Martin (Mary)
Peintre et sculpteur britannique (Folkestone 1907 – Londres 1969).
Après ses études, qu'elle poursuit de 1925 à 1932, en particulier au Royal College of Art de Londres, Mary Balmford épouse, en 1930, Kenneth Martin. C'est à partir de 1950 qu'elle réalisera ses premiers tableaux abstraits puis ses premiers reliefs, en 1951. Elle peut être considérée avec Victor Pasmore comme le chef de file de cette école britannique du relief, qui s'est développée après 1945 à la suite de Ben Nicholson. Les reliefs de Mary Martin sont tous fondés sur une composition horizontale et verticale, parfois basculée à 45°. Ils sont constitués de structures rigoureuses utilisant des modules et dans lesquelles les plans formant des facettes indiquent des directions, des inclinaisons, des profondeurs : ainsi par exemple le relief Climbing Form, 1954-1962, qui joue avec différents niveaux dans lesquels la lumière intervient. Mary Martin a été très vite intéressée par l'utilisation des mathématiques et la permutation des formes. Elle a aussi utilisé des matériaux modernes, tels le Perspex et le stratifié, afin d'éliminer toute trace de travail manuel et toute sensibilité provenant de la facture manuelle. Elle a réalisé quelques intégrations dans l'architecture, en particulier dans un hôpital de Belfast en 1957, ainsi qu'en 1969 à l'université de Stirling. Son influence sur l'art britannique a été très importante, en particulier sur Antony Hill, ainsi que plus tard sur Peter Lowe. Une rétrospective de son œuvre a été organisée par la Tate Gal. de Londres en 1984. Mary Martin est représentée dans de nombreuses collections particulières, dans les musées britanniques, à la Tate Gal. de Londres ainsi qu'au musée de Grenoble.
Martinelli (Giovanni)
Peintre italien (Montevarchi 1600/1604 – Florence 1659).
Avec Lorenzo Lippi, il se distingue, dans le cercle de la peinture florentine de la première moitié du XVIIe s., par sa vision claire de la nature et par sa simplicité narrative. Il a été remis en valeur récemment, bien qu'on ne connaisse de lui que peu d'œuvres, et pas toujours en bon état de conservation : des fresques dans le cloître de la Santa Annunziata à Pistoia (Scènes de la vie du bienheureux Bonaventure), d'une veine populaire pleine de fraîcheur et de composition archaïsante à la manière de Santi di Tito, mais d'une tonalité fort moderne, pleine de tendresse et de luminosité ; quelques tableaux (Festin de Balthazar, Offices ; Ecce homo, id.)d'où émane une conception naturaliste, empreinte d'une délicate mélancolie et exempte de l'ambiguïté qui caractérisait la peinture florentine de cette époque. Malgré ses qualités, Martinelli ne connut guère le succès, car Florence préférait alors une peinture plus ornée et sophistiquée.
Martínez (Domingo)
Peintre espagnol (Séville 1688 ? – id. 1749).
Il reçut des commandes abondantes et eut de nombreux élèves, dont le meilleur, Espinal, devint son gendre. Ceán Bermudez, qui le sous-estimait comme peintre et déplorait " son ignorance des bons principes ", note que son atelier était le rendez-vous des artistes et de la meilleure société sévillane, et que le Français Ranc, peintre de Philippe V, qui avait accompagné la Cour à Séville, s'était lié d'amitié avec lui et tenta vainement de l'entraîner à Madrid. Martínez fait figure d'artiste aimable plus que vigoureux, dans la ligne murillesque nuancée d'une élégance issue de la peinture française (Sainte Barbe, v. 1733-1735, église d'Umbrete). Il aime les amples compositions, pour lesquelles Ceán Bermudez lui reproche de plagier à l'excès, faute d'invention, sa riche collection d'estampes. Perpétuant la tradition sévillane des cycles décoratifs, Martinez peignit à la détrempe de nombreuses voûtes d'église — sujets religieux disposés parmi les architectures peintes, feuillages et fleurs — tout en réalisant de grandes toiles narratives pour les parois : en témoignent l'église du séminaire San Telmo (v. 1724), la série des miracles de la Vierge de la Antigua (v. 1738, cathédrale), la voûte du couvent de la Merci (v. 1745) et surtout le décor (retable et voûte avec l'Apothéose de saint Ignace, 1743-1749) de l'église San Luis, qui illustre son talent pour les architectures feintes. À cette époque appartiennent aussi les 8 tableaux de la Real Máscara de la Fabrica de tabacos (Séville, musée des Beaux-Arts), commémorant les fêtes de l'exaltation au trône de Fernando VI et de Barbara, qui donnent de précieuses vues de Séville.
Le portrait de son principal commanditaire, l'archevêque don Luis de Salcedo y Ascona (Séville, palais archiépiscopal), s'inscrit dans la tradition de Zurbarán et de Murillo.
Martinez (José (dit Jusepe))
Peintre espagnol (Saragosse 1601 – id. 1682).
C'est le plus important des peintres aragonais de son époque. Il résida de 1620 à 1632 en Italie, où il connut Guido Reni et rencontra Ribera à Naples. Son œuvre encore peu étudié, reflète bien l'académisme romano-bolonais (Apparition d'un ange à sainte Cécile, musée de Saragosse), avec une recherche accentuée du clair-obscur, inspirée de Ribera et de l'art napolitain (Chapelle de saint Pierre Arbuès, cathédrale de Saragosse). Peintre du roi (1644), il fut l'ami de Velázquez et laissa une œuvre théorique et historique de grand intérêt, Discursos practicables del nobilísimo arte de la pintura (Discours pour la pratique du très noble art de la peinture), inédite jusqu'en 1866 et source de nombreux renseignements sur la vie artistique de son époque.
Martinez (Sebastián)
Peintre espagnol (Jaén 1599 – Madrid 1667).
Principal peintre, et le seul important pour l'histoire générale, de la haute Andalousie au XVIIe s., formé à Cordoue (peut-être avec Antonio del Castillo, qu'il rappelle à certains égards), Sebastián Martinez reste assez mal connu. Palomino signale qu'il était à Madrid peu après la mort de Velázquez et qu'il fut distingué par Philippe IV. Auparavant, Martinez semble avoir travaillé dans toute l'Andalousie, mais pour des particuliers plus encore que pour les églises. Toutefois, il survit surtout par le " fameux " et très remarquable Martyre de saint Sébastien de la cathédrale de Jaén — grand tableau à multiples personnages, d'un puissant et tragique clair-obscur, mais dont la composition curviligne, un peu ampoulée, est déjà baroque. D'autres tableaux manifestent le même dynamisme dans de moindres proportions (Immaculée de la cathédrale de Jaén et du Corpus Christi de Cordoue).