Puccio di Simone
Peintre italien (mentionné à Florence entre 1346 et 1358).
La personnalité de Puccio di Simone, longtemps dénommé le " Maître du Retable de Fabriano ", a été reconstituée par Longhi. Il s'agit en fait d'un Florentin formé dans l'atelier de Bernardo Daddi et dont l'art se ressent de l'influence de Maso di Banco. Puccio di Simone est mentionné en 1349 à Florence et dans les Marches en 1353-54. Il a travaillé à Fabriano avec Allegretto Nuzi. Citons un polyptyque signé avec la Vierge d'humilité et les saints Laurent, Onuphrius, Jacques et Barthélemy (Florence, Accad.), un petit triptyque avec la Vierge d'humilité (Avignon, Petit Palais), plusieurs Couronnements de la Vierge (id. ; Lucques, coll. part. ; musée de Gand) et une Madone en trône avec des anges et des saints (Washington, N. G.).
Pucelle (Jean)
Enlumineur français (? – Paris 1334).
On associe son nom à trois œuvres, dont deux ont été exécutées en collaboration : le Bréviaire de Belleville et la Bible de Robert de Billyng (Paris, B. N.) ; la troisième, sûrement de sa main, est un " petit livret d'oraisons que Pucelle enlumina ", commandé entre 1325 et 1328 par le roi Charles IV pour sa femme, la reine Jeanne d'Évreux, et identifié aujourd'hui avec un petit livre d'heures (New York, Cloisters). Toutefois, la critique moderne, grâce à des rapprochements stylistiques, s'est efforcée d'attribuer à l'atelier de l'artiste une production beaucoup plus riche ; il s'agit en général de livres commandés par de très grands personnages, tels le Bréviaire de Blanche de France, les Heures de Jeanne de Savoie, le Psautier de la reine Bonne de Luxembourg, les Heures de Jeanne II de Navarre, les Heures de Yolande de Flandre. De plus, il est intéressant de constater une parenté de style entre l'art de Pucelle et les émaux translucides qui ornent la base de la célèbre Vierge d'argent doré, dite " de Jeanne d'Évreux " et datée de 1339 (Louvre). Le Bréviaire de Belleville et les Heures d'Évreux sont des œuvres vraiment représentatives de la manière de Jean Pucelle : il s'y révèle un artiste de premier plan.
Ce qui frappe de prime abord, c'est la force de son imagination, sa liberté d'invention dans les miniatures principales et le décor marginal (bas de pages, bouts de lignes), qu'il peuple de nombreuses figures grotesques, humoristiques et exubérantes. Cela prouve une connaissance des manuscrits de la Flandre et du nord de la France du XIIIe s. Mais Pucelle est avant tout un enlumineur qui a connu l'exemple de Maître Honoré et de ses suiveurs : ses qualités de perfection formelle, de subtilité dans les modelés, ses recherches anatomiques et psychologiques s'inscrivent dans une tradition parisienne. Bien plus, l'artiste arrive à dépasser ses prédécesseurs au moyen de la technique : s'il utilise le contour noir, le pointillé foncé, le contour rouge avec des ombres de sanguine et des couleurs brillantes, dans les Heures de Jeanne d'Évreux, il découvre surtout le lavis en grisaille rehaussé de couleurs, nouveauté qui, par son effet de monochromie, lui permet d'assurer à la page une plus grande unité décorative, à ses personnages une plus grande plasticité, au style une plus grande spontanéité. Subit-il en cela l'influence du vitrail contemporain ? Connaît-il les trouvailles de Giotto ? Quoi qu'il en soit, la leçon italienne apparaît tant dans son iconographie que dans son style : on retrouve certains monuments et certains détails architecturaux. Plusieurs scènes semblent même des transpositions, en langage gothique français, de panneaux de la Maestà de Duccio. D'autre part, les méthodes nouvelles de peinture illusionniste découvertes en Italie, la perspective et le clair-obscur trouvent en Pucelle un admirateur : il tente de placer ses sujets, non sans quelque maladresse et ambiguïté, dans un univers à trois dimensions (intérieurs de " maison de poupée ") et de traiter ses personnages en raccourci. Ces nouveautés ne se concevraient pas sans une connaissance de l'art italien, qui semble justifier l'hypothèse d'un voyage ultramontain. Peu à peu ces références italiennes se feront moins directes : les manuscrits regroupés sous le nom de l'atelier de Pucelle semblent prouver que l'artiste ou ses élèves les plus doués ont assimilé les éléments antérieurs pour atteindre un style raisonné, fait d'élégance décorative et d'ingéniosité narrative typiquement parisiennes, s'accompagnant d'une description toujours plus naturaliste de la silhouette et plus approfondie de l'expression humaine : ainsi, il est évident que Pucelle a dominé toute l'école de Paris dans la première moitié du XIVe s. et ouvert la voie aux développements ultérieurs de l'enluminure.
