Bauchant (André)
Peintre français (Château-Renault 1873 – Montoire 1958).
Fils de paysan, pépiniériste lui-même, il prend part, pendant la Première Guerre mondiale, à la campagne des Dardanelles. Affecté en 1916 à la télémétrie, il y révèle, dit-on, ses dons de peintre. À partir de 1918, il se consacre à la peinture, expose au Salon d'automne en 1921 et connaît une gloire croissante (décor et costumes d'Apollon Musagète aux Ballets russes, 1928 ; exposition des Maîtres populaires de la réalité, 1937 ; expositions chez Jeanne Bucher, 1927-1941). Doué d'une imagination affabulatrice et fraîche, il peint des scènes historiques, mythologiques et bibliques d'une saveur naïve, précises et solennelles, dans une pâte grasse et travaillée, vivement colorée (Vercingétorix, 1924 ; Périclès justifiant l'emploi des deniers du peuple, 1925 ; Bataille des Thermopyles).
À partir de 1929, il se consacre davantage au paysage, à d'opulents bouquets, à des oiseaux exacts et chimériques, peints dans des tons plus éteints, et orchestre ces différents éléments dans la vision d'un Éden printanier (Adam et Ève 1928 ; le Styx, 1939, Villeneuve– d'Ascq, M. A. M. ; la Création du monde, 1942 et 1949). Il est représenté à Paris (M. N. A. M.) par plusieurs tableaux, à la fondation Dina Vierny ainsi qu'au musée de Grenoble.
Baudewyns (Adriaen Frans I)
ou Adriaen Frans I Boudewyns
ou Adriaen Frans I Bauduins
Peintre flamand (Bruxelles 1644 – id. 1711).
Inscrit en 1665 à la gilde de Bruxelles comme élève d'I. Van der Stock, il y travaille avec Genoels et surtout Van der Meulen, dont il épouse la sœur et dont il grave de nombreuses compositions dans un style vigoureux (généralement sous le nom de Bauduins). De retour à Bruxelles, il semble abandonner cette première manière large et décorative dérivée de Huysmans et de J. d'Arthois pour peindre de petits paysages soignés, tantôt dans l'esprit de Bruegel de Velours, tantôt dans un style italianisant, à la Bloemen, dont Bredael, Michau et surtout P. Bout fournissent l'" animation ". De nombreuses œuvres lui sont attribuées, que l'on peut voir aux musées d'Aix-la-Chapelle, d'Anvers, de Bruxelles, de Lille, de Paris, de Rome, de Dresde ou de Budapest.
Il eut un neveu paysagiste : Adriaen Frans II Baudewyns, né à Bruxelles en 1673 et auquel Thiéry attribue un Paysage (Rijksmuseum) .
Baudry (Paul)
Peintre français (La Roche-sur-Yon 1828 – Paris 1886).
Ce brillant prix de Rome (1850) peignit toute sa vie avec prédilection des nus féminins, nymphes et déesses, aux poses souples et à la carnation délicate (la Fortune et le jeune enfant, Salon de 1857, Paris, Orsay ; la Toilette de Vénus, 1858, musée de Bordeaux). Malgré le vif succès de sa Charlotte Corday (Salon de 1861, musée de Nantes), il délaissa les sujets historiques pour le portrait, où il connut un succès mondain (Portrait de Madeleine Brohan, 1860, Paris, Orsay), et les thèmes religieux, où il se montra tantôt un peu mièvre (Saint Jean-Baptiste, 1857, musée d'Amiens), tantôt très savant décorateur (la Vision de saint Hubert, 1882, Chantilly, musée Condé). Son admiration profonde de la Renaissance italienne transparaît dans ses grands plafonds mythologiques, si habiles et lumineux (l'Enlèvement de Psyché, 1884, id.).
Pour le foyer de l'Opéra (1864-1874), Baudry composa avec science un vaste décor allégorique qui recouvre 3 plafonds et 30 panneaux d'encadrement. Il y révèle peut-être trop de fidélité au Classicisme (les Poètes civilisateurs), mais aussi une facture élargie et un talent sûr de coloriste (les Muses). Il mourut avant d'avoir exécuté au Panthéon cette Vie de Jeanne d'Arc qu'il rêva durant huit années.
