriture contribuent à créer des rythmes complémentaires ou contrastés. L'art de Bonfanti vaut par le raffinement de ses compositions, de sa gamme colorée et de sa facture. L'artiste a régulièrement exposé à Bergame et à Milan. Une rétrospective lui a été consacrée (Suisse, Allemagne, France [Cholet]) en 1991-1992.