Dictionnaire de la Peinture 2003Éd. 2003
C

copiste

Artiste peintre spécialisé dans la reproduction d'œuvres originales de " maîtres ". Par extension, le terme désigne les peintres qui, dans les galeries des musées, reproduisent les tableaux exposés. Au Moyen Âge, le copiste était le moine ou le clerc chargé de l'exécution du texte et de la confection d'un manuscrit. Au Louvre, les copistes sont autorisés à travailler le matin et à condition que les dimensions de leur copie soient différentes de celles de l'original.

Copley (John Singleton)

Peintre américain (Boston 1738  – Londres 1815).

Élève de son beau-père Peter Pelhan (v. 1697-1751), portraitiste et graveur en manière noire (la gravure devait jouer un grand rôle dans la formation de Copley), il est le premier artiste de réputation internationale né sur le sol américain. Dès 1755, il s'imposait comme portraitiste dans les milieux bourgeois de Boston, sa ville natale. Il se fit connaître dans les milieux artistiques britanniques en exposant en Angleterre son Garçon à l'écureuil (1765, Boston, M. F. A.), qui obtint à Londres un énorme succès. Sa renommée lui valut d'être appelé à New York et à Philadelphie en 1771-72. Avec une remarquable intuition, il adapta le style des peintres anglais — qu'il ne connaissait que par les gravures — à la représentation de la société puritaine de l'Est. Plutôt maladroits dans la disposition des personnages, ses portraits révèlent une acuité d'observation rare, qui se traduit par un réalisme méticuleux et une grande probité de métier (Mrs Sylvanus Bourne, Metropolitan Museum).

   Le caractère provincial du style de Copley disparut à son arrivée à Londres, en 1774. Il entreprit alors un voyage d'études sur le continent, visitant la France, l'Italie, l'Allemagne et les Pays-Bas, assimilant la leçon des maîtres quant à la composition, mais aussi la technique moelleuse et enveloppée de ses contemporains, notamment de Reynolds. Suivant l'exemple de son contemporain Benjamin West, il aborda la peinture d'histoire. Marquant son développement dans ce genre, trois compositions historiques doivent être citées : Brook Watson et le requin (1778, deux versions, Boston, M. F. A. ; Washington, N. G.), où il transforme un fait divers en événement héroïque ; la Mort de Chatham (1779-1781, Londres, Tate Gal.) et la Mort du major Peirson (1782-83, id.), dont la composition s'inspire de la Mort de Wolfe, de West ; il y donne des exemples convaincants de l'application des théories néo-classiques à l'illustration des faits de l'histoire contemporaine. Avec West, il contribua à renouveler, voire à créer, le genre de la peinture d'histoire en Angleterre. Son succès fut énorme. Il avait été élu membre de la Royal Academy en 1779 et il ne cessa d'être recherché comme portraitiste par la bonne société anglaise (les Trois Filles de George III, 1785, Buckingham Palace, coll. de la reine). La partie la plus appréciée et la plus populaire de son œuvre est pourtant constituée par ses portraits américains (Nicholas Boylston, 1767, Cambridge, Mass., Fogg Art Museum ; Paul Revere, v. 1770, Boston, M. F. A. ; Samuel Adams, v. 1772, id.). Il est représenté dans de nombreux musées américains, notamment à Boston (M. F. A.), ainsi qu'à Londres (Tate Gal.). Une exposition Copley en Angleterre a été présentée (Washington, Houston) en 1995-96.

Coppo di Marcovaldo

Peintre italien (Florence, actif entre 1260 et 1276).

Quelques documents établissent certains faits de son existence : en 1260, il prend part à la bataille de Montaperti et est emmené en captivité à Sienne ; l'année suivante, il signe la Madone de l'église des Servi à Sienne ; des documents parlent d'une décoration de la chapelle de saint Jacques à la cathédrale de Pistoia en 1265. En 1274, avec son fils Salerno, il peint la Croix du dôme de Pistoia, entre autres œuvres perdues. On lui a attribué, en outre, deux importants tableaux qui auraient été exécutés à peu près à la même époque que la Madone de Sienne : la Croix peinte du musée de S. Gimignano et la Madone de l'église S. Martino ai Servi d'Orvieto dont l'attribution est maintenant mise en doute par des études de laboratoire. Plus récemment, on a rapproché de ce groupe d'œuvres, en raison d'une extraordinaire similitude d'expression, l'Enfer, mosaïque du baptistère de Florence.

   Coppo continua, mais avec encore plus de vigueur, l'accentuation plastique, déjà nette à Florence chez des artistes tels que le Maître de Vico l'Abate ou le Maître du San Francesco Bardi. Tandis que son contemporain Cimabue emprunte ses modèles à la période classique et la plus poétique de l'art byzantin, Coppo fonde son langage sur les formules de la dernière vague du byzantinisme tardif, dont il exaspère l'expression dramatique en en accentuant le linéarisme. Ce n'est que dans le Crucifix de Pistoia, œuvre tardive, au plasticisme relativement moins véhément, que transparaît l'influence de Cimabue. Le séjour prolongé de Coppo à Sienne fut certainement un des facteurs les plus importants qui favorisèrent l'éclosion de l'école siennoise.

Coques (Gonzales)

Peintre flamand (Anvers 1618  – id.  1684).

Surnommé par ses contemporains " le petit Van Dyck ", il fut surtout peintre de portraits et de groupes de personnages en pied présentés à une échelle réduite dans l'esprit des scènes de genre. Élève de Pieter Bruegel III en 1626-27, puis de David Ryckaert II, dont il épousa la fille en premières noces, il fut reçu franc maître à Anvers en 1641. Il voyagea en Angleterre et en Hollande et participa dans ce dernier pays, de 1645 à 1648, à la décoration de la Huis ten Bosch à La Haye, pour laquelle il exécuta des peintures mythologiques et allégoriques. En 1648, il était à Anvers, où on le retrouve doyen de la corporation de Saint-Luc en 1665-66 et en 1680-81. En 1671, il était nommé peintre de cour par le gouverneur des Pays-Bas, le comte de Monterey. Très en vogue dans les familles patriciennes d'Anvers, Coques produisit beaucoup et on lui attribue de nombreux tableaux (musées d'Anvers, de Bruxelles [M. R. B. A.], de Londres [N. G.], de Paris [Louvre], de Kassel, de Nuremberg), dont bien peu cependant sont signés. Parmi eux, le plus charmant est le Jeune Savant et sa sœur (1640, musée de Kassel), d'une exécution fine et harmonieuse. La même facture délicate se retrouve dans la Famille Van Eyck (1640, musée de Budapest) ou le Repas d'artistes (Paris, Petit Palais), la même recherche d'une atmosphère familière et poétique dans le Groupe de famille de Londres (1647, Wallace Coll.). Coques travailla parfois en collaboration avec plusieurs artistes tels que J. d'Arthois, J. Wildens ou P. Bout. Il eut pour élèves C. Van den Bosch et F. Verdussen.