Dictionnaire de la Peinture 2003Éd. 2003
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Puligo (Domenico di Bartolomeo Ubaldini, dit il)

Peintre italien (Florence 1492  – id. 1527).

Il fut élève de Ridolfo Ghirlandaio et suiveur d'Andrea del Sarto. Son œuvre — essentiellement religieuse — constitue une synthèse un peu impersonnelle des différentes tendances de la peinture florentine issues de Léonard et de Raphaël (Vierge à l'Enfant avec des saints, 1525, Florence, S. Maria Maddalena dei Pazzi ; Présentation au Temple, église du Conservatoire degli Angiolini à Florence ; Vierges à l'Enfant avec saint Jean-Baptiste enfant, Pitti, Rome [Gal. Borghèse], musée de Montpellier ; Vision de saint Bernard, Baltimore, W. A. G.). On doit aussi à l'artiste de beaux portraits d'hommes (Florence, Pitti ; Oakly Park, coll. Earl of Plymouth) et de femmes (Ermitage ; Salisbury, coll. Salmond).

Pulzone (Scipione da Gaeta, dit)

Peintre italien (Gaete v. 1550  – Rome 1598).

Élève de Jacopino del Conte, Pulzone est surtout connu comme portraitiste officiel de la famille Farnèse (Portrait d'un cardinal, Londres, N. G. ; Portrait de jeune femme, New York, coll. Spark ; Portrait du cardinal Granvelle, Londres, Courtauld Inst. ; Portrait du cardinal Scipion Borghese, Rome, coll. part.), s'appliquant à suivre les modèles diffusés par F. Pourbus et A. Moro. Après 1570, il se tourne vers une peinture à sujet religieux en rapport avec la crise de la Contre-Réforme (Assomption, Rome, S. Silvestro al Quirinale ; Crucifixion, Rome, S. Maria in Vallicella ; Assomption, Rome, S. Caterina dei Funari). Cette nouvelle orientation est rendue décisive par sa rencontre avec le peintre jésuite Giuseppe Valeriano, avec lequel il travaille au Gesù (1584-1588) [Naissance de la Vierge, Mariage et Annonciation]. Ensemble, ces deux artistes établissent les formules dévotes, un peu impersonnelles et stylisées à l'extrême, de la nouvelle peinture religieuse (Annonciation, 1587, Naples, Capodimonte ; Sainte Famille, 1590, Rome, Gal. Borghèse).

Pupini (Biagio dalle Lame, dit il)

Peintre italien (actif à Bologne entre 1511 et 1551).

L'ascendant de Raphaël est sensible dans ses œuvres peintes, comme la Vierge entourée de saints de S. Giacomo Maggiore à Bologne. La préciosité des dessins de Pupini (Louvre, Albertina), souvent exécutés sur des supports colorés et largement rehaussés de blanc, évoquent plutôt Parmesan, Polidoro ou Schiavone.