Puga (Antonío)
Peintre espagnol (Orense 1602 –Madrid 1648).
Venu de Galice à Madrid, il semble avoir été un artiste cultivé, lecteur des mystiques et amateur d'estampes ; mais son œuvre reste mal connue. Disciple de E. Cajés, Puga s'intéressa aussi à Velázquez, et l'on sait qu'il peignit dans le style de celui-ci des paysages et des natures mortes. On ne conserve qu'un tableau signé de lui (Saint Jérôme, 1636, Barnard Castle, Bowes Museum). La Madeleine pénitente (Los Angeles, The P. Getty Museum) lui est attribué et on rejette une série de scènes de genre (le Rémouleur, Ermitage ; la Soupe des pauvres, Puerto Rico, musée de Ponce).
Puget (Pierre)
Peintre et sculpteur français (Marseille 1620 – id. 1694).
De 1640 à 1643, il travaille en tant que peintre aux côtés de Pietro da Cortona à Florence et à Rome. Il s'installe ensuite à Toulon et à Marseille, puis à Gênes, où son passage laissera des marques profondes sur la sculpture locale. En 1670, il entreprend sa sculpture la plus célèbre, le Milon de Crotone (Louvre), qui sera reçu triomphalement à Versailles en 1682. Mais jamais il ne s'imposera véritablement à Paris, bien que Fouquet, avant sa disgrâce, ait voulu lui accorder une place essentielle dans la réalisation de Vaux-le-Vicomte. La peinture ne constitue qu'un aspect mineur de sa production artistique, après le dessin (en particulier une série de remarquables études de galères et de navires, mais aussi de très belles ébauches, telles que l'Éducation d'Achille du musée de Marseille et le Milon de Crotone du musée de Rennes, libre et nerveux, ou, à l'inverse, un dessin très fini, comme le Saint Sébastien des Offices), et, bien entendu, la sculpture. La série de toiles des musées d'Aix et surtout de Marseille (Sainte Cécile, 1650 ; Baptême de Clovis et Baptême de Constantin, 1652 ; Sacrifice de Noé, 1654 ; Salvator Mundi, 1655) montre l'influence qu'a pu exercer sur Puget la peinture génoise de la première moitié du XVIIe s., en particulier celle d'un Valerio Castello.
Son fils François (Toulon 1651 – Marseille 1707) semble n'avoir quitté le midi de la France (Toulon et Marseille) que pour présenter au roi à Versailles le Milon de Crotone (en 1682), marbre conservé au Louvre, et l'Andromède (en 1685) de son père. Entre ces deux voyages, il exécuta son tableau le plus connu, la Réunion d'amateurs (1684) du Louvre. Outre quelques toiles religieuses, il s'est exclusivement consacré au portrait (Monsieur et Madame Guintrand, musée d'Aix-en-Provence), et son œuvre, confondu avec celui de Laurent Fauchier, n'a pas encore été regroupé ni étudié.