Baugin (Lubin)
Peintre français (Pithiviers v. 1612 – Paris 1663).
Peu de documents permettent de connaître la vie et les maîtres de Lubin Baugin et peu de tableaux ont jusqu'à présent été retrouvés (sur les 8 qui lui furent commandés pour Notre-Dame de Paris, 5 seulement subsistent). Reçu maître peintre à Saint-Germain-des-Prés en 1629, l'artiste séjourne en Italie (à Rome, peut-être aussi dans les Marches et à Parme), sans doute à partir de 1636, pour plusieurs années. En 1641, il est certainement de retour à Paris, est reçu dans la corporation des peintres et, plus tard, à l'Académie. Si, dans ses Vierges à l'Enfant (Louvre ; Londres, N. G. ; musées de Nancy et de Rennes) et les quelques grandes compositions religieuses, comme celles des musées d'Aix-en-Provence (Présentation de la Vierge au Temple, Naissance de la Vierge), de Caen et d'Orléans (Christ mort), de Notre-Dame de Paris (Martyre de saint Barthélemy, Vierge de Pitié) ou de l'église d'Andrésy dans les Yvelines (Adoration des bergers), l'influence de l'école de Fontainebleau est évidente, le souvenir des toiles de Raphaël, de Baroche, de Corrège, qu'il a pu étudier en Italie et celui surtout des œuvres de Parmesan et de Guido Reni — ce dernier lui valut son surnom de " Petit Guide " — n'en sont pas moins déterminants. Quatre natures mortes signées " Baugin " (le Dessert de gaufrettes et les Cinq Sens au Louvre ; la Coupe de fruits au musée de Rennes ; Nature morte à la chandelle à Rome, Gal. Spada) ont pu faire croire que le même nom recouvrait deux artistes. Mais des documents d'archives ainsi que des évidences de style — hardiesse des tons, raffinement et préciosité de la mise en page — sont venus démontrer que l'auteur de ces natures mortes, sans doute exécutées par l'artiste avant son départ pour l'Italie, était également le père des compositions religieuses. L'arbitraire stylisation de celles-ci, leur subtile arabesque, leur harmonie froide doivent sans doute beaucoup aux exemples bellifontains et parmesans ; mais, repensées par un artiste subtil au tempérament tranché, elles s'inscrivent parfaitement, aux côtés des toiles d'un Le Sueur, d'un La Hyre, d'un Stella, dans l'" école de Paris " de la première moitié du XVIIe s.
Baugniet (Marcel-Louis)
Peintre belge (Liège 1896-Bruxelles 1995).
Marcel-Louis Baugniet est l'élève de Jean Delville en 1915 à l'Académie des beaux-arts de Bruxelles. Il va se montrer très tôt influencé par Frank Kupka et Albert Gleizes. Dès 1922, il est lié avec le milieu de l'avant-garde belge autour de la revue 7 arts. Son tableau l'Homme du rail (1923) s'apparente par son sujet, ses formes schématiques et sa recherche de l'imagerie populaire aux recherches qui sont faites à la même époque par des artistes tels que Peter Alma ou plus tard Félix Aublet. Dans un style très proche du purisme, il essaye de traduire des sujets empruntés à la vie moderne : Joueur de tennis (1926, Bruxelles, M. R. B. A.). Parallèlement, il exécute une peinture abstraite, marquée au départ par l'œuvre de Kandinsky et de Moholy-Nagy, qui représente la phase wallonne de la tendance constructiviste. Il réalise également à cette époque quelques reliefs. Baugniet s'est tout de suite intéressé aux arts appliqués. En 1925, il dessine les costumes de la danseuse Akarova, réalise des décors de théâtre, s'intéresse à la typographie et crée des pièces de mobilier et des aménagements intérieurs, allant même jusqu'à fonder une entreprise, " Formes nouvelles ", pour diffuser ses productions. Marcel-Louis Baugniet a repris son activité artistique dans le courant des années 70, en réalisant notamment de nombreux collages.