purisme

Le Purisme est un mouvement artistique français qui s'est déroulé de 1918 à 1926 et qui trouve des correspondances dans de nombreux pays européens et aux États-Unis. Il a été créé en 1918 par deux peintres, Charles-Édouard Jeanneret, qui deviendra plus tard Le Corbusier, et Amédée Ozenfant, qui ont publié un manifeste, intitulé Après le Cubisme, qui d'emblée a précisé leur théorie, en même temps que ces artistes montraient leurs œuvres à Paris. " L'art est avant tout dans la conception ", écrivent-ils. Cette théorie, qui présente des rapports avec les préoccupations de Fernand Léger telles qu'elles ont été exprimées au cours de sa période " mécanique " (Éléments mécaniques, Bâle, Kunstmuseum, 1919-1923), a été développée ensuite dans une série d'articles publiés dans la revue l'Esprit nouveau, créée par le poète Paul Dermé, Ozenfant et Jeanneret en 1920 et qui deviendra l'un des principaux organes de diffusion des idées de l'avant-garde internationale en paraissant jusqu'en 1925. Le Purisme se veut avant tout une technique, c'est-à-dire " une grammaire générale de la sensibilité ". Les tableaux sont composés à partir de schémas orthogonaux, les " schémas régulateurs ", les formes disposées dans le plan, le dessin, la couleur et la facture étant strictement contrôlés. Le sujet va rester présent, sinon primordial (Nature morte à l'éventail et au violon d'Amédée Ozenfant, 1922, Paris, M. A. M. de la Ville de Paris ; Guitare verticale de Jeanneret, 1920, Paris, M. N. A. M.), et être constitué de natures mortes composées d'objets courants et produits industriellement. Ozenfant et Jeanneret déclarent : " Le tableau est comme une machine. Le tableau est un dispositif à émouvoir. " L'esthétique de ces tableaux sévères, mais qui frappent par leur abstraction et leur aspect monumental, connaîtra un grand retentissement, en particulier grâce à l'enseignement de Fernand Léger et d'Amédée Ozenfant à l'Académie moderne, à Paris, Marcelle Cahn et Florence Henri pouvant être considérées comme deux émules du Purisme, ainsi qu'à l'étranger, où ses idées étaient déjà partagées par des artistes comme Willi Baumeister et Oscar Schlemmer et diffusées par une institution telle que le Bauhaus en Allemagne par exemple. À Cologne même, le groupe des " artistes progressistes ", principalement animé par Franz-Wilhelm Seiwert, a été marqué par l'influence du Cubisme, de même qu'aux États-Unis ces idées se retrouvent dans les représentations de machines ou les vues de paysages industriels des peintres précisionnistes américains.

Purkyně (Karel)

Peintre tchèque (Breslau [Wroclaw] 1834  – Prague  1868).

Fils du physiologiste J. E. Purkyně, il fut fortement marqué par l'esprit positif du milieu où il grandit. Après des débuts à Breslau chez le portraitiste J. C. König, il entre à l'Académie de peinture de Prague, dont le maniérisme académique le déçoit. Il entreprend des voyages d'études à Dresde, à Leipzig et à Nuremberg, fait un stage chez Berdellé à Munich. Dès cette époque, ses dons de peintre s'affirment dans le Page (1854, musée de Prague), tableau d'une facture large et sûre, où se retrouve le frais coloris d'un Navrátil, ou bien dans l'Autoportrait ovale (1855, id.), dont le modelé ferme est souligné par la lumière. En 1856, Purkyně se rend à Paris pour y étudier Rembrandt, Rubens, Velázquez et surtout les Vénitiens, mais s'intéresse aussi à Courbet. En 1857, Purkyně rentre à Prague, où il pose, dans ses portraits et ses natures mortes, les bases d'une expression réaliste moderne. Le portrait de Madame Křikavová (1858, id.) et le groupe de la Famille Vorliček (1859, id.) sont les premiers à rompre avec les conventions du " second Rococo " et paraissent très proches du portrait néo-classique français. Le Forgeron J. Jech (1860, id.) accentue la plénitude des formes et des couleurs et la matérialité des choses. Rendre la matière et sa richesse fut l'ambition de Purkyně, dont les qualités se manifestent dans la Nature morte aux oignons et aux perdrix (1861, id.) et dans le Hibou blanc (1862, id.). Après l'intermède romantique du Cortège des personnages de Shakespeare (1864, id.), le peintre revint au portrait : celui qu'il fit de lui-même peu avant sa mort (Autoportrait, 1868, id.) est remarquable par le contraste qui s'établit entre la " belle matière " et l'armature austère de la composition. Esprit clairvoyant et fin critique d'art, Purkyně eut également le mérite de faire sortir de l'oubli Karel Škréta, grande figure du Baroque en Bohême. Tout comme V. Barvitius et S. Pinkas, il se heurta à l'incompréhension de ses contemporains. Son importance ne fut reconnue qu'au début du XXe s.