Dictionnaire de la Peinture 2003Éd. 2003
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Mariscal (Javier)

Peintre espagnol (Valence 1950).

En 1971, Mariscal quitte sa ville natale pour Barcelone, où il commence à étudier les arts graphiques à l'école Elisava. À partir de l'année suivante, il collabore à divers magazines espagnols de bandes dessinées et, sa réputation grandissant, participe à des publications étrangères spécialisées dans le domaine de l'illustration. Dès 1977, son intérêt pour l'architecture intérieure et les objets contemporains lui permet d'étendre son champ d'investigation qui se compose, peu à peu, d'activités très diverses. Illustrateur, designer, créateur de logotypes, de céramiques et de vêtements, peintre puis sculpteur, Mariscal est reconnu au milieu des années 80 comme l'un des Espagnols les plus prolixes, tant son imagination et son extraordinaire productivité lui confèrent, à une échelle internationale, l'image d'un artiste complet. Mariscal collabore en 1981 avec le groupe milanais Memphis, dont les pièces colorées et ludiques traduisent l'esthétique d'une époque captivée par la forme, le décor, l'humour et la légèreté.

   Mariscal est conduit par son goût pour le dessin vers la peinture, puis vers la sculpture en bronze (gal. Vincon, Barcelone, 1986). Les objets du quotidien, les vues d'intérieur, les loisirs constituent ses thèmes favoris. Il faut recevoir ces images toutes simples, peintes comme autant d'incitations à la détente et à la frivolité, tout en les restituant dans la lumière méditerranéenne de la ville fétiche de l'artiste, Barcelone, marquée par l'héritage à la fois moderne, baroque et surréaliste des architectures extravagantes de Gaudí.

Mariscalchi (Pietro) , dit Spada

Peintre italien (Feltre v. 1520/1522  – id. 1589).

Actif dans la province de Belluno, mais marqué dès ses débuts d'une empreinte giorgionesque (Mariage mystique de sainte Catherine, Feltre, Museo Civico), il se montre cependant au courant des plus modernes tendances de l'école vénitienne contemporaine. L'étude de Jacopo Bassano (Madone avec saint Jacques et saint Prosdocienno, 1564, Los Angeles, The Paul Getty Museum) et de Tintoret détermine son goût pour le maniérisme, le chromatisme impétueux, la touche libre, l'expressionnisme pathétique, qui caractérisent le Portrait de Zaccaria da Pozzo à l'âge de 102 ans (1561, Feltre, Museo Civico), la Vierge de la Miséricorde (Feltre, Dôme), le Banquet d'Hérode (1576, Dresde, Gg.) ou l'admirable Pietà avec sainte Claire et sainte Scholastique (Bassanello, église S. Maria Assunta).

Marlow (William)

Peintre britannique (Londres 1740  – id.  1813).

Élève de Samuel Scott de 1754 à 1759, il voyagea de 1762 à 1768 en Angleterre, au pays de Galles, en France et en Italie. Il a représenté des paysages, des maisons de campagne et des scènes de bord de mer dans un style qui doit beaucoup à Joseph Vernet et à Richard Wilson aussi bien qu'à Samuel Scott. L'Église Saint-Paul en face d'un canal vénitien (Londres, Tate Gal.) constitue un bon exemple de ses " caprices ". Il exposa à la Society of Artists de 1762 à 1790 et à la Royal Academy de 1788 à 1796 et en 1807.

Marmion (Simon)

Peintre et enlumineur flamand (Amiens v.  1425 – Valenciennes 1489).

Le poète Jean Lemaire de Belges, dans sa Couronne margaritique, l'appelle " prince d'enluminure ". Son œuvre a pu être reconstitué à partir d'hypothèses qui n'ont pu trouvé, jusqu'à ce jour, ni confirmation ni infirmation décisive. Elle comprend un groupe d'enluminures, dont les plus connues illustrent le Pontifical de l'église de Sens (Bruxelles, Bibl. royale) et les Grandes Chroniques de Saint-Denis (Ermitage), et qui appartiennent à des volumes dont l'écriture est due à un atelier qui a notamment copié les ouvrages de Jean Mansel. Si les scènes des enluminures sont encore simplement juxtaposées suivant la tradition, ces dernières sont remarquables par le raffinement de leur style, aussi sensible dans l'élégance des personnages que dans la délicatesse des harmonies colorées, et elles comportent souvent d'importants paysages. On a pu également attribuer à Marmion les volets peints provenant de l'autel commandé par Guillaume Fillastre pour l'abbaye de Saint-Bertin à Saint-Omer et achevé en 1459, deux panneaux en longueur avec des Scènes de la vie de saint Bertin (musées de Berlin), dont les extrémités étaient surmontées de deux panneaux avec des Anges (Londres, N. G.). Quelques autres panneaux ont été également rapprochés de ceux-ci, mais sur des données qui restent plus hypothétiques (Miracle de la Vraie Croix, Louvre ; le Christ et la Vierge, musée de Strasbourg ; Pietà, Metropolitan Museum, coll. Lehman ; Crucifixion, Philadelphie, Museum of Art, coll. Johnson ; Saint Jérôme et un donateur, id.).

Marmitta (Francesco)

Peintre et miniaturiste italien (Parme 1457  – id. 1505).

Les miniatures du manuscrit de Pétrarque de la bibliothèque de Kassel constituent son unique œuvre certaine, mais on peut lui attribuer, par rapprochement stylistique, celles du Missel du cardinal della Rovere (Turin, Museo Civico) et celles du Livre d'heures de la famille Durazzo (Gênes, Bibl. Civica). On lui a attribué la Flagellation de la N. G. d'Édimbourg, la Pala de Saint-Quentin (la Vierge et l'Enfant entre saint Benoît et saint Quentin, provenant de l'église Saint-Quentin de Parme, auj. au Louvre) et quelques dessins du British Museum. Artiste délicat, Marmitta subit l'ascendant d'Ercole de' Roberti, dont il apparaît comme le fidèle disciple.

marouflage

Le marouflage (du mot maroufle, préparation à base de résine, de cire et d'ocre rouge en poudre) consiste à faire adhérer à l'aide d'une colle très forte (maroufle, céruse, amidon, dextrine) un support pictural mince et souple sur un autre support, le plus souvent rigide.

   Les toiles fines et le papier peuvent être marouflés sur des toiles plus fortes, préparées grâce à un encollage qui leur confère une certaine rigidité, ou sur des panneaux en bois. Sur les murs, on maroufle généralement des supports en toile. (Beaucoup de peintures décoratives, qualifiées de " fresques ", par exemple toutes les décorations de Puvis de Chavannes, sont, en réalité, des toiles marouflées.)