Dictionnaire de la Peinture 2003Éd. 2003
H

Holland (James)

Peintre et aquarelliste britannique (Burslem 1800  – Londres 1870).

Il suivit dans ses débuts la tradition familiale en peignant des fleurs sur céramique dans la fabrique de Davenport à Burslem et y acquit les bases de son métier, notamment un grand talent de coloriste. Il se rendit à Londres en 1819 et commença à exposer à la Royal Academy en 1824. C'est à la suite d'un voyage à Paris (1831) qu'il abandonna la peinture de fleurs et se consacra au paysage sous l'influence des œuvres de Bonington : elles lui révélèrent les posssibilités de l'aquarelle, technique qui eut dès lors sa préférence. Il visita régulièrement les pays européens, en particulier l'Italie et le Portugal, où il peignit des vues de villes et des architectures ainsi que de nombreux paysages : il excellait dans les vues des côtes méditerranéennes ou de Venise. Il est représenté à Londres (l'Hôpital de Greenwich en 1837, 1862, Tate Gal., et Venise, pont du Rialto, 1865, V. A. M., Bethnal Green Museum).

Hollar (Václav)

Dessinateur, graveur et miniaturiste tchèque (Prague  1607  – Londres  1677).

On lui doit de nombreuses estampes, des illustrations gravées et des dessins (paysages, villes, portraits, scènes de genre, natures mortes, cartes géographiques, études minutieuses de coquillages et de costumes), soit pas moins de 2 700 eaux-fortes et 400 dessins. Ses premières œuvres connues sont des copies de gravures de Dürer et des notations de Prague. En 1627, Hollar quitte sa ville natale. Il travaille d'abord à Francfort-sur-le-Main, dans l'atelier de M. Merian. En 1628, il est à Strasbourg, où il grave, pour le compte de l'éditeur Jacob Van den Heyden, des vues de la ville et de ses environs, ainsi que des Petites Vues représentant Prague. En 1629, il a son propre atelier à Strasbourg mais continue à travailler pour Merian. De 1632 à 1636, Hollar séjourne à Cologne, où il exécute, chez A. Hogenberg, 24 paysages à l'eau-forte. Un séjour aux Pays-Bas, en 1634, lui fait découvrir les gravures de Rembrandt et la mer, nouvelle source d'inspiration (le Zuiderzee, le Port d'Amsterdam). En 1636, Hollar entre au service de Thomas Howard, comte d'Arundel, qu'il suit dans un voyage à travers l'Europe. L'année suivante, il s'établit à Londres, où il exécute la suite des Quatre Saisons (1641, 1643), celle du Theatrum mulierum (1642-1644), études de costumes de divers pays, et des vues générales des villes d'Europe (Bruxelles, Passau, Prague), dont la composition révèle l'influence des paysagistes hollandais. En 1644, la guerre civile l'oblige à se réfugier à Anvers. Il y affine sa technique de l'eau-forte, combinant la gravure directe au procédé des morsures successives, grave des illustrations documentaires pour les collections d'histoire naturelle du comte d'Arundel, ainsi qu'un cycle de Navires marchands néerlandais (1647). Revenu en Angleterre en 1652, Hollar y réalisera de remarquables illustrations pour les traductions de Virgile, de l'Iliade d'Homère et des Fables d'Ésope, ainsi que pour le Monasticon anglicanum de Dudgale, série de vues des monuments d'Angleterre (1672). Imprégnée d'une sensibilité maniériste, son œuvre clôt la tradition d'objectivisme scientifique de la Renaissance. Une collection de ses gravures et dessins, acquise en 1863, se trouve au musée de Prague. Hollar est l'aquafortiste " allemand " le plus important de son temps et appartient, aux côtés de Callot et de Rembrandt, aux grands de son siècle.

Hollósy (Simon)

Peintre hongrois (Máramarossziget 1857  – Tésco 1918).

Il fit ses études à Budapest, puis à Munich. Sous l'influence d'un tableau de Bastien-Lepage, découvert en 1883, il abandonna l'Académisme pour un art naturaliste qui obtint un vif succès (l'Égrenage du maïs, 1885, Budapest, G. N. H.). Il ouvrit alors une école de peinture qui rivalisa rapidement avec l'Académie des beaux-arts de Munich. En 1896, sur les instances de deux de ses élèves (I. Réti et J. Thorma), Hollósy décida de s'installer avec eux durant l'été à Nagybánya. Quelques peintres indépendants, dont Károly Ferenczy et Béla Iványi Grünwald, se joignirent encore au maître, leur intérêt se portant également vers les problèmes du plein air. En 1901, Hollósy installa son école à Fonyód, au bord du Balaton, puis en Transylvanie, à Valdjahunyad et, finalement, à Técsó, au pied des Carpates. Mais il resta fidèle au style des paysages peints à Nagybánya. Vers la fin de sa vie, il abandonna l'enseignement pour se consacrer totalement à la peinture (Autoportrait, 1916 ; Atmosphère de printemps, 1916, Budapest, G. N. H.).

Holsteyn (les)

Artistes néerlandais.

Pieter, dit le Vieux, graveur, dessinateur et peintre sur verre néerlandais (Haarlem v. 1580  – id. 1662). Actif à Haarlem, où il est inscrit à la gilde de Saint-Luc en 1640 et 1642, il est surtout connu pour son œuvre gravé, qui comprend des portraits de la plupart des grands personnages de l'époque. Il fut le maître de E. G. den Otter et de F. Van Steencoydk. Son fils, Pieter le Jeune, qui fut aussi son élève, graveur et peintre sur verre (Haarlem v. 1614 – id. 1687) , fut inscrit en 1662 à la gilde de Haarlem et grava comme son père de nombreux portraits.

Holtzmann (Harry)

Peintre américain (New York 1912  – Lyme, Connecticut, v.  1980 ?).

Harry Holtzmann a rendu visite à l'exposition de la collection de la Société anonyme à New York en 1926, au Brooklyn Museum. Il va ensuite faire ses études à l'Art Students League de New York de 1928 à 1933, où il sera notamment l'élève de Hans Hofmann. Il découvre l'œuvre de Mondrian dans l'exposition de la collection Gallatin à l'université de New York. En 1934, il se rend à Paris pour rencontrer Mondrian et fait également à cette occasion la connaissance de Hélion, de Domela, de Gabo, de Le Corbusier, de Léger et de Pevsner. Il rentre en 1935 à New York et travaille avec Burgoyne Diller au Federal Art Project, où il s'occupe de la réalisation des peintures murales. Il réalise à ce moment-là ses premiers tableaux néoplastiques dont les plans de couleur ne sont pas limités par des lignes noires. Il exécute également quelques sculptures dans l'espace, constituées de juxtapositions de plans verticaux. En 1940, il va s'occuper de faire venir Mondrian à New York et va l'assister jusqu'à sa mort. Il sera l'exécuteur testamentaire de 'artiste et publiera notamment à la fin de sa vie ses écrits complets.