Alkema (Wobbe)
Peintre néerlandais (Borger 1900 –Kampen 1984).
Il effectue un apprentissage de sculpteur et de dessinateur de meubles à Groningue. Dès 1920, sous l'influence de Bart Van der leck et de Vilmos Huszar, Alkema se rapproche du mouvement De Stijl : il adopte alors une figuration stylisée. En 1924, il travaille à Groningue comme architecte de bureau. Il entre en contact avec les constructivistes belges et publie des œuvres dans les revues Het Overzicht puis De Driehoek ainsi que dans celle de Hendrick Nicolaas Werkman, The Next Call. Son travail est alors non figuratif : Composition VII (1926, Groningue, Groninger Museum) présente un jeu de plans superposés et transparents avec des couleurs primaires qui montre l'influence de Moholy-Nagy. En 1928-1930, il effectue un voyage en Allemagne, en particulier à Hanovre, où il voit le Cabinet des abstraits de Lissitzky.
all over
Terme anglo-saxon qualifiant la technique de recouvrement égalisé de la toile par une répartition des éléments de la composition sans qu'une partie de cette surface ne soit privilégiée aux dépends des autres. Ce concept a été formulé au début des années 1950 à la vue des travaux du peintre américain Jackson Pollock. Le spectateur est conduit à circuler en permanence à la surface de la toile pour suivre les méandres du réseau linéaire complexe qui occupe l'espace et empêche toute pénétration vers un second plan. Cette technique, qui trouve ses premières manifestations dans les derniers Nymphéas de Claude Monet, aboutit le procès de revendication de la planéité picturale théorisée par le critique new-yorkais Clement Greenberg. On la retrouve abondamment dans les œuvres des différentes générations de l'expressionnisme abstrait américain.
Allan (David)
Peintre britannique (Alloa 1744 –Édimbourg 1796).
Il se forme à Glasgow dès 1755, à l'Académie Foulis, et séjourne ensuite à Rome et à Naples de 1767 à 1777. À Rome, il travaille avec Gavin Hamilton. Revenu en Écosse en 1780 après un séjour de trois ans à Londres, il devint en 1786 président de la " Trustees' Academy " (Académie des beaux-arts) d'Édimbourg. Médiocre peintre d'histoire (l'Origine de la peinture, 1775, Édimbourg, N. G.), il se spécialisa dans le portrait, les " conversation pieces " et la peinture de genre, illustrant le Gentil Berger (1788), poème d'Allan Ramsay père, et des pièces lyriques de Burns. On l'a quelquefois appelé abusivement le " Hogarth écossais ". Il est représenté à Édimbourg (N. G.) et à Londres (N. P. G.).
Allan (sir William)
Peintre britannique (Édimbourg 1782 – id. 1850).
Il commença sa carrière comme peintre de genre à Londres, en 1803, après des études à Édimbourg, où il s'était lié avec Wilkie. Allan partit très vite pour la Russie, où il devait rester pendant près de dix ans (1805-1814). Il y visita de nombreuses régions, entre autres la frontière turque et les côtes de la mer Noire, et exploita son séjour dans de nombreux tableaux pittoresques (Circassian Prince on Horseback Selling Two Boys, 1814, Saint-Pétersbourg, Ermitage ; Tartar Robbers Dividing Spoils, 1817, Londres, Tate Gal.). Il se tourna peu à peu vers la peinture de sujets historiques après son retour en Écosse, sous l'influence de W. Scott, dont il était l'un des amis et dont il illustra les ouvrages à partir de 1820 (John Knox Admonishing Mary Queen of Scots, 1822 ; Death of the Regent Moray, 1829). A. R. A. en 1825, il fut nommé à la direction de la Trustees' Academy d'Édimbourg en 1826 et devint R. A. en 1834. Il voyagea en Italie, en Grèce et à Constantinople (1826-1830) et en Espagne (1834). Il revint alors à des sujets plus proches de ses premières œuvres, empreints cette fois d'exotisme oriental (Interior of a Moorish House, 1834, Aberdeen, Art Gal.), mais peignit aussi des scènes de bataille (Waterloo, 1843, Londres, Apsley House). Il fut élu président de la Royal Scottish Academy en 1838, anobli en 1842. Mais sa peinture ne correspondait plus au goût du jour : il échoua en 1846 au concours du Parlement.
Allegrain (les)
Peintres français.
Étienne (Paris 1644 – id. 1736). On ne sait rien de sa formation avant sa réception à l'Académie (1677) ni de la chronologie d'une œuvre qui se place dans la tradition du paysage " héroïque ". En 1688– 1690, il peint pour le Trianon de marbre quelques vues réalistes du parc de Versailles, puis, en 1695, un groupe de paysages, dont deux sont encore sur place. Ces tableaux, ainsi que deux autres, peints en 1700 pour la Ménagerie (Louvre et musée d'Alençon), proches de petites toiles conservées au Louvre et au Sénat, représentent une version pittoresque des grands paysages de Poussin exécutés dans les années 1648 – 1651. La décadence du genre se marque dans l'accumulation des " fabriques ", qui peut aboutir à un effet quasi fantastique : Paysage avec Moïse sauvé (probablement tardif, Ermitage).
Dans l'état actuel des connaissances, il est difficile de distinguer l'œuvre d'Étienne de celle de son fils et élève Gabriel (Paris 1679 – id. 1748). Toutefois, on pourrait regrouper autour de son morceau de réception à l'Académie (1716, musée de Bordeaux) quelques tableaux plus fantaisistes, dans lesquels les plans ne se succèdent pas avec rigueur et qui s'agrémentent d'arbres aux troncs sinueux (Paysage avec Apollon et la Sibylle, musée de Tours ; deux pendants au musée de Dijon ; Paysage avec jeune femme et son chien, attribué à Francisque Millet, musée de Poitiers).
Allegretto Nuzi
Peintre italien (Fabriano, Marches, documenté de 1346 à 1373).
Il reçoit sa formation de peintre à Florence où, en 1346, on le trouve dans l'atelier de Bernardo Daddi. Après ce premier séjour florentin, probablement interrompu par la grande peste de 1348, Nuzi retourne à Fabriano pour s'y fixer définitivement. En 1354, il peint Saint Antoine, panneau d'un triptyque du musée de Fabriano dont les autres éléments sont attribués depuis peu à Puccio di Simone (le Maître du Retable de Fabriano). En 1365, il signe et date le triptyque avec la Madone, sainte Ursule et saint Michel (Vatican) et, l'année suivante, un Polyptyque (Apiro, municipio) ; il signe également un diptyque avec la Madone, sainte Catherine et saint Barthélemy et une Crucifixion (musées de Berlin). Il donne sa dernière œuvre en 1372 (Madone en trône, Urbino, G. N.). L'œuvre d'Allegretto Nuzi prouve qu'il a su opérer une révision fort intelligente de l'art élégant et superficiel de Bernardo Daddi, en accueillant l'héritage du grand Florentin Maso di Banco. Il le traduit dans une version certainement provinciale mais sans la banalité et l'archaïsme qu'on lui a volontiers reprochés autrefois. Les formes amples et comme aplaties, la couleur dense et brillante, la minutieuse et riche décoration des étoffes, dont la Vierge de majesté entourée de six anges du musée du Petit Palais à Avignon constitue une des plus brillantes illustrations, composent en fait un langage très personnel et poétique.