Friesz (Othon)
Peintre français (Le Havre 1879 – Paris 1949).
Élève à l'école des beaux-arts du Havre, il s'y lia d'amitié avec Raoul Dufy. Charles Lhullier, leur professeur, qui fut également celui de Braque, était l'ami de Jongkind. En 1897, Othon Friesz obtient une bourse pour continuer ses études à Paris ; il est admis au Beaux-Arts, dans l'atelier de Bonnat, où Dufy le rejoindra bientôt. Ils exécutent tous deux des copies au Louvre et s'engouent pour l'art des impressionnistes, vus à la gal. Durant-Ruel. Dans le vestibule commun aux ateliers de Bonnat et de Gustave Moreau, ils font la connaissance de Matisse, de Rouault et de Marquet, tandis que Vlaminck et Derain travaillent à Chatou. De leur rencontre au Salon des indépendants, puis au Salon d'automne va naître le Fauvisme. Friesz a d'abord peint sous l'influence de Pissarro et de Guillaumin, puis s'est consacré particulièrement au cours de l'été 1907, en compagnie de Braque, à La Ciotat et à l'Estaque, à des orchestrations de couleurs pures (La Ciotat, 1907, Paris, M. N. A. M.).
Il fut l'un des premiers à s'inspirer ensuite de Cézanne non seulement pour la couleur, mais aussi pour la forme, précisée afin d'être intégrée à des compositions rythmiques, ce qui le conduisit, selon André Salmon, " jusqu'au seuil du Cubisme ", seuil qu'il ne franchit jamais. Cette interprétation de la forme cézannienne se marque particulièrement dans de grandes compositions rythmiques comme le Travail à l'automne, 1907-1908, ou dans une série de toiles consacrées au cirque Médrano.
Au palais de Chaillot, il a partagé avec Raoul Dufy la commande, en 1937, d'une grande peinture murale sur le thème de la Seine (De la source à Paris, par Othon Friesz ; De Paris à l'estuaire, par Dufy).
Son œuvre, qui s'exprime avec une économie de tons volontaire, comprend une production diverse : grandes compositions (la Guerre, 1915, musée de Grenoble), portraits (Madame Othon Friesz, 1923, Paris, M. N. A. M.), paysages comprenant de nombreux ports, natures mortes et tableaux de fleurs. En 1979, les musées de La Rochelle et de La Roche-sur-Yon lui ont consacré une rétrospective. Il est représenté dans de nombreux musées français (Grenoble, Le Havre, Saint-Tropez) et étrangers (Moscou, Berlin, Lausanne, Saint-Pétersbourg ; New York, M. O. M. A.).
frise
Composition dessinée, peinte ou sculptée, dont la forme, allongée, rappelle celle de la partie de l'entablement qui sépare, en architecture, l'architrave de la corniche. Toutes les compositions dont la longueur excède de beaucoup la hauteur sont des frises. On appelle frises, dans le décor de théâtre, les bandes de toile qui figurent un plafond ou un ciel.
frisures
Série de légères rétractations de la matière picturale caractérisées par des plissements superficiels et fins, se formant à la surface des peintures, dus, soit à la différence de séchage des couches superposées, soit à un excès de surface d'huile ou de siccatif, ou à un défaut dans l'application des dernières couches de peinture.
Frith (William Powell)
Peintre britannique (Aldfield, Yorkshire, 1819 – Londres 1909).
Formé à la Royal Academy, membre fondateur de la " Clique ", il se spécialisa ensuite dans le genre littéraire et historique (Scene in the Paris Shop, 1841, Londres, V. A. M. ; Dolly Varden, 1842, id.) avant de se retourner, à l'exemple des préraphaélites, vers des thèmes contemporains. Il peignit ainsi de grandes toiles panoramiques anecdotiques et pittoresques, qui obtinrent un énorme succès populaire que l'on n'avait pas connu à Londres depuis Wilkie : Ramsgate Sands (1854, coll. de la reine d'Angleterre), Derby Day (1856-1858, Londres, Tate Gal.), The Railway Station, Paddington (1862, Egham, Royal Holloway College). Frith sut continuer dans cette veine, mêlant à sa description de la société victorienne un sentiment moralisateur qui fait de lui un des représentants typiques de cette époque (le Salon d'or, Homburg, 1871, Providence, Rhode Island School of Design). La position de Frith demeura très forte jusqu'à sa mort (il fut ainsi soutenu par le célèbre marchand Gambart). Ses souvenirs permettent de bien connaître le monde artistique et la société de la période victorienne (My Autobiography and Reminiscences, 1887). Représentatif des " Philistins ", très réactionnaire en art, il pâtit aujourd'hui de son opposition aux préraphaélites, qui le détestaient. Mais il fut admiré par des artistes comme Sickert ou Whistler.
Fromanger (Gérard)
Peintre français (Pontchartrain 1939).
Atteignant son style propre en 1965, date à laquelle (et jusqu'en 1976) il participe au Salon de la Jeune Peinture, Fromanger devient l'un des représentants de la Figuration narrative qui constitue la tendance française du pop art.
Son travail, fait de séries, traduit d'abord un souci de questionnement des jeux formels et structurels de la peinture comme de sa raison d'être (le Tableau en question, 1966 ; Paysages découpés, 1967). En 1968, les Sculptures soufflées en Altuglas coloré, présentées dans les rues de Paris, introduisent, par l'office de leur fonction ludique, à un contenu politique de plus en plus explicite.
Ainsi, avec les séries Boulevard des Italiens, 1971 ; Vie et mort d'un mineur, 1972 ; le Peintre et le modèle, 1972-73 ; Annoncez la couleur, 1973-74 ; Le désir est partout, 1975 ; Questions et Hommage à Topino-Lebrun, 1976-77, explore-t-il l'actualité militante, mais aussi l'univers urbain, la psychologie de l'anonyme de la rue, avec comme outils la synthèse des plans à partir de la photographie et la déclinaison chromatique.
En 1979, la vidéo Portrait d'un tableau et la série Tout est allumé (réalisées pour l'exposition du Centre G.-Pompidou) semblent marquer le retour à un questionnement du signe peint, attitude qui va s'accentuant après 1981 quand l'artiste se fixe en partie à Sienne : Série " De toutes les couleurs ", The Violet, Sienne, Paris, New York, 1989-90. Nombreuses expositions et rétrospectives parmi lesquelles : M. A. M., 's-Hertogenbosch (Pays-Bas), 1975 ; Caen, mus. des Beaux-Arts, et Palazzo Pubblico, Sienne, 1983. Son travail récent comportant des œuvres monumentales (3 X 9 m) a été présenté (Paris, gal. R.-Xippas) en 1995.